Après avoir fait toute ma routin habituelle, mon maître me fit appeler dans son bureau.
-Vous désirez monsieur, m'enquis-je les yeux baissés par marque de soumission.
-Ah, Victoire te voilà. Ce soir je reçois un cousin et je souhaite que tu te procures deux belles épaules d'agneau pour ce dîner afin de l'accueillir comme il se doit. Tu trouveras de quoi payer le tout dans cette bourse, dit-il de sa voix bourrue tout en me donnant la monnaie.
-Bien monsieur, j'y vais tout de suite monsieur.
- Surtout ne traîne pas et sois de retour avant que le soleil n'atteigne le zénith, ordonna le loup-garou.
Je me dépêchai de me retirer de son antre et me précipitai dans ma chambre au grenier afin de changer de robe dans l'espoir que l'odeur persistante du lycanthrope se fasse moins forte et que je ne sois pas remarquée par des gardiens vampires lorsque je me rendrai à leur marché.
Mes chances de réussites étaient minces mais je n'avais d'autres choix que d'y aller car je savais bien qu'il n'y avait plus de viande du côté des loup-garous et c'était toujours mieux qu'une mort assurée si je revenais sans ce que le maître m'avait demandé.
J'essayais de me faire la plus discrète possible car je n'étais toujours pas à l'aise à l'idée de marcher au milieu d'êtres surnaturels. Je craignais à chaque instant de mourir sous les dents acérées d'un d'entre eux.
Certaines maisons mitoyennes et délabrées permettaient de passer sans se faire remarquer du côté de Paris où vivaient les vampires. J'avais peur, très peur que l'un deux ne se rendent comptent que j'étais aux services d'un loup-garou et que l'on me fasse exécuter comme tant d'autres avant moi.
Je ne sais par quel miracle je réussis à arriver sans me faire arrêtée ou tout simplement sans me faire mordre par un de ces monstres sanguinaires.
Alors que j'étais en train de négocier les morceaux d'agneaux avec un vendeur sans aucun doute humain, je me fis bousculer par un inconnu et serais tomber à la renverse si je n'avais pas eu le temps de retrouver mon équilibre. Cherchant ma bourse à fin de m'assurer qu'elle n'étais pas perdue, je me retournai aussi vite que je pus et me mis à bousculer quelques passants à la poursuite de l'homme de tout à l'heure.
La bousculade n'était qu'une façon de me voler et si je ne retrouvais pas tout de suite l'argent, mon maître me tuerait ou, si j'avais de la chance, ne me couperait qu'une main sous le prétexte que je l'avais volé.
Ce programme ne m'enchantant guère, je courus à en perdre le souffle. Dans ma précipitation, je ne vis pas la personne me renter dedans et je fus projetée au sol par l'impacte.
Je commençai à me relever et à insulter l'homme de tous les noms d'oiseaux qui me passaient par la tête jusqu'à ce que je ne le regarde et que j'aperçoive de longues et tranchantes canines sortirent de la bouche de l' anthropophage, plus communément appelé vampire.
Je ne pus laisser échapper dans un souffle que trois petits mots:
"Je suis morte."
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La Révolution des Surnaturels
Vampiro1789. Le peuple a pris la Bastille. Enfin le peuple, ce n'est pas celui auquel vous pensez. Vous vous imaginez des humains, hommes comme femmes, mais ce n'est pas le cas, ce sont des vampires et des loups garous. Autrefois, nous croyions qu'ils n'é...