Recueil d'OS Fairy Tail

Tout a changé (OS Miraxus)

   ⚠️ ~> Violences conjugales

~•~

   Et puis j'étais là.

   Préparant mon corps comme une récompense d'enfant.

   Et puis j'étais là.

   Maquillant ma peau pour chercher cette perfection.

   Et puis j'étais là.

   Laissant glisser contre mes membres la robe de velours que j'avais achetée pour toi.

   Et puis j'étais là.

   Dévoilant mes seins pour le plaisir de tes yeux.

   Et puis j'étais là.

   Parfumant ma chair pour que tes paumes s'y aggripent.

   Et puis j'étais là.

   Préparant mon âme à ces caresses amères que procurait ta peau contre la mienne.

   Et puis j'étais là.

   Laissant ma gorge se nouer au profit de ces moments que tu appréciais.

   Mais quand tout avait-il bien pu basculer ainsi ?

   Il y a si peu de temps encore, nous n'étions que ce couple banal qui, comme les autres, se tenait fermement la main. Il y a si peu de temps encore, nous étions ce couple qui s'embrassait dans la rue. Il y a si peu de temps encore, tu étais celui qui séchait mes larmes, et j'étais celle qui sur tes lèvres affichait un sourire. Il y a si peu de temps encore, je pétillais alors que tes paumes maintenaient ma chaire.

   Et il y a si peu de temps encore, tu m'adressais un regard, avant de poser tes mains sur mes fesses.

   Mais aujourd'hui, tout a changé.

   Tes doigts effleurant ma peau, tes paumes claquant contre mes membres, ne sont plus ceux d'un homme amoureux. Tes gestes ardents à mesure que mon haut s'envole, ne sont plus ceux d'un homme bienveillant. Ton souffle brûlant contre ma chaire glacée, n'est plus celui d'un homme assagi.

   Et ton regard insistant, n'est plus celui d'un homme aimant.

   À présent, tes mains pressent ma chaire sans qu'un mot ne passe tes lèvres, ton bas s'enlève avant que mon souffle ne s'apaise. À présent, tes mots me hurlent de crier, tes phrases m'ordonnent de t'appeler. À présent, ta peau claque contre la mienne, tes paumes maintiennent mes poignets.

   À présent, tes yeux m'effraient.

   Tes prunelles bleutées ne lâchent plus mes pensées, ne cessent plus d'hanter les songes qui m'assaillent quand enfin la nuit daigne me bercer.

   Mais aujourd'hui, tout est fini.

   Tout est fini et je pleure.

   Le métal enserre tes bras, aggripe ta chaire.

   Les hommes t'emmènent, la femme me tend les bras.

   Mes larmes coulent.

   J'ai mal et je ne sais pas pourquoi. Je ne sais plus pourquoi. La paix qui gagne mon cœur, tournoie en ma poitrine comme un gouffre béant. Le souffle qui parcourt mes poumons, transperce ma gorge. La chaleur qui presse mes membres, aggripe mon corps.

- Luxus...

   Et je ne comprends pas. Je comprends pas pourquoi.

   Je ne comprends pas pourquoi je t'ai aimé. Et je ne sais plus quand cela a commencé. Pourtant, je sais que je l'ai fait. Je t'ai aimé comme jamais je n'avais aimé personne, et comme jamais personne ne t'avait aimé. Je t'ai aimé à en mourir.

   Et je t'ai aimé à m'en détruire.

   Je t'ai aimé, et à présent, je t'aime encore.

   Mais plus comme ces mots que nous nous étions dits, plus comme ces lunes que l'on s'était promises.

   On s'était dit que pour toujours on s'aimerait.

   Mais moi je t'ai aimé, je t'aime, et plus jamais je te t'aimerai.