Marchant sur ce chemin dédié aux humains, je prends conscience du monde qui m'entoure.
Les voitures roulent près de moi à intervalles irréguliers.
Le vent me chatouille la nuque.
Ces grands immeubles à ma gauche avec ces fenêtres identiques, sans âme, sans vie.
Tout le monde marche dans la même direction de l'avant. Personne ne recule.
Ces oiseaux volent libres dans le ciel, sans restrictions.
Au-dessus de moi, les lignes téléphoniques parcourent la ville avec facilité.
Tous ces bruits m'entourent, tous tourbillonnent dans mon esprit.
Publicités subtiles, viennent se loger lentement dans mon cerveau. Marquée pour toujours, je n'oublierai pas.
Ces odeurs insupportables, je suis contrainte de les sentir.
Le soleil éblouit tout autour de moi.
Les nuages divaguent dans le ciel.
La hauteur de la grue me fascine.
Devant moi, se dresse une fresque d'un autre temps qui me donne envie d'être à avant.
Les grognements dans la ville provoqués par les humains me montrent que la ville s'agrandit.
Des couleurs attirent mon regard, parfois un rouge profond tantôt le jaune chatoyant.
Ville et nature cohabitent, s'entremêlent.
Tel un tableau, tout se mélange.
Dans mes yeux, j'essaye de faire la différence entre le réel et les paillettes que j'y vois.
Entre moderne et ancien, encore une fois tout se marie, s'épouse, s'embrasse.
Je passe là où tant de gens sont passés, des personnes avec une histoire. Sans doute, j'ai dû croiser un jour ces gens un jour dans ma vie. D'autres doivent être morts depuis longtemps. Malgré cela, ils ont laissé des bouts d'eux sur ce chemin.
Je m'apprête à rentrer dans un endroit sombre, mais regorgeant d'histoire.
Le ciel s'assombrit me rappelant que tout ne peut pas être rose.
Au final, nous sommes comme notre ville, vieillissant, évoluant, remodelant, s'améliorant ou s'empirant.
Deux possibilités, un chemin à prendre. Choix à faire.
Alors que je marche, mon ombre me suit, cela me rassure, me rappelle que je ne suis pas seule. Ma ville a une histoire, moi aussi.
Elle et moi nous connaissons depuis tant d'années pourtant jamais je n'ai cherché à la connaître.
Je vois la lumière au bout du tunnel.
Et là un désert.
Parkings dédiés au monde des voitures, pourtant il n'y a personne, rien.
Un monde sans humains, que serait-ce ?
J'ai fait mon choix, est-il bon, je ne sais pas, juste, je déambule découvrant une sérénité dans ma ville.
Des gens courent, eux parcourant leur vie plus rapidement que la mienne.
J'use de mes forces pour monter, découvrir un lieu, une autre facette.
Le froid prend possession de tout mon corps, mais je m'en fiche, juste j'admire.
Le soleil m'aveugle, illuminant tout mon être.
Devant moi, se tient un petit monument me racontant l'histoire de mon pays.
Plus loin, un homme assis au sol, essayant de vivre, me montre l'une des horreurs de l'humanité. L'inégalité.
Nous sommes tous différents dans notre façon de vivre la vie.
Le théâtre m'inspire la beauté de la vie, là, dedans.
Le bruit de l'eau de la fontaine me calme, calme les tempêtes présentes dans mon esprit.
Je continue de marcher encore, et encore.
Tiens cette rue, cette rue m'aguiche me donne envie de découvrir tous ses recoins.
En regardant les nuages dans le ciel et le haut de l'église, je sens la Terre tourner, c'est déstabilisant.
À travers deux immeubles, j'aperçois l'horizon. Je suis comme hypnotisée, impossible de détacher mon regard, j'ai comme une envie de m'envoler, d'explorer le monde. D'être libre.
Un trop-plein d'histoires, tout là-bas, devant mes yeux. Prise de fascination.
En contre-bas, je vois la fontaine. En plein, été, cela doit être rafraîchissant.
Au loin, j'aperçois mon chez-moi, j'ai comme une envie de me blottir dans mes draps ; puis je me rends compte que je suis contente de faire connaissance avec ma ville.
D'un seul coup, prise d'une fureur affective, je voudrais serrer ma ville dans mes bras. Lui dire qu'elle est belle.
Malheureusement, c'est une possibilité non-possible.
Je vais bien, je suis bien, j'aime ma ville.
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Coloramotion
PoetryLa vie est un court fleuve qui paraît long, parfois tranquille, parfois mouvementé. Cela dépend du temps qu'il fait. Le chemin est périlleux mais parfois exaltant. Il faut gravir les montagnes pour pouvoir profiter de la vue. Des émotions et des...