(In)Considération

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À ton premier verre Honey,
En souvenir du bon vieux temps...

À cette ennuyante soirée, amorphe était mon cœur et taiseux était mon esprit.
De l'électro au classique, la musique dominait les belles paroles.
Affaissée sur un vieux clic-clac, les yeux rivés vers le plafond de verre, j'entendais les notes attribuées aux présentes fleurs.
Fleurs dont le corps appellait aux vulgaires désirs, comme s'amusaient à dire tes stupides camarades.
La gorge nouée et la tête haute, mon coeur ingurgitait des foudres silencieuses,  des haines épidermiques,  des lames invisibles et des cristaux tempétueux.
Ô ciel, loin de ma cage dorée, j'embrassais à l'aveuglette l'Étranger aux fumeuses apparences.

Dans la mêlée des pantins en rut, je distinguais ta svelte silhouette se dandinant entre les jambes d'une jolie camarade au visage défiguré par l'orgasme.
Encore une fois, ton charmant spectacle avait envoûté une personne, un énième trophée à ton tableau de chasse.
Diable sur les dunes, les soleils et les lunes pourléchaient ta chair, lorsque tes désirs se faisaient ordres.
Au sein de la séduction, tes perles d'eau réveillaient de jeunes et vieux émois, tant leur clarté était comparable au lagon fendu par les solaires rayons.
Ce devrait être un crime de jouïr autant de cette rare beauté, dont tu étais doté.

À cette stupide fête, j'étais de nouveau ta belle œuvre, ta compagne de luxe, ton animal de compagnie, mais surtout, ta favorite distraction; lorsqu'Autrui ne te suffisait ou ne t'apaisait guère.
Assaillie par les envieux cœurs, seul l'étincelant vin parvenait à me libérer de cette dangereuse interférence; même tes audacieuses caresses ne pouvaient amoindrir la fulgurante croissance de ronces en mon sein.
Sur mon rouge carmin, tes langoureux baisers possédaient le goût d'un amer chagrin, d'une lointaine demande, d'un pertinent affront et d'une foudroyante escale.
Par d'impromptus instants, nos vagues de jais s'entremêlaient, s'étreignaient  et s'épousaient; dignes des amants à la toute juvénile relation, que sous un vulgaire accord, nous étions devenus.
Amants, qui sous les violents feux des projecteurs, avaient le don d'esquinter les petits et grands coeurs, de remporter les illusoires strip-poker et de talonner les sublimes couronnes.

Dans la fructueuse tourmente festive,  insatiables étaient les beaux étalons venant m'accorder un peu d'affection.
Du fameux french kiss aux baisers papillons, mes lèvres goûtaient aux plaisantes dérives de la provocation; prête étais-je à subir tes sales réprimandes et les subites conséquences.
De la douceur à la douleur, notre sadique amour symbolisait le fruit défendu du jardin d'Éden, le clair-obscur souligné dans les grands tableaux, l'inexorable aller sans retour aux enfers, ou encore, le désirable cocktail issu d'un douteux mélange aux putrides senteurs.
De jour, les blanches oies habillaient leurs piètres propos de jolies pierres semi-précieuses, lorsque comme neige au soleil, notre idyllique relation fondait laissant place au sang et à la sueur.
De nuit, les féroces lions armaient leurs beaux attributs, et à genoux, ils  quémandaient un aphrodisiaque shoot; que non sans une pointe de remords, nous seuls pouvions leur offrir.

- Ô Darling, nos âmes esseulées ne pouvaient guère satisfaire la vorace soif de ces dégoûtantes ombres aux cerveaux émiettés et aux cœurs muselés.
À se fier trop aux apparences, tu as bafoué tes fameuses promesses faites devant un tableau de Zao Wou-ki, alors que ta raison te souffler le contraire.
Maintenant, mon amour, les félines étoiles n'attendent plus, alors va et ne reviens plus...

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Désireuse de me libérer, seule l'écriture m'est apparue comme une évidence et un exutoire.
Alors, veuillez m'excuser des futures attentes ou bien des nombreuses confusions et brumes qui seront présentes.

Effervescence d'un(e) a(i)mant(e)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant