Chap 22. Plus de peur que de mal.

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Damien et Luciole se rendirent chez Maman Véronique,de bonne heure.

Ils trouvèrent celle-ci assise sur le sofa en rotins,
à côté de sa fille,un bol de bouillon à la main.

Elle essayait avec peine de le faire avaler à sa fille.

Sara avait laissé la dépression l'envahir,et les médicaments qu'elle absorbait ne facilitaient pas sa mobilité.

Tenir un bol,ou une cuillère était devenu un exercice fatiguant pour elle.

Maman Véronique, devait tout faire pour elle :laver Manuela chaque matin et chaque soir,laver leurs vêtements pour les trois, faire les repas, faire le ménage,nourrir Manuela, nourrir Sara, et s'empresser d'aller à la boutique de pagnes pour servir les fidèles clients.

Même Vincent  s'était fait oublié,et s'activait souvent,pour donner un coup de main à sa mère.

Après les tièdes salutations , Maman Véronique s'effaça pour laisser place à frère et soeur.

Damien s'approcha de Sara avait le regard vif et perçant, comme s'il voulait entrer dans son corps pour extirper la maladie, et la détruire.
Luciole lui souleva le buste,par une épaule,car elle était toujours couchée ,la tête sur un oreiller.

Luciole lui mis l'oreiller derrière la nuque, et lui releva la tête.
Elle se tint assise à son côté droit, l'arrêtant par le bras.

Damien, était assis près de Sara du côté gauche,la tenant par l'autre bras.
Elle était vraiment faible, car elle n'avait pas l'appétit.

Elle avait adopté un comportement désintéressé, que seules les personnes qui la connaissaient bien, comprenaient.

Elle s'était sentie perdue , embourbée par la maladie, au point de ne plus vouloir faire l'effort de lutter pour s'en sortir.

Damien la dévisagea, des pieds à la tête pendant une dizaine de minutes.
Elle était toujours aussi belle même maigre et pâle.

Il la jaugea encore pendant un instant
avec le sentiment de commettre une faute.
Ce qu'il ne fallait pas du tout faire, commettre l'irréparable.

Au contact de sa peau,il sentit une chaleur intense l'envahir.

Cela le ramena trois ans auparavant, lorsqu' ils étaient encore fiancés.

Une bouffée d'amour pour elle le submergea pendant un instant;Il se laissa aller, jusqu'à ce que la pensée que sa femme Christelle en souffrirait, si elle investiguait son esprit,le poussa à se dominer.
Cette pensée policière le chassa de là.
Il ne pouvait pas s'empêcher de la regarder, et de se rendre à l'évidence que, bien qu'ils ne s'appartenaient pas dans la réalité, leurs cœurs étaient à jamais liés dans leurs pensées.

Il demanda à Luciole de ramener le bol de bouillon.

Luciole partit vers maman Véronique,qui s'était assise sur une chaise,le regard vague.

Damien s'empressa de dire à Sara ces mots.

_Sara,je suis venu te demander pardon.
Pour qu'on reparte sur des nouvelles bases, comme deux amis.
Je veux que tu me pardonnes, j'ai besoin de ton pardon et de ton amitié.

_Je t'ai déjà pardonné et je te souhaite beaucoup de bonheur.
De grâce, aide-moi à ne plus retourner chez cet homme.
Répondit-elle comme dans un souffle effacé, qui n'a pas d'énergie, mais qui lutte pour ne pas s'éteindre.

Il cru qu'elle divaguait,il changea de sujet pour ne pas la fatiguer d'avantage.

_Il faut que tu manges, que tu manges bien, pour guérir!
Le bol ça vient ?
lança t-il de vive voix à Luciole.

La Douleur De L'amour.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant