La Révolution des Surnaturels

Chapitre 2

"Je suis morte"

Morte

Morte

Morte

C'était une évidence, je venais d'insulter un vampire, un de ces êtres sans fois ni loi, devant ses congénères. Je n'avais aucune chance de m'en sortir indemne. Ses yeux reflétaient de la haine, ils étaient assombris par la colère. De son imposante carrure nous pouvions tous entrevoir cette puissance émaner de son corps.

Voilà ce qu'à présent mon esprit m'affirmait avec certitude:

"Morte, tu es morte"

"Morte"

"Morte"

"Morte"

Mon bourreau s'avançait vers moi d'un pas rapide, presser de ne retrouver que mon cadavre.

Je n'avais aucune échappatoire, la foule s'était amasser afin d' assister à ce spectacle dont j'avais le rôle principal. J'essayais tout de même de reculer comme je le pouvais, mais je rencontrais un torse. D'une force implacable à m'en briser les os, des bras m'encerclèrent la taille.

J'étais prisonnière.

Mon souffle se faisait de plus en plus court, j'avais la tête baissée et des mèches quelque peu rebelles m'empêchaient de distinguer les visages des personnes alentours.

Ils me paraissaient amusés par la situations, comme si une vie humaine ne méritaient pas d'être considérée à l'égale de la leur.

Je levais alors les yeux.

Cela pourrait paraître complètement absurde à bien des gens mais je n'avais plus rien à perdre. On allait me prendre la vie, mais que vaut elle à présent que je n'ai plus personne ? Ma mère et mon père ne sont plus de ce monde, mais amis sont soit morts soit devenus esclaves pour je ne sais quels vampires ou loup-garous. Il ne me restait que mon honneur, déjà assez souillé par ces révolutionnaires surnaturels. Il est hors de question que je m'abaisse à implorer leur pitié qu'ils ne m' accorderont jamais.

Mes prunelles vertes ancrées dans celles noires de l'assassin lançaient tous les éclairs dont elles étaient capables.

Ma vie était ratée, autant réussir ma mort en restant digne.

Un silence oppressant régnait sur la grande place, les yeux des curieux passaient de moi au monstre. Celui-ci était richement vêtu, son costume écarlate faisant ressortir sa peau pâle.

Ses canines s'approchaient lentement de ma clavicule et je ne pus m'empêcher de déglutir en sentant ma fin approcher.

-Augustin, mon cher Augustin... Je te déconseille de t'approcher d'elle plus encore. Ton frère nous a expressément demandé, je dirai même ordonné, de lui rapporter du sang frais, n'ayant pas encore été entamé. Cette jeune demoiselle correspond aux critères alors on l'emmène et tu retiens ton envie de meurtre, déclara la voix de celui qui me retient fermement contre lui.

-Elle m'a manqué de respect, elle a osé m'insulter et en faisant cela elle a insulté ma famille. Je ne ferai  d'elle qu'une bouchée et mon frère ne m'en tiendra pas rigueur, cracha le monstre en face de moi.

-Je te l'ai dit, ton frère désir, ton frère ordonne, ton frère a. Et puis, ce serait dommage de ne pas profiter de ce charmant petit corps, argumenta-t-il en commençant à remonter ses sales mains vers ma poitrine.

Je tentais de me débattre afin de me défaire de son emprise mais tous mes efforts furent vains.

-Très bien, emmenons la le voir, je crois que je vais bien m'amuser !

Je n'eu pas le temps de réagir qu'en un instant, je me retrouvai sur l'épaule du vampire, toujours entourée d'un bras puissant.

Je le frappai de toutes mes forces mais il semblait ne rien ressentir.

Où m'emmenait-on ?

Qui était donc ce frère ayant tant d'influence ?

Je ne pus chercher de réponse à toutes ces questions assaillant mon esprit que je sentis un coup me faire sombrer dans les méandres d'un profond sommeil .