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A l'heure où le soleil se couche, il n'y a plus un chat au skatepark de Lake Side, même en période estivale

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A l'heure où le soleil se couche, il n'y a plus un chat au skatepark de Lake Side, même en période estivale. L'endroit est désert, silencieux, parfait pour rider sans être dérangé et surtout ne pas réfléchir. Les deux bras posés sur le guidon, assis sur mon vieux BMX d'ado, je me suis échappé de la maison après le dîner pour faire quelques figures. J'en avais besoin après l'après-midi que j'ai passé... Et puis ça faisait juste trois jours que je n'étais pas monté sur un vélo. C'est presque un record.

Le record aussi, c'est que je n'ai aucune nouvelle de Mitch, ni même d'Effie, et ça, ce n'est vraiment pas bon. Mon coach est sans arrêt sur mon dos, j'imagine qu'il est en train de finaliser son plan d'attaque et une fois qu'il me l'aura exposé, je vais m'en mordre les doigts de lui avoir parlé de la sorte, de m'être enfui. Mais si c'était pour renouer avec les miens et me ressourcer ici pour y voir plus clair, alors je ne regretterai ni mes paroles, ni mes actes. Enfin... Normalement.

Secouant la tête pour chasser Los Angeles de mes pensées, je pousse sur la pédale pour faire avancer de quelques mètres mon vélo. Si je fais l'impasse sur quelques compétitions, ce n'est pas pour autant que j'arrête l'entrainement. Vu l'obscurité qui se densifie au fur et à mesure que les minutes passent, j'opte plutôt pour des figures en Flat, histoire de travailler l'équilibre. Ce n'est pas ce que je préfère pourtant... Ce que j'aime, encore plus que le Park, c'est la liberté que je ressens en Vert : quand je me lance du haut du half-pipe, que je prends de la vitesse pour effectuer les combinaisons de tricks tous plus spectaculaires les uns que les autres pendant quelques secondes. Plus rien n'existe, seulement l'impression d'être en apesanteur, d'avoir le cerveau déconnecté, juste assez pour guider mon corps à effectuer les mouvements en parfaite symbiose avec mon BMX. Le Flat, c'est bien, mais ça m'emmerde vite. Même si c'est par là que j'ai commencé : pour apprivoiser son vélo et en connaitre tous les secrets, il n'y a rien de mieux je trouve. Pour faire des miracles dans les airs, il faut tout d'abord savoir en faire sur la terre ferme.

-       OREO ! REVIENS ICI !

Alors que je suis en train d'effectuer un Roll-back, une boule de poils se met à tourner autour de moi et je manque de me casser la figure. De justesse, j'évite la chute en râlant.

-       OREO !

Un pied à terre, l'animal s'agite en voulant jouer avec moi. Un nom de chien comme ça, il n'y en a pas cinquante à Lake Side.

-       Eh mon gros, je l'interpelle en lui caressant le dos. Doucement. T'as failli me faire tomber.

Oreo ne m'écoute absolument pas et se remet à courir en allant et venant vers moi.

-       Mince, je suis désolée ! J'espère qu'il ne vous a pas fait... Oh c'est toi !

Essoufflée, Skye s'arrête en posant ses mains sur ses genoux, une fois qu'elle a remarqué que son chien m'importunait moi et pas un inconnu.

Playing with fireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant