Chapitre 28

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J'ai déserté mon appartement, et même la vie de mon entourage dernièrement

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J'ai déserté mon appartement, et même la vie de mon entourage dernièrement. Sur un coup de tête, j'ai réservé une chambre d'hôtel à l'autre bout de la ville, tout en confiant Yeontan à Yoongi. Fuir quelques temps est mieux pour tout le monde. Je sais bien qu'ils s'inquiètent tous pour moi mais je comprends aussi que mes histoires peuvent les agacer. Des mois que l'on me prévient des risques de la situation dans laquelle je me suis mis et pourtant, je ne fais que m'apitoyer sur mon sort. Alors, afin de me retrouver un peu seul et aussi pour soulager mes proches, j'ai décidé de m'isoler l'espace de plusieurs jours. Bien entendu, ils savent que je ne suis pas loin, et que rien ne m'est arrivé. En vérité, je crois que Jimin, aussi bien que Yoongi, comprennent ce besoin que j'ai de m'éloigner de tout et de tout le monde.

Ayant passé la journée entière dans le lit confortable de la chambre d'hôtel, j'envisage tout de même de prendre l'air. En un rien de temps, je me retrouve dans les rues pleines de monde, Séoul est toujours très animée le week-end. Je passe devant plusieurs bars, évitant soigneusement les endroits que j'avais pour habitude de fréquenter avec Insoon ou avec mes amis. Puis, je finis par me laisser séduire par une devanture rougeâtre et douteuse. Discrètement, j'entre dans le sous-sol du bar et veille à inspecter chaque personne qui s'y trouve. Une dizaine de personnes seulement perdent leur temps à l'intérieur de ce lieu miteux. Et au moins la moitié d'entre eux s'enlacent et s'embrassent sans marquer d'arrêt.

Rapidement, je commande déjà deux cocktails et les enfile à vive allure. Je ne suis pas à l'aise ici, mais c'est bien le dernier endroit où je risque de croiser quelqu'un que je côtoie. Alors, cela me convient pour ce soir. J'ai juste envie de décompresser, oublier mon chagrin pour quelques instants, une heure tout au plus. La musique est basse, je peux presque entendre les gémissements de quelques-uns dans les couloirs. L'alcool ne tarde pas à me rendre légèrement euphorique, et s'en suit la commande d'un troisième et dernier verre. Une présence prend place sur le siège à ma droite. C'est un homme de taille moyenne, assez beau bien qu'il ne soit pas mon style. Il me lance des regards grossiers et attend plusieurs secondes que je m'adresse à lui. Ce que je ne fais pas. Il finit par perdre patience et brise la glace. Comme je pouvais m'y attendre, il demande mon prénom, simple histoire de formalité, puis enchaîne sur une invitation à danser. Je refuse celle-ci, poliment. L'inconnu n'insiste pas plus et repart, un peu agacé.

Au bout d'une heure dans ce foutoir, je me sens léger comme l'air. Ma tête tourne un peu, mais je n'en garde pas moins les pensées lucides. Je suis assez alcoolisé pour prendre à la légère mon chagrin. C'est tout ce que je souhaitais.


« -Une âme solitaire et peinée ? une voix douce surplombe la musique.

-Perspicace, je lance tout en me retournant pour découvrir la silhouette à qui j'ai l'honneur.

-On est deux. »


La nouvelle inconnue est d'une beauté époustouflante. C'est à se demander ce qu'elle fait dans un lieu pareil. Ses longs cheveux blonds sont retenus en une queue de cheval solidement attachée, et ses yeux, d'un bleu océanique, me scrutent, curieux. Elle porte une longue robe qui épouse à la perfection ses formes, offrant même les prémisses d'une poitrine quelque peu généreuse. Je ne sais pas si c'est l'alcool qui parle à ma place, mais je la trouve attirante. Désirable même. Elle commande un verre au barman et s'assoit définitivement à mes côtés. Je saisis en plein vol cette occasion de chasser les mauvais songes de mon esprit.


in the mood for love | vkookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant