aizen

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Dans cette terre infâme, ou l’odeur putride du sang emplirent mes poumons empoisonnés.
Je ne compte pas m’y attarder. Dans ses rues délabrées aux lumières clignotantes, je jette ma cigarette au sol, son rougeoie seul trace de mon passage en ces lieux de mort.
Je ne compte pas m’y attarder. Un pas une canne qui suit fidèlement son maître, comme j’ai dû le faire, un geignement résonne dans cette ruelle grouillante de vermine.
Je ne compte pas m’y attarder. Ma canne se plante dans la main qui implore mon aide.

Le jeu est fini, j’ai enfin gagné la partie.
Je débranche mon casque et soupir de soulagement, cela fait du bien d’avoir un exutoire.
Je regarde le ciel zébré de cicatrice, ma main droite vérifiant que le bras gauche est bien couvert.
Il n’y a personne, mais les voir me rappelle que je suis une victime.

Je regarde ma chambre délabré, aux lumières blafarde comme une morgue. Je ne compte pas m’y attarder.
J’éteins mon PC. Je soupire, regarde l’heure sur mon réveil. J’ai joué tard.
Je me dirige à pas de loup vers le couloir. Je rentre dans la salle de bain, je n’oublie pas de fermer la porte, je ne me ferais pas avoir deux fois par la même erreur.

Mon miroir m’envoyant un visage que je ne reconnais pas.
Dans ce miroir, la salle de bain semble immense, malgré les petits mètre carré. Je ne compte pas m’y attarder.
 

J’entends des pas lourd. Il est réveillé. Je fixe la porte de la salle de bain, priant pour que la serrure tienne.
Il commence à tirer la poignet vers le bas. La peur me glace le sang.
Je m’étais dit que je n’allais pas m’attarder dans la salle de bain, mais je suis resté trop longtemps.
Il grogne. Il enrage. Il est en train de forcer la porte. Il entend petit à petit la serrure s’affaiblir.
Il entre. Il est rouge, il me regarde, il s’apprête à me frapper.
J’essaye de passer. Je ne comptais pas m’y attarder. Je cours du mieux que je peux. Je sens la sueur dévalé mon dos.
 

Aujourd’hui, c’est un autre jour. Sombre, cynique jour, ciel narguant de son soleil jovial, monde grouillant, aujourd’hui, c’est un autre jour.
Belle terre rayonnante, il n’est pas là. La maison est vide, il n’y a que moi. Je ne compte pas m’y attarder.

Mon chapeau haut de forme, mon monocle, mon complet noir, ma cigarette au coin de la bouche.

Aujourd’hui est un autre jour. Il ne sera plus jamais là. Elle a fait le nécessaire. Je ne compte pas m’y attarder en ce bas monde. L’ombre de la rue grouillante de fourmis tête baissée sur leur écran. Le vent me pousse légèrement est cela est suffisant.

Je vous l’avais dit, je ne compte pas m’y attarder, je ne suis que de passage.
 

your hand on my neckOù les histoires vivent. Découvrez maintenant