Quand l'oncle préféré se pointe avec sa copine

245 16 85
                                    

Ils chevauchèrent à dos de sanglier géant jusqu'au coucher du soleil.  Après une journée entière à califourchon sur une brosse métallique géante lancée sur un sol caillouteux, Y/N avait le dos en compote – le confort qu'offrait le transport à dos de cochon géant n'était vraiment pas optimal.

Il aurait été incapable de dire combien de kilomètres ils parcoururent, mais ils laissèrent les montagnes loin derrière eux pour pénétrer dans une région plate et sèche. À mesure qu'ils galopaient – le terme est-il approprié pour parler d'un cochon ? –, l'herbe et les broussailles se faisaient plus rares et pour finir, ils se retrouvèrent dans le désert.

À la tombée de la nuit, le sanglier s'arrêta devant le lit d'une rivière et grogna. Il se mit à boire l'eau boueuse puis il arracha un cactus et entreprit de le manger, piquants compris.

"Il n'ira pas plus loin, dit Grover. Nous devons descendre tant qu'il mange."

Personne ne se fit prier. Ils profitèrent du fait que l'animal soit occupé à tailler des cactus en pièces pour se glisser au sol. Puis ils s'éloignèrent en se dandinant maladroitement sur leurs jambes ankylosées.

Après son troisième cactus et une nouvelle lampée de vase, le sanglier grogna et rota, puis il fit volte-face et repartit au galop vers l'est.

"Il préfère les montagnes, devina Percy.

- Je le comprends, dit Thalia. Regarde."

Devant eux s'étendait une route à deux voies qui disparaissait à moitié sous le sable. De l'autre côté, on pouvait distinguer un groupe de bâtiments trop petit pour former un village : une maison aux fenêtres condamnées, un restaurant à tacos qui avait l'air de ne pas avoir ouvert depuis la naissance des dieux, un bureau de poste à la façade en stuc blanc, avec un panneau qui pendait en travers de la porte : GILA CLAW, ARIZONA. Derrière encore, il y avait une chaîne de collines, mais en y regardant bien, Y/N vit que ce n'étaient pas des collines normales. Ils étaient dans une zone bien trop plate pour ça. Il s'agissait en fait d'immenses tas de carcasses de voitures, appareils électroménagers et autres ferrailleries. C'était une casse qui s'étendait à perte de vue.

"La vache ! s'exclama Ethan.

- Quelque chose me dit qu'on ne va pas trouver de voiture à louer, dit Y/N. Tu n'aurais pas un autre sanglier, par hasard, Grover ?"

Grover humait la brise, l'air inquiet. Il sortit ses glands de chêne et les jeta dans le sable, puis il se mit à jouer de la flûte de Pan. Les glands dessinèrent un motif qui n'avait aucun sens pour Y/N, mais Grover paraissait préoccupé.

"C'est nous, dit-il. Ces sept glands, juste là.

- Je suis lequel ? demanda Y/N.

- Celui qui est un peu difforme, suggéra Zoé.

- Ha ha ! Très drôle.

- Ce groupe-là, dit Grover en pointant le doigt sur la gauche du motif. Il représente un danger.

- Un monstre ? demanda Bianca.

- Je n'en sens rien, répondit Grover, visiblement perplexe. Ce n'est pas normal. Pourtant les glands ne mentent pas. Notre prochain défi..."

Il tendit le bras vers la casse. Maintenant que la lumière du soleil avait presque entièrement disparu, les collines de métal dessinaient un paysage extraterrestre.

Ils décidèrent de camper pour la nuit et d'explorer l'entrepôt de ferraille le lendemain. Aucun d'eux n'avait envie de plonger dans des bennes dans le noir.

Zoé et Bianca sortirent sept sacs de couchage et sept matelas de mousse de leurs sacs à dos. Aucune idée de comment elles avaient fait, vu la taille des sacs, mais ils devaient être magiques pour contenir autant de choses.

Annabeth Chase x Lecteur (Reader) - Le sort du Titan - Livre 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant