2. Un cœur emplit de vestiges

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Le sol tressaille sous ses pieds. En proie à une histoire chargée de douleur. Le jeune homme foule cette terre avec difficulté, les yeux baissés, le cœur serré, la gorge nouée. Revenir ici fait resurgir en lui des souvenirs qu'il pensait oublié, effacé.

L'air est lourd, l'odeur du sang y règne toujours, malgré le temps qui c'est, depuis, tant écoulé. Voilà des années que la guerre a frappé cette île. Lui retirant ce qu'elle avait de plus cher, le temple d'Athéna. Dès l'instant où ce nom se glisse au sein de son esprit le guerrier daigne enfin relever les yeux et affronter la dure, beaucoup trop dure réalité.

Tout s'effondre autour de lui.

Les images fusent. Les hurlement fendent le temps. Le sang coule. Les corps tombent. Le temple implose.

Il se revoit, fissurant le ciel de son épée. Arrachant la vie de centaines de barbares. Implorant la déesse de la guerre de leur venir en aide, de les protéger. Toute la douleur refait surface. Son épaule souffrante, sa jambe ensanglanté. Inconsciemment le combattant presse avec véhémence son épaule anciennement meurtris. Il revoit ses coéquipiers tomber un à un sous les coups de l'adversaire, son petit frère, Achille, se faire trancher la gorge devant ses yeux impuissant, son aîné, Zéphir, recevoir une lance en plein cœur et son plus fidèle ami, Olympe, rendre son dernier souffle sous les décombres d'un temple abattu. Il avait ressentis un tel niveau de rage, une telle soif de vengeance. Qu'il s'était battu jour comme nuit, le corps sale et sanglant, blessé et épuisé. Son épée ôtait la vie, son bouclier repoussait la mort. Le jeune homme angoissé, était devenu un redoutable guerrier.

Hélios avait naïvement cru pouvoir oublier. Mais la douleur restera à jamais gravé dans les tréfonds de son cœur.

Les milliers de soldats avaient, aujourd'hui, laissé place au calme le plus valeureux. Les derniers vestiges du temple se dressent fièrement devant l'océan, affrontant les derniers reflets du soleil couchant.

Hélios avance prudence aux abords des ruines. Le corps tremblant et les joues ruisselante de larmes silencieuses.

Le pilier centrale du temple se dévoile devant lui, toujours intact malgré les flammes destructrices de la bataille.

Il effleure du bout des doigts la pierre froide et rugueuse et brandit son poignard. Il est temps de rendre un dernier hommage à ses frères et frères d'une autre mère. Un à un, les prénoms trouvent place sur les côtes de la guerrière. Achille Zéphir Olympe

Thanatos lui a enlevé les êtres qui lui étaient le plus cher.

Le héro de l'ancien temps s'effondre sur le sol, le corps secoué de sanglots incontrôlables. Une main douce et aimante se pose sur son épaule et le parfum de sa bien aimé enveloppe tout son être. Yélèna entoure son torse puissant de ses bras et le jeune guerrier se laisse aller doucement dans l'étreinte de son amour sincère. Les deux amours restent ainsi enlacé l'un et l'autre jusqu'à voir les étoiles prendre place dans le ciel. Et Hélios se dit que peut être il est possible que les Dieux est entendus ses prières. Celles de mettre fin à cette guerre. Yélèna était arrivée dans sa vie tel une déesse face à un guerrier en détresse, elle avait pansé ses blessures mais surtout elle avait été l'unique personne à faire terre ce conflit qu'il menait contre lui-même depuis si longtemps.

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Un texte bien différent du précédent. 

J'espère que vous avez apprécié la musique que je vous ai glissée au début, cette dernière m'a beaucoup aidé lors de la rédaction de ce texte. 

J'espère qu'il vous plaît ! 

Marion 

Recueil de textesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant