[n°6 : R E U S S I S S O N S]

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[28/04 - 22h16 - Mercredi]

   Ta mère avait finit par t'appeler.

Tu avais galéré pour déverrouiller ton écran, des paillettes de noix de coco parsemaient encore tes doigts.

De te voir ainsi paniquer pour finir par tenir ton téléphone à ta place nous avait bien trop fait rire pour le bien de la crédibilité qu'en bon malade imaginaire tu te devais d'afficher à ta maman. Elle n'avait pourtant rien vu, trop inquiétée par le fait de devoir te laisser seul malade chez toi le soir puisque retenue par des obligations de travail dans la ville où elle enseignait.

Avec un aplomb parfait tu lui répondis que ce n'était pas grave puisque je resterais avec toi dans le but de te faire rattraper les cours.

C'est ainsi que je me suis retrouvé dans ton couloir à me ronger les ongles d'angoisse parce que cela faisait vingts minutes que tu n'étais pas sorti d'une salle de bain verrouillée.

C'était bien pratique de ne pas avoir d'adultes à la maison ce soir.

C'était bien flippant de ne pas avoir de personnes responsables à la maison ce soir.

22 heure était passé, la nuit avait finit de tomber et de se tenir là, debout contre un mur sous les lumières artificielles des luminaires dans cette insupportable attente sans pouvoir rien faire pour t'aider était si terrible que j'en oubliai tes sourires de l'après-midi.

Après avoir passé un mois à jouer la comédie, j'avais fini par tout sentir plus intensément.

T'aimer était alors extrêmement douloureux parce qu'extrêmement extraordinaire.

Oméga, bêta, alpha.

Des catégories qui rangent les gens, bâtissent des murs, des inégalités, brisent des relations.

Toi et moi nous nous en foutions.

D'abord parce que j'étais bêta et ensuite selon les stéréotypes de comportement tu appartenais bien plus à la classe alpha étant doué, prétention,arrogant, séducteur et casse couilles.

Seulement, il y avait un mois, nous avions passé la soiré à travailler tes maths si tard que tu en avais oublié de prendre tes suppresseurs.

Je t'aimais, tu m'aimais, nous nous aimions et sans rien dire, sans rien faire puisque croyant respectivement de notre coté que cela ne pouvait être réciproque. Quand tu es entré en chaleur sous mes yeux, quand chacun de mes gestes faisait naître chez toi un frissonnement, quand la moindre parole dans ta bouche se transformait en gémissement j'ai perdu pied.

Oméga en chaleur ou non, Tooru tu es beau.

Oméga en chaleur ou non, Tooru je te veux.

Oméga en chaleur ou non, Tooru je t'aime.

C'est ce que j'aurais du te dire, le lendemain.

Quand bien même je l'eusse su depuis que nous ayons apprit notre second sexe cela avait été annihilé par le fait que j'avais l'occasion de profiter de ton état pour exaucer mes désirs et par conséquent les tiens.

Faire l'amour comme nous l'avions fait, c'était remettre en cause notre pacte implicite sur l'évolution de notre relation. Nous nous étions juré que ça n'aurait pas d'impact sur notre amitié, c'était sans s'imaginer à l'époque que l'amour pur et dur s'y mêlerait .

Cependant aujourd'hui je loue le ciel d'être bêta.Parce que si tes phéromones ce jour là avaient eut un impact sur mes actes, elles ne les avaient pas pour autant dirigé.

Je t'ai prit sur ton lit parce que je t'aimais. Je suis parti le lendemain parce que je pensais que tu ne le comprendrais pas. Je t'ai fais jouer pendant un mois parce que c'était à mes yeux la seule façon d'effacer tout cela.

Le grondement de la chasse d'eau me fit ouvrir des yeux que la tension m'avait fait fermer.

La lumière des abats jours, le bois lisse et luisant du parquet, la nuit morte des hommes ; tout revint.

J' entendais tes pas dans la pièce attenante à moi, l'eau du robinet couler, longtemps, l'anneau métallique qui retenait la serviette pour les mains rencontrer en un tintement le mur de céramique, le claquement sec de la porte qu'on déverrouille et enfin tu parus sur le seuil de la porte, las d'une réalité dont je ne pourrais jamais saisir complètement.

D'un pas je traversai la distance et te serrai dans mes bras.

Tu déposa ton menton sur mon épaule, t'accrochant à moi avec un désespoir rassuré.

Ça avait été difficile mais...

- C'est fini, Tooru. Tout va bien, c'est fini, tout va bien.

À travers toi c'était moi que j'apaisais.

Si j'en étais venu à prononcer ces mots c'est que nous avions triomphé.

Tu expiras, longuement comme si avec cet air c'était tout l'angoisse que tu évacuais.

Ta tête hocha contre mon cou :

- On a réussi, Iwa-chan.

Oui Shittykawa.

On a réussi.

FIN.

Effectivement, c'est très court mais à mon avis, plus long aurait mal passé. Bref, j'espère que ça vous a plu et que ça a un peu changé votre regard sur les Omegaverses.
Au vu de mon amour pour l'Iwaoi il n'est pas dit que c'est la dernière des FF Iwaoi sur mon compte Uwu
Plus qu'un petit épilogue ^^
Kisss

HégémonieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant