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"Il faut accepter la pluie pour avoir un arc-en-ciel..."

Ne plus bouger, respirer, patienter, espérer, voilà ce qui gardait en vie la future maman qui était désormais couchée depuis un mois, arrivant à terme, le médecin lui a imposé un repos total, ne plus bouger, plus aucun mouvement. Elle était désormais alitée et seul Draco avait l'autorisation pour lui rendre visite, pour lui donner à manger, la laver, l'habiller, la réconforter, il effectuait à la perfection son rôle de futur père mais également de futur mari. Son rêve était sur le point de se réaliser, l'école était prête à accueillir les jeunes apprentis avant leurs onze ans, il fallait attendre la rentrer pour voir les nouveaux magiciens, il fallait attendre la rentrée pour voir le travail fourni par les jeunes professeurs embauchés par Malfoy. En plus de la réalisation de son projet, le jeune home avait aménagé l'ancienne chambre d'enfant pour une nouvelle, neutre, accueillante, dans des tons marron clair et blanc, un véritable havre de paix. De son côté, la jeune Cassiopée avait de plus en plus mal et était impatiente de voir ses deux enfants. Mais, plus le terme approchait plus elle avait peur d'y laisser sa propre vie et elle en parlait souvent à Draco qui tenta de la rassurer comme il le pouvait.

Aujourd'hui, ils se trouvaient tous les deux dans une chambre d'hôpital, en effet, la jeune demoiselle avait eu des contractions puissantes et peu de temps après, elle avait perdu les eaux, signal qu'elle allait bientôt accoucher.

-Draco...tu peux...tu peux me lire une histoire?

-Oui mon coeur. Il prend le livre de conte que Cassiopée a créé pour les deux petits monstres, ce livre recueil une centaines d'histoires molodues moloduesères pour faire le plaisir des deux enfants. 

Que la campagne était belle ! On était au milieu de l'été ; les blés agitaient des épis d'un jaune magnifique, l'avoine était verte, et dans les prairies le foin s'élevait en monceaux odorants ; la cigogne se promenait sur ses longues jambes rouges, en bavardant de l'égyptien, langue qu'elle avait apprise de madame sa mère. Autour des champs et des prairies s'étendaient de grandes forêts coupées de lacs profonds.

Oui vraiment, la campagne était bien belle. Les rayons du soleil éclairaient de tout leur éclat un vieux domaine entouré de larges fossés, et de grandes feuilles de bardane descendaient du mur jusques dans l'eau ; elles étaient si hautes que les petits enfants pouvaient se cacher dessous, et qu'au milieu d'elles on pouvait trouver une solitude aussi sauvage qu'au centre de la forêt. Dans une de ces retraites une cane avait établi son nid et couvait ses œufs ; il lui tardait bien de voir ses petits éclore. Elle ne recevait guère de visites ; car les autres aimaient mieux nager dans les fossés que de venir jusque sous les bardanes pour barboter avec elle.

Enfin les œufs commencèrent à crever les uns après les autres ; on entendait « pi-pip ; » c'étaient les petits canards qui vivaient et tendaient leur cou au dehors.

« Rap-rap, » dirent-ils ensuite en faisant tout le bruit qu'ils pouvaient.

Ils regardaient de tous côtés sous les feuilles vertes, et la mère les laissa faire ; car le vert réjouit les yeux.

« Que le monde est grand ? dirent les petits nouveau-nés à l'endroit même où ils se trouvèrent au sortir de leur œuf.

— Vous croyez donc que le monde finit là ? dit la mère. Oh ! non, il s'étend bien plus loin, de l'autre côté du jardin, jusque dans les champs du curé ; mais je n'y suis jamais allée. Êtes-vous tous là ? continua-t-elle en se levant. Non, le plus gros œuf n'a pas bougé : Dieu ! que cela dure longtemps ! J'en ai assez. »

Et elle se mit à couver, mais d'un air contrarié.

« Eh bien ! comment cela va-t-il ? dit une vieille cane qui était venue lui rendre visite.

High for thisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant