Dépression

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Du noir. Les mots inscrits s'emmêlent en une tornade infernale. Impossible de les discerner. Ils sont une tâche noire, ils sont un tout, ils sont un seul. Les aiguilles et les chiffres de l'horloge s'y fondent parfaitement. Le noir, il n'y a plus que lui, on ne voit que lui dans toute sa prestance. Il nous nargue, nous enferme, nous empêche. Alors on le laisse nous envoûter. On tombe dedans, nous n'avons pas d'autre choix, il nous attrape et ne nous lâche plus. Impossible de s'en dépêtrer. Après être tombé, il nous bouffe, nous engloutis. Nous aussi devenons un tout, un seul. On se fond avec lui. Nous sommes du noir et nous ne faisons qu'en broyer pour mieux nous en recouvrir. Bizarrement, on le savoure, le déguste afin de ne pas en oublier un instant, un bout, finalement nous ne savons pas trop. Ce que nous regardons, devient petit à petit de ce même noir. Il nous hante. Les gens, les autres, leurs mots, leurs conneries, tout cela n'a plus d'importance. Tout est noir. La boule au ventre toute la journée. Plus rien dans la tête. Dans ce cas là, le noir ne compte pas. On ne veut plus se lever et bientôt, on ne se lève plus. On reste chez sois, dans le noir. Les larmes viennent; ou pas, de toute façon, on s'en fout. Morose. Rien. Le noir c'est tout ? Le noir c'est rien ? On n'en sait rien. Panique. Si rien est tout et si tout est noir... Non, ce n'était pas ça... On ne sait plus... Quelle importance ? Si la vie est noire, alors mieux vaut ne pas la vivre. Elle n'en vaut nullement la peine. Elle est là, elle nous fait juste chier, chier à en souhaiter une putain de constipation. Colère. Et puis de toute façon, on vous emmerde, rien ne vaut la peine, on est le premier à ne rien valoir. Tfaçon personne nous aime, ils seront mieux sans nous, ce qu'on est, ce qu'on représente, c'est-à-dire le noir, le tout, le rien. On t'a attendue étincelle de merde, ça ne sert à rien de venir, nous ne te suivront pas, ou du moins, plus. Ça y est. On y est. Le grand saut dans le "vrai rien". Mais alors, ce rien, ce noir dans lequel nous nous trouvons, cela n'en est pas un vrai ? Non, il n'en est qu'une façade, un avant goût de ce qui nous attend après le saut. Alors pourquoi ne pas profiter de ce qui se trouve avant le "vrai rien"? A-t-on vraiment le choix ? Non... SI ! On a le choix et on va ramer hors de ce putain de "faux rien". Oui on va ramer, peut être même qu'on va risquer de se noyer, mais on le fera, on vivra notre "vrai tout". Prise de conscience, piqûre désinvolte, contrat tacite avec sois même. On va te suivre étincelle, et on va t'écouter, et t'agrandir jusqu'à ce que tu recouvres toute notre vie, que les mots et les aiguilles aient un sens. Que le monde et les gens nous importent, qu'ils soient à nouveau colorés et que nous soyons, à nouveau rayonnants.

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⏰ Dernière mise à jour : May 30, 2021 ⏰

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