Chapitre 1

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Rien ne prédestinait Joseph Sauvage a trouver sa fille, morte dans sa chambre. Il resta bloqué devant la vue pendant quelques secondes avant de se précipiter vers elle, cherchant un pouls désespérément, il pleura sans comprendre pourquoi quelqu’un avait cela à sa petite fille adorée. Il appela la police.

Le Capitaine Bach était dans son bureau à faire de la paperasse, cela faisait 2 semaines qu’elle n’avait pas eu d’affaire et c’était triste à dire, mais elle s’ennuyait dans son bureau. Son légiste était bien passé une ou deux fois pour voir comment elle allait, mais lui avait d’autres affaires. Elle s’était relevé quand elle aperçut son lieutenant, venir vers son bureau.

-Nous avons un cas. Dit il

elle souffla et prit ses affaires pour le suivre, elle envoya un message à Balthazar dans la voiture pour lui indiquer le lieu du crime.

- Tout va bien ? Demanda Delgado
- Bien sur, un autre meurtre, une autre enquête, le quotidien quoi…
- Et avec Balthazar, je veux dire, depuis la fin de cette histoire avec Maya, vous vous êtes parlé ?
- et tu veux que je lui parle de quoi ? Demanda Hélène sur la défensive
- Je sais pas, je voulais dire, enfin que j’ai l’impression que tout est redevenu comme avant, mais en même temps différent, je sais pas comment te l’expliquer…

elle laissa couler les remarques de son ami, elle savait qu’il avait raison. Depuis le mariage, elle avait fait semblant, semblant que tout allait bien alors que la plupart des soirs, quant ses enfants n’étaient pas là, elle se laissait aller, buvant parfois plus que de raison. Mais elle savait qu’elle ne devait pas tomber dans l’excès pour éviter de perdre son travail, sa santé et surtout ses enfants dans le processus. Elle le faisait surtout quand elle devait être avec Balthazar sur une longue période.
Une fois sur la scène de crime, elle activait son mode professionnel pour recueillir des indices et des témoignages. Elle en avait vu des cadavres dans sa vie, mais quand elle vit le cadavre de Rowan Sauvage, elle eut un haut les cœurs. Le corps de sa victime, 17 ans était dans sa chambre, allongé sur son lit, multiple coups de couteau et une main en moins, un vrai travail de boucher.

- Alors qu’est ce qu’on a ? demanda Balthazar souriant

mais il déchanta quand il vit le regard du Capitaine et le corps de sa victime. Il avait enfilé sa combinaison de protection et commença son examen, il releva la tête pour voir qu’elle avait disparu dans l’autre pièce pour aller interroger le père de la victime. On avait pris à ce dernier les vêtements qu’il portait quand il avait trouvé sa fille.

- Monsieur Sauvage, je sais que c’est difficile pour vous, mais j’ai besoin de savoir ce qui s’est passé quand vous avez trouvé votre fille. Dit elle d’une voix compatissante

le père avait pleuré toute les larmes de son corps, il remercia Dieu d’avoir repris sa femme auprès de lui car elle n’aurait pas non plus supporté ce spectacle.

- Je ne sais pas, je suis rentré des courses. Quand je suis rentré, j’ai vu que toutes les fenêtres étaient ouvertes, je… j’ai appelé Rowan, mais elle ne répondait pas alors j’ai supposé qu’elle était dans sa chambre. Alors j’ai… j’ai déposé les courses dans la cuisine et je suis monté, c’est là que je l’ai…

Il ne pouvait pas continuer, elle comprenait pourquoi. Elle serait dans ce même état, si quelqu’un s’en prenait à ses enfants. Elle devait quand même vérifier, son alibi.

- Merci Monsieur Sauvage.

Elle laissa Delgado faire la suite, elle devait savoir ce qui s’était passé dans cette chambre.

- Alors Balthazar, qu’est ce qu’on a ?
- Multiple coup de couteau dans la poitrine, ce qui a causé cette énorme perte de sang.
- Et la main ?
- ça a était fait post mortem, grossièrement d’ailleurs. Je devrais pouvoir identifier l’instrument avec plus de précision sur la table. Je vous laisse Capitaine, on se retrouve pour l’autopsie.

Leurs dialogues se résumaient à cela, le professionnalisme, plus de blague de la part de Balthazar, enfin pas tant que ça. On aurait dit qu’ils avaient remonté le temps, juste après leur première rencontre 4 ans plus tôt. Ce n’était pas pour lui déplaire, mais il lui manquait, elle voulait retrouver cette connexion entre eux, ce qui faisait leur succès. Elle retourna auprès de Delgado pour finir de prendre les dépositions.

- Ca va ? Demanda ce dernier
- Balthazar m’a dit qu’il nous tiendrait au courant après l’autopsie.
- Je vois.

Pas de discussion, il savait que c’était dur pour elle, alors il ne dit rien de plus. Quelques heures plus  tard, elle se dirigea vers le labo. Elle était un peu anxieuse, mais elle resta de marbre, c’était comme ça depuis des semaines, alors elle allait continuer de jouer le jeu.

- Ah Capitaine, on vous attendait pour le rapport. Mes premières constations étaient les bonnes, un seul coup fatal dans le ventricule droit de la victime, la vidant de son sang. Le reste pour le spectacle si je puis dire, le tueur s’est servie d’une simple scie pour couper la main, on peut voir les stries caractéristique sur l’os.

- Je vois, merci pour votre rapport.
- Vous savez pourquoi ?
- Rowan Sauvage, 17 ans, accusée de multiple vol à l’étalage. Plusieurs séjours en maison de correction, mais elle semblait ne pas répondre au programme, une de ses amies a même était accusée à sa place.
- Ce serait une histoire de vengeance ? Demanda Eddy
- Peut être… en tout cas, merci pour votre rapport à tous les trois, je vous laisse.

Elle repartit sans lancer de regard au trio, son coeur battant la chamade, elle ne laissa rien paraître, elle avait une carapace et elle savait s’en servir depuis des années. Elle se concentra donc sur l’affaire, essayant de recueillir le plus d’indice, de témoignages venant de la famille de la victime ou encore de ses amis, même du personnel travaillant dans les différentes maisons de correction qu’elle avait fréquenté, mais elle ne trouva pas de mobile apparent pour la victime. Elle commença à penser que cette affaire allait faire partie de celle qu’elle ne pourrait jamais résoudre même avec les éclairs de génies que son médecin légiste semblait avoir. Il était tard, il fallait qu’elle dorme. Elle était encore une fois la dernière dans le poste, elle eu une pensée fugace, acheter un canapé pour mettre dans son bureau pour les nuits comme celle ci.

- Capitaine ? Demanda Balthazar
- Vous êtes la pour quelque chose Balthazar ? Demanda-t-elle un peu sec
- Je voulais savoir si vous aviez avancé dans l’enquête, mais vu l’heure, je suppose que vous rentré chez vous.
- en effet.
- Je peux vous ramener si vous voulez. Dit il timidement

c’était le premier rapprochement qu’ils avaient eu depuis 4 mois, elle voulait décliner l’offre, mais elle se dit qu’elle pourrait bien utiliser sa voiture pour rentrer.

- D’accord. Dit elle

il sourit, il attendit patiemment qu’elle prenne ses affaires pour sortir du commissariat. Aucun mot ne fut échangé entre eux, trop de tension. Dans la voiture régnait un silence de mort, mais elle sentait qu’ils étaient en quelque sorte apaisé. L’appartement du capitaine était en vue, quand elle sortit de la voiture, elle le remercia timidement, il lui répondit avec un sourire. Elle aurait presque voulu qu’il argumente, qu’il la pousse à vouloir la suivre chez elle pour discuter de l’affaire mais il ne fit rien. Il partit sans lui lancer un autre regard. Cette quasi indifférence commencer à lui faire mal. Leur relation n’était plus qu’en surface, aucun des deux ne voulaient parler de ce qui s’était passé sur cette route, par peur de perdre l’autre ; bien sur chacun d’eux se souvenait des événements avec exactitude. Elle rentra dans son appartement un peu triste, elle entreprit sa routine du soir pour passer le temps avant d’aller se coucher, ses enfants lui manquaient un peu.

Quand il rentra chez lui, il avait l’impression d’avoir perdu quelque chose. Il était passé au commissariat pour discuter de l’affaire avec elle, mais elle s’apprêtait à partir. Alors il décida de lui proposer de la ramener chez elle, il n’était pas rassuré de la savoir seule dans les rues de Paris à une heure aussi tardive et pour être honnête avec lui-même, il voulait passer quelques minutes avec elle, elle lui manquait terriblement. Quand il vit qu’elle avait accepté sa proposition, il avait eu l’envie de la prendre dans ses bras, cela faisait tellement longtemps qu’ils ne s’étaient pas touchés une seule fois. Le trajet dans la voiture fut calme, il ne savait pas trop comment aborder le sujet qui lui brûlait les lèvres depuis 4 mois, alors il préféra se taire, profitant au maximum de sa présence près de lui. Quand ils arrivèrent devant son appartement, il n’avait qu’une envie, c’était de la suivre, tout son corps voulait la suivre, mais sa raison l’avait stoppé et il ne comprenait toujours pas pourquoi. Il alla se coucher avec une certaine résignation.

Jugement Où les histoires vivent. Découvrez maintenant