𝐋𝐞𝐬 𝐅𝐢𝐥𝐥𝐞𝐬 𝐌𝐞 𝐃𝐞́𝐬𝐡𝐚𝐛𝐢𝐥𝐥𝐞𝐧𝐭, 𝗄𝗂𝗒𝖺𝖼𝗁𝗂

2.

les garçons l'aimaient
et je n'avais pas le droit d'être leur égale sentimentale.
souvent je me maudissais
pour laisser mes yeux fouler son visage pâle.

   
il me fallait noyer et oublier
que je n'avais pas le droit de t'aimer
comme les hommes le faisaient.

  
et l'idée de m'accaparer tous tes désirs les plus profonds
le temps d'une soirée aux couleurs rosées,
ne devint plus qu'un amas de rêves inconnus au bataillon
avec lesquelles je dus me battre pour ne plus penser.

  
j'aimerais te faire voyager et découvrir de nouveaux pays.
j'aimerais pouvoir changer ton monde.
et si je pouvais le partager,
ta boîte aux lettres serait pleine à craquer.

  
ecchymose de ton cœur frappant le mien,
regards vitreux et sentiments à tâtons,
ecchymose de ton corps sous mes mains.
pourtant si je me souviens bien,
ce n'était pas le tien
cet édifice si près du mien.
au réveil, un halo de chaleur masculin.
ce n'était définitivement pas toi,
la protagoniste de mes souvenirs défunts.

   
amoureuse de tes si jolis maux,
je rêvais du oui infini que tu prononcerais l'esprit plein,
entre les murmures et les songes écarlates de nos peaux.
mais aucun rêve ne vaut le froissement de mes doigts sur ta main.