Mercredi 29 août - 16h
PDV Lexa
Clarke n'est pas sortie de ma tête une seule seconde depuis hier.
Je n'en reviens pas de la malchance qui veut que nous ayons des amis communs. Raven Reyes est l'une de ses meilleures amies ! Ma Raven...
Il faut que je me rende à l'évidence : si je veux continuer à avoir une vie sociale, je ne pourrai pas éviter éternellement Clarke. Et tant que je ne me rapproche pas d'elle, que nous ne devenons pas amies, ce n'est pas si dangereux... En tous cas, je l'espère.
Je repousse sur le côté mon ordinateur portable et me frotte les yeux. Je travaille depuis ce matin sur mon projet de puce électronique pouvant se greffer à l'esprit humain, mais j'ai à peine avancé. Je laisse mon regard vagabonder dans la petite chambre qui m'entoure. Je squatte pour la fin des vacances dans la petite chambre d'enfance de Raven. Des posters variés, allant des Beatles à un complexe assemblage de fractales, tapissent les murs. Mon matelas gonflable est rangé sous le lit simple de Raven, mais c'est sûrement la seule chose qui est rangée dans cette chambre ! Du sol au plafond, un capharnaüm monstrueux rempli l'espace, un assemblage en équilibre précaire de papiers, de livres, de vêtements, de boites à chaussures, de paquets de tampons, de machines bidouillées, d'outils, de circuits imprimés, de robots faits maisons, etc... On pourrait penser en voyant ça que Raven passe un temps fou à chercher la moindre chose, mais au contraire, elle peut retrouver une demi-feuille sur laquelle elle a écrit il y a quatre ans en moins de cinq secondes. Je souris en repensant à ces instants improbables.
La fin d'après-midi est plutôt fraîche pour un mois d'août, et je sais qu'un bon footing me remettra peut-être les idées en place. Malheureusement, Raven est sortie rejoindre, outch, Clarke. Je suis partagée entre attendre qu'elle rentre pour aller courir avec elle ou bien y aller seule de suite.
Finalement, Raven revient à l'instant où je m'apprêtais à partir et elle se prépare vite pour me rejoindre. Nous commençons notre footing tranquillement, dans les petites rues du dix-huitième arrondissement. Comme d'habitude, Raven babille sans arrêt alors que je reste plutôt silencieuse. On se complète assez bien, de manière générale.
Elle finit par parler de quelque chose qui retient mon attention.
« Tu connais Octavia, et son frère Bellamy ? Je crois que tu les as rencontrés plusieurs fois. Tiens-toi bien : Clarke est rentrée depuis seulement deux jours et donc elle n'avait pas vu Bellamy depuis des années. Et hier, ils se sont choppés et Clarke ne s'est même pas rendu compte que c'était Bellamy ! C'est excellent ! Pas que je sois une grande fan de Bellamy, mais ça promet de belles histoires avec ces deux-là, ahahah ! »
Une flèche a comme traversé mon cœur aux paroles de Raven. Clarke est intéressée par Bellamy ? Cela ne devrait pas me toucher, et pourtant... Je reste totalement silencieuse. Raven finit par le remarquer et me jeter un regard étonné.
« Tu ne trouves pas ça drôle ? »
« Si. »
« Ouuuuuh. Je pensais que tu sauterais sur l'occasion de te moquer de Clarke, vu comment tu l'as jetée hier ! »
Je reste à nouveau silencieuse. Je n'ai aucun moyen de justifier mon comportement sans qu'on m'enferme à l'asile.
Elle s'arrête soudainement et me prend le bras, me forçant moi aussi à arrêter ma course. Je la fixe, une bulle de colère commençant à monter.
« Qu'est-ce qu'il s'est passé entre vous Lexa ? Tu la connaissais déjà ? »
« Non. »
« Alors pourquoi avoir été une telle connasse avec elle ? »
Je pince les lèvres. Raven est souvent trop directe et si d'habitude cela me fait rire, aujourd'hui je n'apprécie clairement pas.
« Ça ne te regarde pas Reyes ! »
« Ça concerne deux de mes plus proches amies, alors si, ça me regarde ! »
« Je n'ai pas de compte à te rendre. »
J'ai mis un ton tellement froid et catégorique dans mes mots que je vois son visage se décomposer. Elle a mal. Je devrais m'excuser, mais je veux qu'elle comprenne que c'est un sujet tabou.
Je ne peux pas prendre le risque qu'on découvre mon secret.
« Ok Lexa. Si tu veux te la jouer solo, alors débrouille-toi toute seule. »
Elle part en courant, me laissant seule avec ma barrière mentale qui s'effiloche et mes larmes.
PDV Clarke
« Allo O ! Il y a un problème ? »
« Alors comme ça on choppe mon frère ? »
Je l'entends rigoler à travers le téléphone.
« C'est pour ça que tu m'as appelée quatre fois ? J'ai cru qu'il s'était passé quelque chose ! »
« Il s'est passé quelque chose ! »
« Quoi ? »
« Tu as choppé Bellamy ! »
O' est comme Raven. Exaspérante.
« Putain Octavia ! On n'a plus quatorze ans s'il te plait. »
« Alooooors ? Je veux tout savoir ! »
« Mais on parle de ton frère ! »
« Et alors ? »
Je reste un moment à soupirer. Qu'elle ne voie pas le problème me laisse des doutes sur la santé de sa relation avec son frère.
« On s'est juste embrassés, O. Ça n'ira pas plus loin. »
Mon dieu, je donne un discours totalement différent que celui que j'ai sorti à Raven. Mais le plus important est que Bellamy ne se fasse pas d'illusion, et pour cela j'ai besoin d'Octavia.
« Oh, dommage. Je crois que Bellamy t'aime bien pourtant. »
Je rougis. C'est exactement cette situation que je voulais éviter.
« Ah... »
« Mais s'il te propose un date, tu accepteras, n'est-ce pas ? »
« O, je ne sais pas... »
« Aller, juste un petit rendez-vous, ça ne peut pas faire de mal ! » dit-elle de son air le plus mignon.
Elle me force la main, elle sait que je ne peux pas lui résister.
« D'accord, s'il me propose, j'accepterai... » je réponds en levant les yeux au ciel, bien qu'elle ne puisse pas me voir.
« Ouiiiiii ! Et arrête de lever les yeux au ciel tout de suite ! »
Je rigole. Elle me connait mieux que moi-même.
« Je ne levais pas les yeux au ciel ! »
« C'est ça ! Aller, adieu princesse, on se voit demain ! »
Je raccroche, et passe la fin d'après-midi avec des amis datant du collège, que je n'ai pas vu depuis longtemps. Nous rattrapons le temps perdu jusqu'à ce que je reçoive un appel de Raven, aux alentours de minuit.
Je sens directement à sa voix que quelque chose de grave se passe.
« Clarke ? Désolée de te déranger, mais je me suis disputée avec Lexa cet après-midi et... Elle n'est toujours pas rentrée. J'ai cherché dans les bars en bas de chez moi, elle n'y est pas, elle ne répond pas à son téléphone... J'ai peur qu'elle soit toujours fâchée, qu'elle reste toute la nuit à l'extérieur et qu'il lui arrive quelque chose à cause de moi... Je sais que c'est beaucoup te demander, mais pourrais-tu m'aider à la chercher ? Paris est grand et j'ai besoin d'un maximum de monde. »
Je ferme les yeux. Je ne suis sûrement la dernière personne au monde qualifiée pour rassurer une Lexa en colère, mais c'est Raven qui me le demande.
Et je dois avouer que je ressens aussi une pointe d'inquiétude pour cette fille.
« Bien sûr. Dis-moi les rues dans lesquelles chercher. »
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Ne m'approche pas (Clexa)
RomansaClarke rentre tout juste d'un tour du monde d'un an, lorsqu'elle croise Lexa, cette fille qui semble vouloir la fuir à tout prix. Et pourtant, les deux jeunes femmes ont des amis en communs et se voient donc régulièrement. Leurs vies prennent un aut...