Lettre à Celle qui voulait savoir comment tout a commencé

1.1K 17 9
                                    

« D'abord il faut que tu saches que j'ai eu des "débuts" sexuels en dents de scie. Mon premier rapport s'est fait un été avec une anglaise plus âgée et très délurée. J'avais 15 ans mais je suis très grand et j'ai toujours eu l'air plus âgé. Ça ne l'avait donc pas gênée. Ce fut une nuit formidable, mais ensuite j'étais en décalage: Adulte par bien des points, mais encore un gamin par d'autres. Et forcément... les filles de mon âge au lycée n'étaient pas en phase.

Suite à cela, j'ai conservé une ambivalence sans doute renforcée par un fond de bipolarité. Le moi gentil et cultivé, romantique et timide. Et le moi sûr de lui, puissant, agressif... en un mot dominant.

À l'Université, loin du cocon familial, cette part de moi trouva de plus en plus de moyens de s'exprimer, même si à l'époque toute mon éducation n'avait fait que la réprimer ou la brider.

Je me suis donc appliqué à bien bûcher la première année, avec d'excellents résultats à la clef. Je me suis ensuite accordé du temps. Du temps pour moi, du temps pour être plutôt que savoir. Je me suis épanoui. Je me suis découvert des passions et je me suis accordé le droit à la satisfaction et même... à la jouissance.
Lors de mon entrée en Licence, ce que l'on appelle L3 aujourd'hui, j'étais un autre. Je suis rentré de vacances: Rayonnant... 20 ans... 1m99, 105kg, plein de foutre et d'hormones comme on dit! Tout me réussissait.

Ce jour-là je me la raconte donc avec les potes au BDE: Vacances, jobs d'été, aventures, plaisanteries etc. Et il y a assise dans un coin une rousse incendiaire : Flamboyante, voluptueuse, de belles hanches, la poitrine arrogante et un nez mutin. Entre deux saillies et rires échangés, je ne peux m'empêcher de glisser des regards en sa direction.

Je réalise alors qu'elle me dévore des yeux. Elle voit ma vraie nature... dominant. Elle est attirée comme un aimant. Nous entamerons bien vite une relation disons... Torride... mais néanmoins "vanille". Un mot que je ne connaissais pas à l'époque.

Un soir dans mon studio, elle m'avait bien signifié qu'elle devait impérativement repartir à 18h30 pour être à l'heure chez ses parents. C'était en hiver, la nuit était tombée tôt. Après un après-midi sous la couette elle avait perdu le sens du temps. C'était avant les portables généralisés et elle ne portait pas de montre. Elle croyait être en retard, je savais qu'il n'en était rien.

Elle me dit qu'elle rentre, qu'il est l'heure. Mais je refusais pourtant de la laisser partir, je la voulais pour moi.

Au départ sous forme de plaisanterie et joute verbale sur le thème "Reste... » « Non je ne peux pas !», pour le coup... j'ai senti qu'en fait... elle vacillait... elle avait de plus en plus de mal à ne pas m'obéir. Je crois même qu'à un moment j'ai dû lui dire « Tu es à moi. Reste ! »

J'ai fini par passer outre et m'opposer physiquement à son départ, sachant qu'en fait, je ne la mettais pas en retard du tout. Mais elle ... elle s'est mise à paniquer.

J'ai fini par la bloquer en lui attrapant les deux bras d'une seule main au-dessus de la tête.

Physiquement à ma merci, quelque chose a changé, elle a baissé les yeux, s'est détendue, comme une poupée dont on aurait coupé les fils.

Elle m'a dit :

"Oui je ferais comme tu veux.";

Pris d'un soupçon de remord, cherchant confirmation de ce que je subodorais, je lui ai dit :

"La clef est sur la porte, tu pars quand tu veux!"

Elle m'a répondu :

"Non je ferai comme tu veux, je suis à toi et je reste.";

"Lettre à Celle..."Où les histoires vivent. Découvrez maintenant