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"L'ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine et la haine conduit à la violence, voilà l'équation..."

Le lendemain matin, un froid glacial emporte le manoir Malfoy, détrompez-vous, le temps était des plus beaux et doux, non, bien au contraire, les tensions naissantes dans le foyer provoquent un sentiment de peur, d'angoisse, de haine. Le mutisme de Cassiopée lors du premier repas de la journée a énervé au plus haut point le jeune Malfoy, mais, il se contient, il est conscient du mal qu'il a fait, soigner ses maux par la violence, c'est ce qu'il a toujours appris, ce qu'il a toujours connu, son père l'entraînait dès son plus jeune âge à torturer des âmes en peine, par la suite, le jeune Malfoy s'enferma dans sa chambre et se détruisait de l'intérieur, les lames de rassoir ne faisaient plus aucun effet par moments, la douleur intérieure était désormais horrible.

De son côté, la jeune princesse préféra ne pas montrer ses blessures internes, contrairement au jeune homme, jamais elle ne put extérioriser sa peine, en même temps, si elle craquait, elle n'était pas sûre de s'arrêter, sa douleur est incompréhensible pour les autres, sa mère à même demander son placement dans un centre particulier après son agression, pensant que la demoiselle était devenue folle, mais les marques, son opération et son nouveau problème de santé, la reine prit conscience du mal-être de sa fille. Deux âmes différentes mais pourtant si semblables à cause de la douleur.

Alors qu'elle était dans sa chambre, la jeune princesse réfléchit, elle avait mal, elle était en colère, elle voulait se venger, peut lui importer les conséquences, elle est dans un état second lorsqu'elle monta les marches d'escalier en direction du bureau de Malfoy, elle ne frappe pas et pointe sa baguette sur le jeune homme, d'abord apeuré, le garçon se lève et essaye de contrôler la situation.

-Cassiopée...

-Pas un mot, tu m'as blessé, humilié, traitée comme une moins que rien et tu m'as envoyé à l'hôpital, tu mérites de souffrir autant que je souffre en ce moment même. Les larmes de colères inondent les joues de la princesse.

-Fais-le, comme je l'ai dit à ton frère je n'ai rien à perdre.

-Pourquoi tu es un connard de pervers narcissique Malfoy, pourquoi tu détruis ce que tu touches! Sa baguette est désormais sur le torse du jeune homme.

-Je ne peux t'en parler

-Dans ce cas tu ne me laisses pas le choix, Endo...La baguette de la jeune fille vola dans la pièce, il manie la magie par la pensée, la jeune fille le frappe au visage. Tu n'es qu'un monstre, un putain de sociopathe, un pervers. Je te déteste, il prend la demoiselle dans ses bras et montre alors son premier geste d'affection, je te déteste.

-Je vais t'emmener dans ta chambre, tu as besoin de repos.

-Je veux partir...laisse.moi.partir

-Tu es trop faible, il porte la demoiselle comme si elle était mariée et la porte dans le jardin aménagé provisoirement comme une chambre, il la pose dans son lit. Repose toi, je reste près de toi.

-Je...pars s'il te plaît...

-Non, je reste ici, je ne veux pas...je reste.

Le jeune homme s'installe sur le rebord de la fontaine, à côté du lit de la demoiselle, elle s'endort après ces derniers mots, il est certes interdit d'utiliser la magie par la pensée sur une autre personne mais dans ce cas, la jeune princesse avait besoin de repos. Il sut à ce moment que ses actes amènent Cassiopée en enfer, il se promit d'essayer de changer, il ne veut pas être un monstre, il ne veut pas ressembler à son père, il veut changer et il sait d'avance que cela est peine perdue, il faut qu'il confronte son passé, son histoire inachevée. Il s'approcha alors près de sa future épouse et tente de chercher un quelconque élément qui puisse le pousser à changer d'avis compte tenu de leur union, elle était si parfaite, ses yeux reflètent une nuit profonde mais parsemée d'étoile, ses lèvres sont semblables à une rose et son visage est d'une douceur apaisante, le seul défaut qu'il puisse trouver est minime, le caractère de la princesse est imprévisible, elle peut être douce comme une enfant, innocente, joyeuse et aimante mais, lorsqu'on la blesse, elle rentre en transe et une autre personne prend possession de son esprit et elle devient froide, menaçante et terrifiante.

-C'est à cause de mon ex-compagne, elle m'a humilié, trompé, menti et j'étais dévasté, j'ai commencé à réduire mon cercle d'amis, je me suis plongé dans le travail, puis, mon père est mort, ma mère est tombée malade, enfin bref, tu n'entends surement rien et je sais que je n'aurais pas ce putain de courage de te le dire en face. Je suis désolé, apprends-moi à être meilleur.

Alors qu'il caresse d'une main les cheveux de la demoiselle, il sent une main prendre celle qui est libre et la serrer, une force inexistante mais une chaleur réconfortante emporte le jeune homme, elle l'a entendu et elle aura surement des questions à poser. Inconsciemment, le jeune homme se mit à sourire, il se pose alors contre la princesse.

Bien que faiblement consciente de ce qu'il se passe, elle ait entendu sa confession, des milliers de questions tournent dans sa tête mais elle se dit qu'elle va y aller par étapes, ne pas perturber le garçon est primordial, il est brisé, son corps l'est également. Sa mère lui a appris de ne jamais briser le coeur d'une personne car il n'en a qu'un seul mais, son frère lui a dit que l'être humain ayant 206 os, elle peut se permettre de la briser en miles morceaux, elle avait six ans quand elle avait entendu ces mots pour la première fois, elle avait souri de toutes ses dents et avait sauté dans les bras de son frère. Un faible sourire apparaît sur ses lèvres et sans qu'elle ne demande quoi que ce soit, elle sent des lèvres sur les siennes, le baiser bien que court et doux et sincère, il n'est pas rempli de terreur et de domination, un baiser sincère, elle ouvre alors les yeux et plonge dans le regard du garçon, cet instant fut le premier où elle pouvait lire en lui, comme un livre ouvert.

-La tristesse et la crainte, deux sentiments bien désagréables. Ajoutez-y les regrets, c'est le pire état de l'âme.

-Je ne suis pas certain de comprendre?

-C'est de Voltaire, un philosophe des Lumières, en quelque sorte, tous les maux qui sont synonymes de malheur, font sombrer la personne et cette même personne a souvent besoin d'un ange gardien pour l'aider.

Le jeune acquiesce et s'allonge à côté de la demoiselle, au départ, il pensa que cette courte pause venait tout droit de son imagination mais quand la jeune fille eut prononcé sa dernière phrase avant de dormir, il comprit qu'il était bel et bien dans le monde réel.

"Je te pardonne Draco, mais de ton côté, tu dois te pardonner..."


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High for thisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant