[22/03 - 8h53 - Samedi]
« Oublie. »
Tu regardais dans le vide, les mains croisées. Tu avais beau être de dos, je savais que tes sourcils ployaient sous un éternel poids de soucis qui, je le doute bien, émanaient de moi. Tes vêtements ne traînaient plus au sol, tu les avais revêtus bien avant mon réveil et de te voir ainsi habillé de notre uniforme scolaire me rendait ma nudité encore plus honteuse.
Toi aussi, tu en avais honte, sinon tu m'aurais regardé droit dans les yeux.
La lumière filtrée par les stores à demi tirés (ce n'avait pas été ce qui nous avait préoccupé le plus, la veille) glissait sur les draps froissés pour longer ton dos et se perdre dans les piques de tes cheveux qui se trouvaient être bien plus doux qu'ils ne le paraissaient.
Maman était en voyage, elle ne reviendrait qu'après-demain pourtant tu ne resterais pas, ton sac déjà préparé sur la chaise qui nous observait comme un témoin silencieux le prouvait bien.
Les mots ne me venaient pas, qu'importe au fond, tu ne m'aurais pas laissé parler. Ou alors tu aurais fait semblant de ne pas écouter, je ne sais pas ce qui aurait été le pire pour moi.
Du coin de l'œil je vis les chiffres géométriques de l'horloge se métamorphoser, tu répétas, comme si j'en avais eu besoin :
« Oublie. »
Ton corps délaissa mon matelas, je cru que la gravité ne le laisserait pas faire une chose pareille pourtant voilà : le creux que tu avais imprimé demeurait là, entre les plis et la lumière dans le tissu comme dans mon coeur.
Le sac quitta son poste d'observateur, d'un geste leste il avait retrouvé sa place le long de ces hanches que je me souvenais avoir caressées. Tu ne te retournas pas quand tes pas larges traversèrent la chambre et que la main sur la poignée tu annonças comme si de rien n'était :
- Demain ne sois pas en retard, je ne veux pas attendre une éternité à notre point de rendez-vous.
La porte t'engloutit en même temps que je ravalai ma colère et mon humiliation. Je ne prononçai pas le « connard » qui menaçait : tu ne l'aurais pas entendu et je n'étais pas encore arrivé assez bas dans ma dignité pour insulter les murs. Alors, dans le silence je plongeai mon visage dans mes mains pour ne pas sentir ces larmes que tu méritais.
Était-ce si grave ?
Hein, dis-moi Iwaizumi ?
De quel droit peux-tu le décider ?
De nous deux tu n'es ni l'oméga ni l'amoureux.
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Hégémonie
Fanfiction"Était-ce si grave ? Hein, dis-moi Iwaizumi ? De quel droit peux-tu le décider ? De nous deux tu n'es ni l'oméga ni l'amoureux." ° ° ° Oikawa et Iwaizumi ont fait une bêtise. Ils étaient deux. Alors ils devront être deux pour la réparer. Il faut...