Chapitre 3

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L'atmosphère était lourde et pesante. Cette nuit était calme, je sentais le vent chaud me caresser doucement le visage. Il faisait sombre, les nuages masquaient la lune et empêchaient sa lumière de nous éclairer. Ça faisait partie du plan, c'était la nuit, pas de lune, il faisait beau et chaud malgré les nuages, tout étaient propice.

J'essayais de voir les autres mais l'obscurité, leurs habits noirs et leur silence absolu ne me permettaient pas de les distinguer à travers les branches.

Il était 1h30, on était postés depuis 30min et c'est aussi le temps qu'il nous restait avant l'assaut.

J'ai vérifié la présence de tout mon matériel. Lampe de poche à l'épaule droite, couteau de chasse à la ceinture, oreillettes, cordelettes, téléphone silencieux, tout était OK.

Je m'étais remémoré le plan, on n'avait pas le droit à l'erreur, sa vie était en jeu et à partir du moment où on le grillage serait derrière nous la nôtre aussi. Par conséquent le plan devait se dérouler sans accroc.

Depuis mon poste d'observation je pouvais voir le grillage qui se dressait haut, menaçant mais le plus inquiétant c'était les fils de fer barbelés qui le surmontaient, je pouvais voir la lumière du projecteur au-dessus de l'entrée du bâtiment se réfléchir sur les lames coupantes du barbelé. Heureusement on avait de quoi s'en occuper. Ça faisait 1 semaine qu'on préparait ce plan ce n'était pas ça qui allait nous arrêter.

Sur le toit du deuxième étage je pouvais distinguer les allers-retours de la silhouette du garde et bien que je ne le voyais pas je savais qu'il y en avait un deuxième au sol.

Je sentais le stress monter en moi, il prenais à partie tous les membres de mon corps et je sentais un léger tremblement dans mes jambes. Je respirais doucement pour me calmer. Je n'encourais pas plus de risques que ça, je serais à l'arrière protégé par les autres.

Le silence était quasi absolu, il y avait tellement peu de bruit que ça en devenait presque oppressant mais je savais que dans maintenant seulement 20 minutes le bruit de l'assaut remplacerait le silence de l'attente, l'adrénaline remplacerait le stress et les retrouvailles remplacerait la séparation.

J'ai regardé ma montre. Plus que 2 minutes avant l'assaut ce qui signifiait que les deux gardes allaient bientôt se faire remplacer.

Moins d'une minute après j'ai entendu le garde du bas s'exclamer :

- C'est l'heure de la relève

- Enfin il est 2 heures, je suis fatigué je vais m'endormir comme une masse, a répondu l'autre.

J'ai à nouveau regardé ma montre, 1h59, parfait on allait avoir au moins 3 minutes pour se positionner. Une fois la porte fermée je suis descendu précipitamment de mon arbre et je suis allé rejoindre Léo, mon meilleur ami, ainsi que Miguel, son père et meilleur ami du mien, qui avait les outils.

On s'était dirigés vers le grillage rapidement mais en veillant à ne pas faire de bruit. Étant le plus léger c'est moi qu'on a porté pour aplatir les barbelés, ce qui est plus rapide que d'essayer de les enlever, puis j'ai disposé une couverture dessus, enjambé le grillage et me suis retrouvé de l'autre côté. Léo m'a rapidement rejoint devant la porte où nous nous sommes séparés, lui est allé se cacher derrière la voiture et moi je suis monté sur le toit.

L'attente n'a pas été longue au bout d'une minute le premier est monté pour rejoindre son poste d'observation et le deuxième a commencé sa ronde en bas. J'ai entendu les pas de l'homme qui se rapprochaient de moi. Dans le plus grand des silences j'ai bondi sur lui et posé ma main sur sa bouche pour éviter qu'il ne donne l'alerte. J'ai passé mon bras droit autour de son cou et lui ai fait une prise du sommeil pour l'endormir avant même qu'il ne comprenne ce qu'il se passait, j'ai serré mon bras sur sa jugulaire externe pendant une dizaine de seconde puis il est tombé inconscient, après l'avoir rapidement bâillonné en évitant de l'étouffer je lui ai attaché ses poignets aux chevilles pour le rendre définitivement hors de combat. Une fois le toit sécurisé je me suis approché du bord pour regarder discrètement en bas. Aucun problème Léo était en train d'attacher l'autre. J'ai donné le signal aux autres qui attendaient à l'extérieur de rentrer.

Guerre de gangsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant