Ma bonne étoile

Chapitre 2

~ Chapitre 2 ~

Lorsque je sortis de chez moi, il faisait déjà sombre. Presque trop sombre. Je n'en voyais plus mes pieds. Les rues, elles, n'étaient que faiblement éclairées par de vieux lampadaires qui devaient se trouver là depuis le Moyen-Âge, à en juger par la rouille et les moisissures présentes.

Je tournai dans la rue que je pensais être la bonne, manquant de tomber à plusieurs reprises à cause de ces trottoirs mal faits. Trouvant le temps assez long, je sortis mon téléphone portable de mon sac et répondis à mes SMS. Mais, rapidement, je me rendis compte que je m'étais égarée. Les maisons se ressemblaient toutes et je ne savais dans quelle direction me tourner. Le problème, c'est que je ne pouvais pas téléphoner à Lauren : cette idiote ne m'avait pas donné son numéro.

Je commençais à paniquer lorsque j'entendis des bruits de pas et des éclats de rire dans mon dos. Me retournant, j'avisai trois gaillards un peu soûls. Avaient-ils l'intention de m'aborder ? Ou de me violer ? Ou pire, de me tuer ? L'affolement m'envahissait, l'effroi grandissait en moi, laissant place à une peur sans nom. Je voulais fuir, cependant mes jambes ne m'obéissaient plus. Je n'avais pas le choix. Rassemblant tout mon courage, je les hélai.

« Excusez-moi, messieurs ! »

S'arrêtant net, le plus grand me toisa.

« Mademoiselle est perdue ? Viens avec moi ma chérie,  on va bien s'amuser. » susurra-t-il d'une voix mielleuse en s'approchant de moi.

Mes mains tremblaient. Je cachai ma peur tant bien que mal, affichant un air sûr de moi. Si Lauren y arrivait sans cesse, je pouvais bien y parvenir quelques minutes !

« Hum, non merci. Je cherche Laguna Street, pourriez-vous m'aider, s'il vous plait ?

- Non mais on peut t'emmener ailleurs ! brailla un jeune brun en riant.

- Avec plaisir... ricana le troisième.

- Laissez tomber, je me débrouillerai. »

Je partis en accélérant l'allure... Peut-être un peu trop. Je les entendis se mettre à courir pour me rattraper. Quant à moi, je démarrai un sprint tout en composant le numéro de ma mère. Bien sûr, elle ne répondit pas.

Je pensais bien finir comme le jouet de ces hommes malsains quand débarqua un grand jeune homme, qui me parut être blond aux yeux bleus malgré la faible lueur éclairant la rue étroite. Je n'eus pas le temps de réagir et lui rentrai dedans.

« Oh, excusez-moi ! lançais-je.

- Ne t'en fais pas, me répondit-il. Ces gars-là, c'est toi qu'ils poursuivent ? »

J'étais comme pétrifiée par sa beauté. Je hochai la tête, incapable d'ouvrir la bouche. Et quelle ne fut pas ma surprise quand je vis le bel inconnu marcher à grands pas déterminés vers le jeune brun et lui coller son poing dans la mâchoire !