Entre feu et glace | TaeKook

Prologue

- Tu sais très bien qu'on ne peut pas les garder. Ils sont dangereux !

Les yeux de la jeune femme étaient remplis de terreur. Elle les avait vus faire apparaître des... choses avec leurs mains. Elle les avait vus et elle ne voulait ne plus rien avoir affaire avec ces monstres. Pour elle, ils n'étaient plus ses enfants, elle n'avait jamais donné naissance à des personnes pouvant manier des pouvoirs. Elle avait même vu son garçon geler un oiseau sur un arbre qui était tombé, raide, sur le sol et s'était explosé sous la violence de la chute. Elle avait peur, elle voulait les éloigner d'elle le plus loin et le plus vite possible.

- Ce sont des enfants, Haneul, on ne peut pas les abandonner comme ça !

La jeune femme recula de quelques pas. Il était impossible pour elle qu'elle les garde plus longtemps. Ses yeux commencèrent à se remplir de larmes. Il ne comprenait pas, il ne pouvait pas comprendre.

La petite fille à côté du petit garçon la regarda, un sourire aux lèvres. La petite n'avait aucune idée de ce qui était en train de se passer et elle tapa dans ses petites mains. Des poussières bleutées explosèrent et de petits flocons firent leur apparition. La petite fille, surprise et appréciant ce spectacle, continua son manège jusqu'à recouvrir le sol devant elle d'une petite épaisseur de neige. Sa mère, témoin de ce spectacle, n'eut pas besoin d'en voir plus. Elle se précipita vers la fillette, la prit dans les bras et la déposa dans une poussette double.

- Ne fais rien Taewoo, je me débrouillerai seule.

Son mari la regarda d'un œil nouveau. Il venait de voir ce en quoi ses enfants étaient capables et il prit son fils qu'il déposa également dans la poussette. Ces enfants étaient dangereux, sa femme avait raison. Ils auraient très bien pu les étouffer dans leur sommeil en les enterrant sous de la neige, ou alors ils pouvaient très bien les geler comme l'avait fait le petit avec l'oiseau un peu plus tôt.

- Je t'accompagne.

La jeune femme lui sourit tristement, ils n'avaient pas d'autres choix.

∴

La voiture s'arrêta doucement. Ils étaient arrivés dans une forêt épaisse et noire, où il n'y avait pas une habitation à des kilomètres autour. Ils étaient donc tranquilles et étaient sûrs que personne ne trouverait les enfants. Les deux amants se regardèrent tristement. Ils savaient que ce qu'ils faisaient était mal mais ils n'avaient pas le choix. C'était soit eux, soit les enfants. La jeune femme ouvrit la portière la première et sortit. Elle ouvrit ensuite la portière arrière et prit sa fille dans ses bras, cette dernière était d'ailleurs en train de dormir tranquillement, sans se douter de quoi que ce soit. La jeune femme vit son mari en faire de même avec leur fils et tous deux se rejoignirent en bordure de forêt. Ils se prirent la main et s'avancèrent dans l'obscurité.

Ils marchèrent longuement jusqu'à enfin se décider de poser les enfants, enroulés dans une couverture, dans un arbre dont le creux pouvait les accueillir tous deux. Les enfants ne pleurèrent pas, ils babillaient simplement. Les deux amants les regardèrent une dernière fois avant de s'éloigner à reculons. Une fois assez loin, ils partirent sans se retourner une seule fois, main dans la main, les larmes aux yeux.

Et puis... quand ils franchirent la bordure de forêt pour retourner à leur voiture, ils ne se souvinrent de rien. Ils n'avaient aucune idée de ce qu'ils faisaient là, en pleine forêt et en pleine nuit. Ils se contemplèrent quelques instants avant de se décider de remonter en voiture et de repartir, confus.

La neige se mit à tomber, doucement puis plus férocement, tandis qu'au loin des pleurs de bébés se faisaient entendre. Mais il n'y avait personne pour les aider.

Simplement une petite lumière qui arrivait lentement vers eux, se balançant... comme suspendue à un bras.