Chapitre 1

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Laissez-moi...je vous en supplie...laissez-moi
Avais-je crié de toutes mes forces, essayant de les persuader de me laisser.

Il était tard dans la nuit, au environ de minuit quand je passais dans cette rue là. Cette rue que je pense ne jamais oublier.

Ce matin là, je m'étais réveillée de bonne humeur espérant passer une formidable journée. J'allais avoir une promotion dans mon travail. J'avais travaillé dur pour y arriver. Normalement, ce qui ne l'est pas du tout d'ailleurs, les filles offraient autre chose que leur compétence pour avoir une promotion. C'est très courant dans notre temps, «c'est facile d'obtenir ce que l'on veut quand on est femme» disent-elles souvent, «il n'y a qu'à leur offrir ce qu'ils veulent et nous avons-nous-mêmes ce que nous voulons».
Mais j'ai préféré être un homme, si je peux ainsi m'exprimer. J'ai préféré travailler à la sueur de mon front pour la mériter, cette promotion.

Je me suis donc levée de très bonne humeur, enfilant la tenue la plus élégante que je pouvait trouver dans ma garde robe. J'avais envie de leur montrer ce que je pouvais faire et qui j'étais vraiment.

Mais malheureusement, ils m'ont bien eu. Je ne pouvais me résigner à être ainsi rabaisser. Je criais, tout mon être criait au secours. Je tremblais, pleurais... toutes mes émotions étaient en surcroît, je ne pouvais plus les gérer. Ils me paralysaient. Leurs mains, leurs paroles roulaient en boucles dans ma tête, leurs regards, leurs sourires... C'était la cruauté même. Je n'arrive toujours pas à y croire...

Je suis arrivé au bureau comme toujours, une heure en avance. Je m'avançais un sourire fière sur mes lèvres plus confiante que jamais. Quelques uns s'avançaient pour me féliciter de ma réussite bien méritée. Mais quel hypocrite, ils faisaient ! Si j'avais su, je serais rentrée au moment même où j'avais croisé leur regard rempli de ce que je pensais être de l'admiration. Mais ce n'était que du mépris bien maquillée, le début de tout mes tourments. Ce n'était que l'effluve de mes pires cauchemars que je sentais au loin.

Il m'a fallut être coincé dans une ruelle sombre quatre heures plus tard, après ce qui devait être une soirée pour fêter «la réussite d'une étoile montante» avaient-ils dit. Il a fallu que je sois entourée d'une bande de gars, censé être des collègues, des amis, mes amis, pour comprendre ce qu'il en était vraiment.

Était-ce un peu de ma faute ? Est-ce peut être cette robe un peu trop élégante qui m'a valut cette situation. Ou peut être parce que j'ai répondu à leur sourire que je pensais amicale. Je devrais peut être me ressaisir et comprendre que les gens ont des besoins, de comprendre enfin qu'étant femme je ne peux pas faire, dire ou porter n'importe quoi. Cela menait à ce genre de situation quand on se croit «homme», quand on pense qu'on peut réussir par soi même sans rien donner. C'est cela qui arrive quand on pense pouvoir mériter une promotion. Elles ont peut être raison toutes ces filles. Peut être vaut mieux-t-il donner qu'être forcer à donner.

Cri de détresse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant