Chapitre 1. L'Envers

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Note de l'auteur : après avoir écumé toutes les fanfictions de la passe-miroir, je n'en ai trouvé aucune qui traitait du sujet d'Ophélie et Thorn étant parents (au moment où j'écris ces mots, nous sommes en juin 2021). J'ai décidé de combler ce manque et de contribuer au fandom à travers cette histoire. Bonne lecture !


Ophélie franchit le miroir, déterminée à retrouver son époux. Elle traversa la substance et visualisa l'Envers, les échos et la main de Thorn. Elle n'avait pas de lieu spécifique en tête, ne sachant pas où l'ex-Intendant avait atterri. Aussi, elle pensa du plus fort qu'elle puisse aux quelques éléments qui pourraient la guider.

Un sentiment de chute dura quelques secondes et la jeune fille finit par tomber au sol. Ce dernier était humide, comme de la terre mouillée. Ophélie se releva, épousseta ses genoux et regarda autour d'elle. Un fin brouillard l'encerclait. Satisfaite d'avoir réussi du premier coup et ne souhaitant pas perdre davantage de temps, elle se mit en route. Elle ne savait pas où elle allait mais elle marchait d'un pas vif. Elle tenta de crier le nom de son amant mais aucun son ne sortit de sa bouche. Il lui semblait que ses cordes vocales ne fonctionnaient plus. Elle s'y reprit à plusieurs fois, forçant sur sa voix, dans les aigües ou les graves. Rien n'y fit. Résignée, elle continua sa route et guettait le moindre signe, le moindre mouvement qui se distinguerait dans la purée de pois.

Au bout de ce qu'il lui semblait plusieurs heures, ses pieds commençaient à faire mal. Elle n'avait pas de quoi boire et elle demandait des efforts à son corps. Elle se stoppa. Il lui semblait à la fois avoir marché des dizaines de kilomètres mais à la fois n'avoir pas bougé d'un pouce, le décor restant ostensiblement le même. Elle finit par s'assoir et observa le sol. Bien lui en prit car à quelques mètres d'elle, quelque chose brillait, enfoui en parti sous la terre. Elle s'avança et fit en sorte d'extraire l'objet. Tenant dans son gant, ce petit accessoire rond lui sembla familier. Elle exerça une légère pression sur le haut de celui-ci et l'objet s'ouvrit, dévoilant les heures en chiffres romains. La montre à gousset de Thorn. Son estomac fit un bond. C'était un signe, elle était sur la bonne voie. Peut-être qu'au fond elle n'avait pas avancé géographiquement depuis son arrivée mais l'Envers la faisait marcher inlassablement, comme un dernier obstacle avant de retrouver celui qu'elle avait épousé. Elle se remit en chemin, de nouveau pleine d'entrain, désormais sûre de son avancée.

Cette fois-ci, sa marche fut plus longue. Ce n'étaient plus seulement ses pieds qui la faisaient souffrir, c'était ses jambes toutes entières. Déshydratée, épuisée, elle puisait en elle la force de faire un pas puis un second et de recommencer. Elle avait chaud même si il n'y avait pas le moindre soleil et qu'elle n'était que peu couverte. Seule sa tunique légère de sa formation à Babel recouvraient ses épaules. Elle n'avait pas de poche à son vêtement, aussi tenait-elle toujours à la main la montre dorée. Elle avait animé ses gants afin que les doigts du vêtement puisse tenir l'objet. Elle s'y accrochait comme si sa propre vie en dépendait.

Soudain, une ombre sembla se distinguer dans le lointain. Plus elle s'en approchait, plus l'ombre lui apparaissait grande, avec une taille parfaitement identifiable. La silhouette marchait vers elle. Un cliquetis régulier finit par se faire entendre, comme celui d'une jambe soutenue par une armature de fer.

Finalement, Thorn apparut dans la brume. Sa posture droite et rigide contrastait avec son costume froissé. Si il était surpris de voir Ophélie, il n'en laissa rien paraître. Il la regarda de haut en bas, souffla du nez. La jeune fille s'était stoppée, incapable de bouger. Moins d'un mètre les séparait. La réaction de son mari n'était pas des plus joyeuses mais qu'importe, elle commençait à comprendre son fonctionnement. Le regardant droit dans les yeux afin qu'il puisse ne pas être surpris d'un geste brusque, elle se rapprocha doucement de lui et vint l'encercler de ses bras. Elle posa sa tête sur le torse qui lui faisait face et ferma les yeux. De longs bras noueux vinrent se poser dans son dos, pour la serrer un peu plus fort.

L'animiste se mit à sourire. Elle avait réussi.

La parentalité au PôleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant