Chapitre 8

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PDV Clarke

« TOUT LE MONDE AU FOND DU MAGASIN, LE PREMIER QUI ESSAYE DE SORTIR SE PREND UNE BALLE DANS LA TETE ! »

Pendant une seconde, une seconde qui semble durer une éternité, le monde se pétrifie autour de nous. Je me retourne vers Lexa et nous nous regardons droit dans les yeux. Je peux lire la peur dans ses yeux aussi bien que je ressens ma propre panique. Vais-je mourir ? Suis-je la prochaine victime dont la tête s'affichera au journal de 20h ? Ou peut-être le terroriste tirera sur Lexa, et la fille qui m'a sauvée hier mourra dans mes bras aujourd'hui ? Je lis dans les yeux de la brune qu'elle ressent exactement la même chose, et pendant cette seconde où tout s'arrête, nous nous comprenons mieux que jamais auparavant.

Puis des cris retentissent dans le magasin, et c'est la fin de notre petit moment d'éternité. Des enfants qui hurlent, ne comprenant pas ce qu'il se passe. Des femmes, qui passé le moment d'ébahissement, deviennent folles à la pensée de mourir ici.

Lexa ne perd pas plus de temps, saute sur ses pieds et me relève aussitôt. Je suis toujours hébétée par ce qu'il se passe autour de nous et me laisse guider. J'ai l'impression que mon cœur bat directement dans ma gorge, et la main de Lexa qui sert mon poignet me brûle tant elle serre fort. J'entends des bouteilles qui éclatent en tombant des étagères et une odeur âcre de détergent remonte jusqu'à nous. Les pleurs, les cris me sont insupportables, mais Lexa m'empêche de m'écrouler.

Arrivées au bout d'une allée, elle se tapit contre le rayon et se penche doucement pour vérifier si la voie est libre. Je reprends contact avec la réalité. Nous sommes à gauche des entrées du magasin, encore une allée à traverser, et nous serons tout près de la sortie !

Soudain, je retiens Lexa. Que sommes-nous en train de faire ? Il est beaucoup trop dangereux de tenter de s'échapper ! Les risques sont toujours moins grands lorsqu'on se rend aux preneurs d'otages, c'est au moins une chose que j'ai apprise en regardant Netflix ! La personne qui meurt est toujours celle qui tente de s'échapper.

« Lexa ! Arrête, tu veux nous faire tuer ? » je murmure.

Elle me regarde, et je vois dans ses yeux les doutes immenses qui l'assaillent. Comme précédemment, je comprends tout de suite qu'elle a conscience des risques, mais qu'elle pense qu'ils sont moins grands que ceux qui nous attendent si nous ne faisons rien. Mais comment sait-elle cela ? Elle se pince les lèvres, puis hoche la tête lorsque mes pensées se dessinent sur mon visage. Elle regarde à nouveau dans l'allée avant de m'entraîner en courant à pas de souris.

Enfin, nous ne sommes plus qu'à quelques mètres de la sortie. Lexa s'accroupit à côté des articles en promotion et jette un coup d'œil vers les portes. Mais elle se replie aussitôt, l'air angoissé. Un des terroristes est devant la porte !

Ma compagne d'infortune se prend le visage entre les mains, et serre si fort que les jointures de ses mains deviennent blanches. Au bout de quelques secondes qui me paraissent une éternité, elle se relève. Son visage est emprunt d'une détermination sans faille.

« Il va falloir que tu me fasses confiance, Clarke. »

Je ne réponds rien. Quelque chose en moi crie que je peux lui confier ma vie, mais je n'ai toujours pas oublié son comportement envers moi ces derniers jours. Une petite grimace passe sur son visage. Elle prend une brève inspiration.

« Je t'expliquerai ensuite, mais il va falloir que tu me promettes de... »

Un coup de feu retentit.

PDV Lexa

Clarke, maculée de rouge, sur le sol blanc. Clarke, maculée de rouge, sur le sol blanc. Je la vois, si nette, désarticulée comme une poupée de chiffon, sa plaie sanglante à la tête, les yeux fermés et la peau aussi blanche que la neige. Je la vois morte sur le sol et pourtant je la vois aussi vivante devant moi.

Ne m'approche pas (Clexa)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant