𝐁𝐋𝐔𝐄 𝐋𝐎𝐂𝐊 . 𝑟𝑒𝑎𝑑𝑒𝑟 𝑜𝑠

𝟏┊Isagi x reader

Sa mère lui avait dit de ne pas y aller. La nuit était fraîche et la chaussée était glissante, c'était bien trop dangereux ; sans compter l'heure tardive et le manque de lumière. Mais T/P y est allée. Elle a pris son vélo rangé dans le garage puis s'est élancée sur la route bordée par deux champs de blé,  typique de la campagne japonaise. C'était silencieux. On entendait que les bruits des pédales qu'elle faisait tourner avec vigueur ainsi que celui de sa respiration irrégulière. Le chemin elle le connaissait, elle le faisait tous les soirs. Elle pourrait pédaler les yeux fermés si elle le voulait, mais le manque de courage et le bon sens le lui en empêchaient. C'était l'été, durant les grandes vacances.

Rien de plus que des champs ne s'étendaient sous ses yeux pendant les dix premières minutes. Le paysage n'était éclairé que par la petite lampe attachée au devant de son bicycle. Par la suite, la route s'élargit, la lande montait sur la gauche tandis qu'à droite on pouvait désormais apercevoir une rivière qui coulait sur le bas, suivant le tracé de la route. Un sourire étirait alors les lèvres de l'adolescente. Elle était bientôt arrivée.

Elle laissa son vélo contre la barrière qui séparait la rivière de la route et passa par dessus pour rejoindre le terrain d'herbes. La (c/c) enleva ses chaussures, profitant de la sensation de l'herbe humide contre sa peau et avançant prudemment pour ne pas tomber. Un homme était déjà là, allongé, les mains soutenant le derrière de sa tête. T/P partit alors à sa rencontre et comme à son habitude, elle s'allongea à ses côtés.

ㅡ Tu es en retard, lui lança-t-il alors en se tournant vers elle.

En retard, oui elle l'était. Elle l'était tous les jours d'ailleurs. Il lui faisait sans cesse la remarque. Cette fois pourtant, elle était plus en retard que d'habitude. Elle avait pris son temps sur la route. Elle s'était arrêtée pour prendre sa respiration. Elle était agitée ce soir là et il était dure pour elle de se calmer. En retard. La prochaine je regarderai l'heure plus attentivement, pensa-t-elle. Mais elle se souvint. Il n'y aurait pas de prochaine fois et c'est d'ailleurs pour cela qu'elle avait pédaler si lentement. Lui aussi le savait. C'est pour cela que ce soir plus encore, il avait été impatient. Impatient de la revoir, de lui reparler, de lui sourire, de la faire rire. Cette fois là cependant, il ne la fit pas rire. Car c'était leur dernier soir. Ils le savaient tous les deux.

ㅡ Je serai devant la cabane en bois à l'aube, dit il à la suite de son silence dont il comprenait la raison.

ㅡ Je ne viendrai pas.

Cette soirée serait la dernière où elle le verrait. Les choses devaient en être ainsi. Elle ne lui dira pas au revoir sous le soleil. Elle ne le verra pas monter dans cette fichu voiture. Et elle ne le verra pas non plus prendre la route pour partir accomplir son rêve de footballer à des centaines de kilomètres d'elle. Donc non elle ne viendra pas. Elle n'assistera pas à ce spectacle, qu'importe que sa décision soit égoïste. Lui paru surpris mais son soupir montrait qu'il la comprenait. Oui, il aurait du se douter de cette réaction. Elle était comme ça après tout. Elle n'avait pas changé en 17 ans d'existence. 17 longues années. Cela faisait tout ce temps qu'ils se connaissaient. L'idée qu'ils seraient un jour séparés ne leur était d'ailleurs jamais venu à l'esprit. Leur chemin semblait tout tracé et c'était ensemble qu'ils le voyaient. Pourquoi fallait-il donc que les choses changent si brusquement ? Il y avait trop de réponses à cette question. Aucune n'était valable.

La brise était légère et s'apprêtait aux sentiments nocturnes que ressentaient les deux adolescents allongés dans l'herbe, mouillé par la rosée du soir. Le son de l'eau qui coulait brisait le silence monotone qui s'était installé. C'était une nuit magnifique, éclairée par une multitude d'étoiles et de couleurs. La fraîcheur de l'air était elle, en décalée avec cette sensation de chaleur. Leur solitude resplendissait dans cette campagne déserte, habitée par un simple amour inavoué vieux de 17 ans. Leur respiration irrégulière n'était pas le seul témoin de leur chagrin, des larmes au goût de sel coulaient à l'unisson le long de leurs joues. Leur cœur ne pouvait supporter l'idée inconcevable de leur séparation. Jamais ils n'avaient su jouir d'une sensibilité si touchante.

Ils se mirent alors à sourire dans la souffrance à l'aide de leurs lèvres tremblottantes. Quoi, c'était ainsi qu'ils passeraient leur dernière soirée ? A pleurer en silence alors qu'ils avaient tant de choses à se dire, à se raconter, à se promettre ? Oui. Car leur silence était emprunt de tous les mots du monde, il jouait la douce mélodie d'un tendre au revoir. Je t'aime. C'est ce qu'ils auraient voulu se dire. Au lieu de quoi, ils se prirent la main et ne trouvèrent rien d'autre à dire que "La lune est belle ce soir." en tant que dernières paroles, avant de venir acquiescer d'un mouvement de tête commun. C'était la fin pour Isagi et T/P. A moins que ce ne soit le début ? En tout cas une chose était sûre.

Cette nuit là, il pleuvait.

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Voilà pour mon premier OS. Sachez que les ost de hunterxhunter sont très inspirants (celui au dessus très particulièrement, pépite). Je m'excuse pour la longueur j'essaierai de faire mieux, pareil pour les fautes d'orthographes, il y en a certainement que je n'ai pas vu. Je suis ouverte à toutes critiques évidemment. J'espère que ça vous a plus, je ne sais pas encore qui est le prochain. Surprise !