Réel 6

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Zoro posa son téléphone sur la table basse située à sa droite. Il était si heureux qu'il criait de joie. Le cuistot. Non, son cuistot était en vie et il était en sécurité. C'était tout ce qu'il lui importait. Enfin c'était avant que l'envie de le voir et de le toucher s'était installée dans tout son être. Le vert avait peur de cette envie. Peur de ce qu'elle pourrait lui faire faire. Peur que le stade ami qu'il venait de passer avec le blond n'allait bientôt plus lui suffire.

Zoro avait beau se rassurer en se disant que cette envie ne venait que du fait qu'il avait cru le cuistot mort ou séquestré dans une salle sombre. Mais, il savait bien qu'en se disant cela il se mentait à lui même. Alors il tentait tant bien que mal de retenir cette envie. Une envie qui s'était transformée en pulsion après avoir reçu le message de Sanji lui disant qu'il lui avait manqué.

Zoro ne voulait pas se précipiter. S'il y avait la moindre chance qu'il brise le peu de bonheur que le cook avait réussi à avoir, il ne se le pardonnerait jamais. Il luttait donc pour tout enfouir au plus profond de lui. Il avait un peu de mal à le faire mais il y arriverait. Pour Sanji, il arriverait à tout faire. Ce petit blond lui donnait la force de déplacer des montagnes. Zoro avait bien conscience que c'était cliché au possible. Cela le tuait de l'admettre mais il devenait niais dès qu'il était sujet du blond.

Sa sœur de cœur, Robin, avait réussi à le faire parler. C'était elle qui s'était rendu compte en premier de la façon beaucoup trop amicale que Zoro employait pour parler de Sanji. Même s'il avait énormément de mal à reconnaître ses sentiments, il avait bien dû se faire une raison. Ce qui le dérangeait était le fait qu'il ne l'avait jamais vu ni en vrai ni en photo. Il avait entendu une seule fois sa voix : il criait au secours et c'était à travers son téléphone qu'il avait piraté. Il ne savait qu'une chose sur son physique : il était blond.

Malgré son manque d'information, Zoro ne voulait pas demander à Sanji une photo. S'il faisait cela, il aurait peur de tomber encore plus amoureux de lui. Et ça il ne le voulait pas. Le père du blond lui avait appris l'homophobie. Le vert avait donc peur que s'il se déclarait, le blond serait dégoûté de lui. Même si après cela, il voulait bien rester à ses côtés, le cuistot serait gêné ou perturbé. Dans tous les cas, c'était hors de question. Jamais Zoro ne briserait la petite bulle de bonheur que Sanji commençait à se construire.

Le bonheur du blond passait avant le sien. C'était ce qu'il se répétait. Il répétait cette phrase tandis que de petites larmes commençaient à parsemer ses joues. Son cœur était déchiré entre ses sentiments et le bonheur du blond. Depuis qu'il était né, Zoro avait ressenti beaucoup de douleur physique mais aucune ne pouvait égaler celle qu'il ressentait maintenant.

Il voulait y échapper et le seul moyen qu'il avait entrevu était l'alcool. Zoro allait briser la promesse qu'il avait faite à Sanji. Il allait le faire pour oublier Sanji. Ironique nan ?

Zoro se leva doucement du canapé et malgré le rideau de larmes qui l'empêchait de voir correctement, se dirigea vers la cuisine. Il ouvrit un placard et s'empara de cinq bouteilles de vodka. Une. Deux. Trois. Quatre. Il sentit le liquide couler et lui brûlé la gorge. En fixant la dernière bouteille encore pleine, Zoro se rendis compte que tout ceci n'avait pas eu l'effet escompté. En effet, l'alcool avait juste balayé son bon sens. Il n'avait qu'une obsession : le prendre dans ses bras et l'embrasser.

Dans un geste empli de désespoir pour se débarrasser de ces pensées, il ouvrit la cinquième bouteille et le descendit d'une traite. Il eut juste le temps d'envoyer le mot "hérisson" à Robin avant de s'évanouir. Ce mot était un code entre eux. Il signifiait que le sabreur avait trop bu. "Paille" suivi d'une localisation voulait dire que Zoro était trop ivre pour rentrer et qu'elle devait venir le chercher.

Seulement quelques heures étaient passées après que Zoro avait perdu connaissance. Comme à son habitude Robin était venu. Elle l'avait installée dans le canapé et avait placé une couverture sur lui. Elle avait aussi rangé les bouteilles vides et avait laissé un doliprane, un verre d'eau et un petit mot sur la table.

A son réveil, Zoro sentait encore un peu les effets de l'alcool. Son courage était gonflé à bloc et sa pleine conscience n'était pas encore revenue. C'était sûrement cela qui l'avait poussé à se munir de son téléphone plutôt que du médicament. Il alla dans ses contacts et se stoppa devant le sien. Il cliqua dessus et laissa plusieurs secondes son doigt en l'air. L'alcool l'avait aidé à prendre sa décision. Son doigt pressa le bouton appel. 

Je te rejoint ZosanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant