• Take you home •

Chapitre 3

Le ciel se met à grisailler, tu le remarques grâce aux immenses fenêtres de la bibliothèque universitaire. Tu es arrivée quelques minutes plus tôt et à présent tu essayes de te remettre dans un contexte de travail.

Ta journée est passée à une lenteur interminable, d'autant plus que ta fatigue n'arrange pas les choses. Tu as passé la journée à prendre des notes et tu n'allais vraiment pas tarder à disjoncter. Mais tu n'avais pas d'autre choix que de rester à la bibliothèque pour réviser tes cours.

Ton seul moment de répis a été ta pause déjeuner, tu as pu la passer en compagnie d'Armin pour une fois et cela t'as fait énormément de bien. Tu t'es retrouvée à lui raconter tes péripéties de la soirée qui avait eu lieu quelques jours auparavant. Tu n'avais pas d'autre choix que de lui en parler étant donné que c'était la raison pour laquelle tu n'avais pas dormie.

Tu as passé une bonne partie de la nuit à penser à Jean. Et ça tu n'aurais pu l'avouer qu'à Armin.

- Je vais pas te mentir, j'me sens un peu débile de penser à lui au point de pas en dormir. Fin je veux dire il s'est rien passé d'exceptionnel je comprend pas pourquoi ça me chamboule autant. Avoues-tu.
- Jean a cet effet là sur les gens, répond ton ami aux iris bleuâtre. Avec pas grand chose il réussit a laisser une impression plus que marquante, j'en ai fais les frais. Rit-il.
- Mouais, je sais pas quoi en penser. En plus depuis la soirée je l'ai plus du tout revu. On s'est juste croiser sur le campus et je pense même pas qu'il m'a remarquée. Fais-tu.

En repensant à votre discussion tu te demandes si tu as bien fais d'en parler à ton ami. Tu te sens vraiment ridicule de jacasser pour si peu. Mais tu te rétracte en te disant qu'Armin ne te jugera jamais et que tu as totalement raison de lui faire confiance. À vrai dire c'est plus une question d'ego.

Tu peines à sortir de tes rêveries mais au bout de quelques minutes tu réussis à te mettre au travail. Pour quelques heures. Tu es tellement absorbée par ce que tu fais que tu n'as même pas remarqué que tu étais la seule personne qui restait dans la bibliothèque et en prime, il fait nuit.

Tu pestes en réfléchissant au trajet pénible qui t'attend. Il pleut des cordes et tu n'as ni veste ni parapluie. Génial, penses-tu. Tu ranges tes affaires et te diriges vers le couloir vide et sombre. Un peu flippant d'ailleurs. Au bout de quelques secondes tu te sens observée. Tu commences doucement à paniquer et te dis que la dernière chose qu'il te faudrait en ce moment c'est de te faire kidnapper au sein même de ta fac.

Tu sens quelqu'un saisir ton avant-bras. Il ne t'en faut pas plus pour plaquer ton potentiel agresseur contre le mur le plus proche en t'efforçant de lui faire une clé de bras.

Il se met à rire, tu comprends et tu le lâches immédiatement.

- Mais t'es malade de saisir les gens comme ça c'était clairement pas le moment approprié j'ai faillit me pisser dessus là. Annonces-tu contrariée.

Il t'avait réellement effrayée mais une partie de toi était contente que ce soit lui et pas quelqu'un d'autre.

- Au moins je suis sûr que t'as pas besoin de moi pour te défendre. Répond Jean.

Enfin peut-être que c'est pire finalement.

- Typique de la gente masculine ça, vous vous mettez toujours sur un piédestal. Rétorques-tu.
- N'empêche tu m'as sacrément maîtrisé avec tes petites mains. Rit-il.

Il est beau, même dans le noir tu peux aperçevoir ses pupilles briller. Tu es contente de le voir. Tu avais un peu peur qu'il ne te parle plus jamais après la soirée, tu te trouves pathétique d'attendre quelque chose de sa part tandis qu'il n'en a probablement rien à cirer de ta personne.