Chapitre 7 : Présentations

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Ophélie resta à la maternité uniquement le temps nécessaire. Elle et Noham passèrent des test pour vérifier qu'ils étaient en bonne santé et une fois ceux-ci validés, ils purent repartir chez eux. Thorn avait emmitouflé le bébé dans une grande couverture polaire pour qu'il n'ait pas froid durant le trajet. Il le porta contre lui en marchant, sa grande tenue foncée d'Intendant dénotait avec le plaid blanc.

Une fois dans leur maison et après avoir enlevé leurs chaussures, la jeune femme partit chercher des vêtements pour Noham tandis que Thorn s'assit sur le canapé. Il dégagea un peu la couverture de la tête de son fils et le regarda. Il avait beaucoup de mal à le lâcher du regard. En face de lui, cet être qui semblait si fragile et si petit était doucement en train de se réveiller, après avoir dormi tout le trajet. Ses paupières s'entrouvraient tout doucement et laissaient apercevoir deux yeux d'un marron envoûtant. Son regard accrocha celui de Thorn et ils se regardèrent tous deux. Ils s'observaient, se contemplaient, se détaillaient. L'échange de regard se brisa quand l'animiste vint les rejoindre sur le canapé, prit le nouveau-né dans ses bras et entreprit de l'habiller en le posant sur ses genoux. Cependant, les petits yeux marrons ne quittaient pas Thorn du regard, sa tête restant en direction de cet homme blond si intriguant.

- Je crois que notre enfant est déjà fasciné par toi. s'amusa Ophélie

Au son de la voix, Noham tourna sa tête vers elle. Ses yeux s'agrandirent face à ce visage qu'il ne connaissait pas encore.

- Ah il est fasciné par moi désormais !

- Et il a tout à fait raison de l'être.. dit Thorn d'une voix profonde. J'ai épousé la plus incroyable des femmes toutes arches confondues.

Ophélie rougit, tandis que Noham observait tour à tour ces deux adultes en fonction de qui prenait la parole.

- tu exagères.. murmura t'elle.

- Oui sûrement. Tu n'as pas du tout affronté Dieu, sauvé les arches de la fin du monde, retrouvé un mari condamné dans l'Envers et donné naissance à un magnifique bébé.

Ophélie contempla le nouveau-né qu'elle maintenait sur ses genoux à l'aide de son écharpe.

- C'est vrai qu'il est beau..

Thorn passa un bras autour des épaules de l'animiste et posa un baiser sur sa tête.

- Il est parfait, lui glissa t'il à l'oreille.

Noham ne disait rien, assimilant peu à peu ces deux visages qui bientôt lui seraient familiers. Il ne se doutait pas un instant qu'il était la touche finale du bonheur de ce duo si atypique et réalisait encore encore moins qu'il offrait officiellement le statut de famille à ces individus qui n'avait jamais vraiment pu envisager en avoir une.

Dans la soirée, Thorn fit parvenir une missive au domaine de sa tante pour annoncer qu'Ophélie avait accouché. Quelques heures après, il reçut un appel téléphonique de Bérénilde qui souhaitait rencontrer le nouveau-né. L'excitation transparaissait dans sa voix et elle insistait pour venir au plus vite. Son neveu fut catégorique là-dessus : personne ne rencontrerait le bébé pour l'instant, Ophélie avait besoin de repos pour les jours à venir.

Et il en fut ainsi. Les jeunes adultes profitèrent de leurs premiers jours en tant que parents.

Ils découvrirent les joies des pleurs incessants et des couches à changer mais aussi des débuts de sourires et des toutes petites mains qui se referment sur un doigt.

Ophélie ne se sentait pas encore prête à donner le sein. Aussi, chaque nuit, dès que Noham venait à avoir faim, Thorn se levait et préparait un biberon. Il sortait l'ustensile et le remplissait de lait. Il veillait à ce que le lait soit réchauffé au degré près, afin que le liquide soit à la température parfaite. Il fallait que le lait soit à 37 degrés exactement, pas un de plus, pas un de moins. Tout était calculé pour que cela corresponde aux besoins du bébé. Après avoir vérifié la température une énième fois en versant quelques gouttes sur son pouce, Thorn prenait le biberon, allait récupérer Noham dans ses bras et allait s'installer dans le salon. Il ne voulait pas perturber davantage le sommeil de sa femme. Il s'installait dans un siège, plaçait son fils d'un côté de telle manière qu'il soit entouré de son grand bras gauche et lui donnait le biberon avec sa main droite. Les premières fois qu'il avait donné le biberon à Noham, il s'était senti maladroit, ne sachant pas trop comment s'y prendre. Mais au bout de quelques repas, il se débrouillait bien mieux et y prenait même goût. Il aimait ces moments de calme au milieu de la nuit, eux deux seuls dans le salon, l'un profitant du biberon et l'autre de la présence chaude de son fils. N'importe qui aurait pu décrire cette scène comme hors du temps mais Thorn n'était pas n'importe qui, et à l'aide de sa montre qu'il sortait régulièrement, il savait pertinemment le nombre exacte de minutes que cela prenait. Il savait alors combien ces minutes étaient précieuses et faisait en sorte de les savourer.

La parentalité au PôleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant