Entre feu et glace | TaeKook

Chapitre 12

Et c'est là que je comprends enfin : le contrôleur d'illusion, c'est lui.

Je ne me rends plus compte de ce qui se passe autour de moi. Je suis focalisé sur ses pupilles hypnotisantes. Je n’arrive plus à détourner les yeux, même quand j’entends un cri masculin au loin. Je vacille, mais il me maintient debout. L’air frais remonte jusqu’à mon visage, ma vision se brouille.

Et puis, quand je rouvre les yeux, tout redevient normal. Le jeune homme m’a lâché et je suis debout près de lui, il regarde d’ailleurs une scène devant lui. Je tourne les yeux vers ce qu’il regarde lorsqu’un sentiment de haine me parcoure quand je remarque la silhouette de celui que je déteste par dessus tout.

Tout a toujours été de la faute de Jungkook, c’est à cause de lui que tout a commencé.

Mon ennemi a été attrapé par deux étudiants de Dionysus. Il se débat et hurle, ses yeux lancent des éclairs. Ceux-ci d’ailleurs se concentrent sur moi lorsqu’ils me distinguent.

- Je te déteste ! hurle-t-il.

Ces mots me touchent de plein fouet. Je me sens meurtri, haineux envers lui. Alors, je me rapproche de lui, le pas énergique, et je me poste devant. Il ricane quand il me voit. Un des étudiants me tend une lame. Je l’observe, brillante sous la lumière du crépuscule. Je comprends ce que je dois faire. Je la prends avec rage, la lève au-dessus de ma tête et m’apprête à l’abaisser sur Jungkook.

- Fais-le ! crie-t-il.

Mais quelque chose m’en empêche. Jungkook est pourtant là, délirant à mes pieds, et je suis à deux doigts de le faire disparaître mais je n’arrive pas à baisser ma lame. J’entends quelque chose au loin, comme une voix qui m’appelle.

- Taehyung !

Mais je ne sais pas d’où elle vient, je ne comprends pas. Je suis comme tiraillé. Je secoue la tête et prends une grande inspiration. Il faut que je le fasse, je dois le faire, c’est pour mon bien et le bien de tous…

- TAE !

Soudain, tout change.

Je suis bien debout, la lame en l’air, devant Jungkook maintenu par deux étudiants de Dionysus à mes pieds, mais ce dernier est en pleurs, désespéré, et non pas dans un état de folie comme je le voyais. Ses yeux renferment de la peur, de la détresse.

Qu’est-ce que j’allais faire ?

Ma lame tombe à terre juste devant lui. Je suis horrifié et dans l’incompréhension. Je ne sais pas ce qui m’a pris, je ne me comprends pas.
Je me recule de quelques pas mais je percute quelqu’un. Je me retourne et je reconnais le jeune homme qui m’a maintenu.

- Qu’est-ce que tu m’as fait ? C’est toi l’illusionniste ! Éloigne-toi !

Il ricane mais se rapproche un peu plus tandis que je recule.

- Tu sais, je n’ai pas besoin de te toucher pour t’hypnotiser. La preuve en est quand je l’ai fait lorsque vous étiez tous dans votre gymnase à vous entraîner avant que nous arrivions. Une belle scène de communauté d’ailleurs, vous étiez si… impliqués !

L’illusion dont j’ai été victime la première fois, tout s’éclaire dans ma tête.

Il claque alors des doigts et je remarque que la foule semble se réveiller. Je comprends maintenant pourquoi personne ne bougeait pour intervenir. Ils sont tous dans l’incompréhension la plus totale, mais ils ne semblent pas pouvoir avancer. L’illusionniste me chuchote :

- Je les ai réveillé histoire qu’ils puissent assister à la scène mais ils sont… comme fixés au sol, ils ne peuvent pas bouger de leur place.