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Vingt heures cinquante cinq.
Mes mains sont de plus en plus moites, il ne me reste plus que quelques minutes d'attente avant de pouvoir entendre sa voix pour la première fois.

J'ai prévenu Wooyoung, qui d'ailleurs n'arrête pas de m'harceler de sms.

"Il t'a appelé ?"

"Vous êtes en appel?"

"Alors ????"

"Aussi beau que en photo ?"

...car je dois m'attendre à un FaceTime ?
Ce n'était pas mes plans, pour tout vous dire un simple appel est déjà assez paniquant, le FaceTime viendra sans doute plus tard qui sait.

Vingt heures cinquante huit.
Les minutes sont aussi longues qu'elles sont courtes. Des millards de récits illustrent ma boîte crânienne pendant que je répète telle un oral les éventuelles questions que je pourrais lui poser au cas où il fasse un bloquage.

Un soir il a prit le temps de m'expliquer plus en détails cette timidité maladive qui lui rongeait la moelle lors d'un face à face.

Vingt heure cinquante neuf.
Je commence à regretter ma propre proposition. Mon pied heurte nerveusement le sol pendant que mes dents déchiquettent les extrémités de peau autour de mes doigts. À l'autre bout de la balance mon âme qui meurt d'impatience ravivée par les battements rapides de mon cœur.

Dois-je appeler ? Ou attendre le sien ?

Un jour je causerai ma propre perte...

J'en conclue rapidement qu'il est vingt et une heure lorsqu'une profonde et longue vibration s'émet depuis la table basse. 

21:01

Joong'

Appel entrant

Décrocher ———->

- Allo ?

Quelques secondes restent silencieuse avant de finalement entendre dans ce qu'il semblait être un chuchotement, mon prénom.

- S-seonghwa ?

- Oui, sourit-je, comment s'est passée ta journée ?

-...mmm..

J'écoute ses hésitations, constate du même fait son souffle tremblant qui m'ôte un pincement à la poitrine.

Chercher ses mots, une des pires situations, surtout lorsqu'il s'agit d'une comme celle-ci. Cela m'est arrivée un nombre incalculable de fois, j'ai dû également repasser un de mes oral de dernière année à cause de ça. Une souffrance qui amène la panique ainsi qu'une multitude de questions, formant un typhon avant de semer la zizanie dans l'organisme.

- Tu préfères que je commence ?

Une onomatopée en guise de réponse que je prends comme une affirmation.

- D'abord je me suis levé puis après avoir prit ma douche j'ai déjeuné en textant Wooyoung comme à mon habitude sauf qu'il était tellement passionné par l'idée de me refaire le visage avec ses cosmétiques qu'il m'écrivait des pavés ! Résultat mon café était froid, et je déteste le café froid.

Au cours de mon récit je le sens se détendre petit à petit, quelques petits rires lui échappent gentiment qui sonnent comme les lignes de mon livre favoris, poignant et frissonnant.

- Je te passe ma matinée à la bibliothèque qui n'était pas très fun...ensuite je sui-

- ..t-tu n'as pas fait tomber d'étagères cette f-fois ? Demanda t'il d'une manière qui se voulait taquine.

- Et ! C'est pas à chaque fois non plus ! D'abord l'autre jour c'était Yeosang qui l'avait fait tomber devant les enfants.

- On sait jamais, tu m'as dis que c'était souvent, rigola t'il.

- Combien de fois je t'ai répété que ce n'était pas amusant...

- Désolé ..je peux pas m'arrêter de rire !

- Je vais finir par me vexer...

Je gratifie l'appel vocal qui ne trahit guère mon sourire aux lèvres, j'aurai eu l'air crédible...

Tout compte fait, les flows marins se sont calmés aux creux son cœur laissant déferlé les dialogues à tout bout de champs. J'ignorais que le courant entre nous se serrait aussi bien adapté à l'un et à l'autre, je peux pareillement garantir que sa voix est une richesse inestimable dont mon désir de l'ouïr demeure inépuisable.

- D'ailleurs tu ne m'as toujours pas répondu comment tu connais Woo ?

- Ah...soupire t'il d'un sourire perçu, il se trouve que San, le garçon avec qui parle Wooyoung est mon meilleur ami.

- Choi San ?

- Exactement.

- Celui qui balaie les fleurs chez un fleuriste ?

- Je vois que ton ami t'as beaucoup parlé de lui, oui il s'amuse à balayer ma boutique, à vrai dire je lui ai dis des milliers de fois d'essayer de se trouver un travail qui le payerait trois fois son salaire actuelle mais il refuse de m'écouter.

- À croire que ta compagnie n'est pas apprécié que par ma personne, murmurai-je.

- D-de quoi ?

- Non rien, je disais qu'il devait adorer ton magasin pour y rester.

- Mm....Seonghwa je saais que tu n'as pas dis ça !

- Ah bon ?

- Oui.

- Pourquoi ce ton si désespéré ?

- Tu es fatiguant.

- Vois-y le bon côté des choses tu feras de beaux rêves à la fin de notre appel.

- Je rêve ou Park Seonghwa me drague ouvertement ?

- Les yeux grand ouvert même tu vois ! Ça fait déjà effet, ris-je.

- Tss...au faite.

- Oui ?

-.........

- Hongjoong ?

-.........

Le calme bordé par sa respiration lente m'accueille. Devinant qu'il s'est endormi, mes lèvres s'étirent en essayant d'imaginer trait pour trait son corps étalé somptueusement sur son matelas.

Je lève finalement mes mains vers le plafond de ma chambre, l'air rêveur complétant la magnifique berceuse nocturne qui jaillit du combiné.

- J'espère que tes rêves seront aussi jolis que toi, Joong.

match !-[seongjoong]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant