Le froid est glacial. La nuit est éreintante. La fenêtre grande ouverte. Le corps recroquevillé dans ses sentiments. J'observe la ville endormie et arrêtée par ce couvre feu de malheur. La nuage toxique qui émane du tube m'entoure de ses vices. Une taffe. Une deuxième. Et la cigarette s'écrase. Épuisée de ses seules ressources. Fatiguée de cette courte vie. Et puis une autre prend sa place. Le seul mouvement de ma main portant la clope à ma bouche berce ma soirée. Mes poumons recrachent ma détresse et mes yeux restent livide, impassible, vides de lumière face à cette rue sans vie. Moment de flottement et d'égarement ? Ou tout simplement moment de pure détresse ? Les questions se bousculent et se dessinent au sein de mon âme, avant de se dissiper aussi vite qu'elles sont apparues. Le creux dans ma poitrine ne cesse d'accroître en un malaise intense, presque inexplicable. Il me répugne de part sa soudaineté mais aussi de part sa force et sa hargne sans nom. Il est celui qui vous prend au tripes et ne vous relâche qu'après le mal causé. Les larmes se tarissent et se cache derrière un esprit beaucoup trop tourmenté. J'ai conscience de la noirceur de mes pensées en ce soir d'hiver. Mais le mal être est présent et je ne peux le refouler c'est pourquoi la folie de mes idées se relâchent sur ce bout de papiers. Comme un boxeur le ferait avec un sac de frappe, je le fais avec l'encre qui s'écoule en moi et qui suscite un besoin vitale de l'extirper de sa cage. Le tout et le rien m'accablent. Cette mélodie de piano perdue dans mes oreilles me bercent autant que ce poison qui s'écoule comme un brouillard dans ma trachée. Apaisant ou effrayant ? Je ne sais plus. Tout comme je ne sais plus si tout ce qui parvient ici possède un sens ou non. Si je ne suis tout simplement pas entrain de me perdre tout comme le fond mes pensées dans ma tête.
Mes lèvre jouent avec la fumée grise, la manie avec un contrôle doux, un contrôle bien à l'image de mon quotidien. Un quotidien en proie au stresse et à l'angoisse. Au désir de contrôler tout ce qui m'entoure par peur des désillusions et des déceptions. Vivant dans un monde idéalisé c'est souvent que je me retrouve, penchée à ma fenêtre tard le soir, perdue face à la réalité qui me frappe de sa lâcheté. Un frisson parcoure mon corps. Rappel de l'absurdité du moment. Rappel de qui je suis.
Écrire c'est ressentir. Mais ressentir c'est souffrir. Belle ironie sachant que cette même phrase est tatouée à l'encre noir sur mon corps. Mais je dois aimer les saveurs de la souffrances.
Écrire, c'est comme relâcher mon coeur d'un étau étouffant. Alors je les relâche comme un oiseau prendrait son envole un soir d'été.
Je me déteste de ressentir ce vide en moi. Je déteste mon corps de me l'imposer ainsi. Je déteste mon âme de vouloir me torturer. Pourquoi aurai-je besoin de quelqu'un pour me combler ? Alors que j'arrivais pourtant à le faire, seule, avec mes amis et ma famille jusqu'à aujourd'hui. Toute ma peine ne devrait pas reposer sur les espoirs d'une unique personne. De plus si cette dernière se trouve encore perdue dans la froideur de la nature.
Idéalisé la réalité ne me correspond que trop bien. Mais parfois la vérité me rattrape et l'amertume m'embrasse. Bien trop brusquement. Je me persuade que demain sera un jour meilleur. Et bien souvent c'est le cas. Mais parfois le trop plein d'émotions, de maitrise de moi-même, fait que j'implose intérieurement, jusqu'à craquer et danser toute une nuit avec l'obscurité.
Jusqu'à ce que les larmes se libèrent.
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Recueil de textes
RandomCe recueil d'histoires est le raccourci vers le chemin de mes pensées. Il est destiné à ces personnes qui souhaiteraient s'évader au courant de mondes variés et de personnages imaginés. Chaque texte possède sa propre identité. J'aime cette idée de p...