My Little Secret

5 | FAREWELL

- Maman ? Tout va bien ? me demande Juliet en voyant mon expression triste et monotone.

- Euh... Oui, ne t'inquiète pas. On... on devrait y aller, la cérémonie ne devrait pas tarder à commencer...

- Maman ? C'est papa là-bas ? me demande Juliet en désignant Jughead, en train de parler avec Toni.

J'acquiesce, prends sa petite main dans la mienne, puis marche en direction des gens réunis pour l'enterrement de Fred. Personne ne me remarque au début, mais rapidement, ma mère se retourne vers moi, les larmes aux yeux.

- Betty... Tu es venue, dit-elle doucement.

- Je ne pouvais pas rater l'enterrement de Fred...

Nous nous prenons dans les bras durant de longues secondes, laissant les larmes couler sur nos joues. Je n'ai pas revu ma mère depuis six ans, pas une seule fois. Certes, nous nous parlions au téléphone, mais ce n'est pas la même chose. Nous nous séparons finalement après peut-être une minute.

- Maman ?

Nous nous retournons tous vers Juliet, agrippée à ma jambe. Je peux voir tout le monde écarquiller des yeux, y compris ma mère, qui n'était – elle non plus – pas au courant de son existence. Je peux rapidement sentir le stress monter en moi. Que vont-ils penser ? J'ai eu un enfant à dix-huit ans, ils vont probablement penser que je suis une salope, ou quelque chose du genre...

- Betty... Qui est cet enfant ? me demande doucement ma mère, tandis que je prends Juliet dans mes bras.

- Juliet... ma fille...

- T-Tu as une... une fille... ? Mais... Je... Tu ne m'en as jamais parlé ? Quel âge a-t-elle... ? Et qui est le père... ?

- J'avais peur de t'en parler... voilà tout. Je suis désolée, je sais que j'aurais dû t'en parler, mais j'étais vraiment effrayée... Juliet a six ans... J'ai découvert que j'étais enceinte durant ma première semaine à Yale... Et il était hors de question que j'avorte. Et tu sais très bien qui est le père, maman. Qui veux-tu que ce soit ?

- Est-ce qu'il est au courant ? interviens FP, tandis que les autres nous laissent un petit peu d'intimité pour pouvoir parler entre nous.

- Non... Personne n'est au courant. Comme je l'ai dit, j'avais peur. Peur de sa réaction, de la vôtre aussi. Peur de tout. J'étais seule dans un endroit inconnu, avec peu d'argent, je ne savais pas quoi faire. Alors je suis restée étudier quelques mois à Yale, jusqu'à ce que ma grossesse devienne trop importante. Mon amie et moi avons ensuite trouvé un petit appartement à New Haven, dans lequel nous avons cohabité un moment. J'ai ensuite déménagé à New York car mon amie, Phoebe, avait déménagé avec son petit-ami. J'ai trouvé un job au New York Times, et voilà où j'en suis...

- Oh... murmure ma mère. Je suis tellement désolée que tu aies vécu tout ça toute seule, Betty... Je comprends que tu avais peur, je ne t'en veux pas... Je suis juste heureuse que tu ailles bien, que toi et Juliet soient en bonne santé... Mais tu devrais parler à Jughead. Il est là, et il a besoin de savoir...

- Je sais... Je ferai ça après l'enterrement, d'accord ?

Ma mère et FP acquiescent, tandis que nous nous dirigeons vers l'endroit où se trouve le cercueil de Fred. Un prêtre est présent, prêt à réciter le discourt funèbre. Je reste avec ma mère, loin de Jughead et des autres. Je ne suis pas encore prête à les confronter, pas maintenant. La cérémonie commence donc par quelques mots prononcés par le prêtre.

- Quand un être cher s'en est allé, c'est tout un monde qui s'envole avec lui. La mort d'un proche n'est point la fin de son existence. Non, la mort d'un proche est une renaissance, une autre existence. La personne décédée reste vivante dans le cœur et les souvenirs des personnes qui l'ont aimée. Notre ami, repose en paix dans ce paradis paisible où tu vis actuellement. Ta famille, tes proches et tes amis.

Nous laissons tous couler des larmes de tristesse, tandis que c'est au tour de la famille et des amis de faire un petit discourt, en commençant par Archie.

- Si nous sommes réunis ici aujourd'hui, c'est pour dire adieu à celui qui fut pour certains d'entre vous juste une connaissance, pour d'autres un ami, un parent, un frère, un époux. Pour moi, c'était mon père, mon papa. L'homme de référence, le géant dans l'ombre de qui j'ai fait mes premiers pas, celui qui m'a appris patiemment tant de choses, qui m'a donné l'éducation et les armes pour affronter sereinement la vie, toujours positif et débordant d'optimisme, toujours à l'écoute, avec qui j'ai partagé tant de joies, qui m'a soutenu dans tant d'épreuves. Il y aura toujours une place libre à la table familiale du dimanche, marquant physiquement le vide que tu laisses dans nos cœurs et dans nos vies. Adieu Papa, et merci pour tout.

Nous fondons tous en larme face au petit discourt d'Archie. C'était vraiment beau... Plusieurs personnes font donc des discourt ; je voulais moi aussi en faire un, mais je ne pouvais pas. J'aurais explosé en larmes devant tout le monde, sans réussir à dire correctement un seul mot... Fred était pour moi comme un deuxième père, voire même le père que je n'ai pas eu la chance d'avoir. Fred était et restera le meilleur, autant dans nos cœurs que dans nos esprits.

Le cercueil se fait ensuite mettre en terre, puis nous déposons chacun notre tour une rose rouge.

Comme décrit dans le faire-part, nous nous rendons ensuite chez Archie – enfin, dans l'ancienne maison de Fred. Juliet et moi sommes montés avec ma mère et FP dans leur voiture, pour nous éviter de marcher inutilement. Nous dormirons chez eux ce soir, enfin, dans mon ancienne maison sur Elm Street, pour qu'ils fassent connaissance avec leur petite-fille, et pour que je puisse parler à Jughead.

Une fois arrivés, nous descendons de la voiture, puis je prends Juliet dans mes bras, stressée. Que va-t-il dire ? Je lui ai caché qu'il avait une fille... Et s'il essayait de me la reprendre ? Toutes ces pensées négatives ne font qu'accentuer mon stress. Le stress est une chose que je gère très mal. J'étais extrêmement stressée la première année après avoir quitté Riverdale... Je faisais beaucoup de crises d'angoisse, surtout la nuit. Je suis restée une personne très anxieuse, le stress peut donc me faire avoir des crises de paniques. Ça ne m'est pas arrivé depuis un moment, mais revoir Jughead, ma mère, tout le monde, plus la mort de Fred... Tout ça me stresse énormément.

J'entre donc dans la maison, puis pose Juliet au sol. Celle-ci s'agrippe de nouveau à ma jambe, tandis que je me dirige vers Jughead, Veronica, Archie, Cheryl et Toni.

- H-Hey... dis-je doucement, attirant l'attention.

- Betty... tu es venue, dit Cheryl, avant de venir me prendre dans ses bras.

Je suis surprise de son geste, car Cheryl et moi n'avons jamais été extrêmement proches, mais je finis par me détendre un petit peu et la serrer contre moi.

- Je ne pouvais pas ne pas venir, Cheryl... Fred était comme un père pour moi...

- Content de te revoir, intervient Archie.

Je lui souris, ne sachant pas réellement quoi dire. D'un côté, je suis heureuse de revoir mon meilleur ami d'enfance, mais d'un autre, j'aurais voulu ne jamais le revoir. D'un sens, c'est en partie de sa faute si Jughead et moi nous sommes séparés... Pourquoi ne pouvait-il pas tout simplement rester avec Veronica !? Pourquoi était-il amoureux de moi !? S'il était resté fidèle à Veronica, tout ça ne serait pas arrivé. Je n'aurais jamais eu de doutes sur ma relation avec Jughead, et nous serions comme prévus allés à Yale ensemble.

- Salut, Jug... marmonnais-je en me tournant vers lui.

- C'est Jughead pour toi, Elizabeth.

Mon cœur se brise à la seconde où il termine sa phrase. Jamais en cinq ans il ne m'avait appelé Elizabeth, sauf pour rigoler... Le ton hautain et sec de sa voix me donne des frissons dans tout le corps. Je ne peux pas, je ne peux pas faire ça. Je m'excuse alors, prends la main de Juliet – qui était cachée derrière moi, à l'abri des regards – puis sors dehors, où ma mère et FP sont en train de parler avec Mary.

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Bon, je poste quand même même si y a toujours pas beaucoup de lectures comparé à d'habitude 🤡 je suppose et j'espère que c'est à cause du bac et du brevet que les gens sont moins actifs 🥺❤️