Prologue

17 5 0
                                    

1792.

Mon nom n'importe plus depuis à présent 3 longues années . Autrefois j'étais Victoire de Source, une jeune noble ayant la chance de vivre avec ses parents. Ma mère était aimante et emplie de douceur, mon père, lui, était autoritaire et dur mais jamais il n'eut l'idée de porter sa main sur moi ou ma mère. Ils n'avaient pas été mariés par amour mais par intérêts, ce qui ne les empêchèrent pas pour autant de faire bon ménage. Ils s'étaient liés d'amitié et c'était selon eux la meilleure façon de continuer de vivre et de fonder une famille. J'avais eu une enfance heureuse, sans manquer de rien. Mes parents étaient cultivés et me poussaient à étudier les langues, l'histoire et la géographie en plus de la musique. Je savais jouer du piano et de la flûte mais je ne vais pas vous cacher que j'étais plus douée pour ce premier.

Aujourd'hui, ce beau temps est révolu et il ne me reste que ces souvenirs pour me faire sourire bien qu'il m'arrive encore de vouloir verser quelques larmes au souvenir de ma tendre mère me serrant fort dans ses bras.

Je ne suis plus rien si ce n'est une servante, une esclave aux services des bons vouloirs des vampires. Mais je ne me plains pas, je sais qu'il existe des destins pires que le mien, j'ai vu mes parents se faire décapiter sous mes yeux, des familles entières périr sous la lame effilée de cette terrible machine portant pour nom celui de son inventeur, M. Guillotin.

Robespierre, le vampire le plus sanglant de Paris, fait monter sur l'échafaud des centaines d'hommes et de femmes. Chaque jour ses semblables viennent s'abreuver tels les montres assoiffés qu'ils sont aux pieds de la guillotine. Tous les prétextes sont bons pour faire couler ce liquide vermeil au goût soit disant exquis.

La majorité des personnes n'ayant pas la "chance" d'être l'âme-sœur d'un loup-garou ou d'un vampire est souvent retrouvée morte au petit matin. Les survivants sont ensuite exploités comme esclaves.

Je fais partie de ceux-là et j'ai été assignée à un loup-garou malade. En effet, lors de la prise de la Bastilles, un soldat suisse lui avait tiré une balle en argent. Celle-ci s'était logée dans son épaule droite et depuis il lui faut des soins quotidiens que je lui prodigue, même si je sais bien que sa blessure ne guérira jamais complètement.

Malheureusement, comme si la vie n'était pas assez compliquée ainsi, la guerre ayant éclatée entre les surnaturels ne facilite pas les choses. Se procurer à manger devient presque impossible. La capitale ayant été divisée en deux, le marché réservé spécialement aux loup-garous n'est pas bien approvisionné et il faut se rendre le plus discrètement possible à celui des vampires en espérant ne pas se faire repérer afin d'acheter une miche de pain pour ne pas mourir de faim.

La Révolution des SurnaturelsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant