On parie mon envol ? 𝙳𝚊𝚋𝚒 𝚡 𝙷𝚊𝚠𝚔𝚜

On parie mon envol ? I.

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Je n'ai jamais pu mettre un mot sur ce que tu représentais à mes yeux. C'était indescriptible et absolument impossible à décrire. Tu m'insupportais, mais tu m'intriguais tant. Toi, avec tes yeux azurs si profonds contemplant le ciel étoilé comme je le faisais, comme je l'aimais, comme j'en rêvais.

Jamais je n'aurais cru aller si loin, jamais je n'aurais imaginé être si proche de toi. Je n'ai jamais autant désiré être dans les nuages et jamais je n'ai cru que tu viendrais avec moi.

Tu es un tournesol... comme moi.

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J'aimerais bien m'envoler...

Allongé sur cette douce étendue d'herbe, j'observais d'un œil rêveur le ciel sombre de la nuit avancée qui s'offrait au dessus de ma tête. Cette allure si sobre de l'obscurité me fascinait, tant par admiration que par crainte de l'inconnu. Les astres si lointains parsemaient çà et là l'éden du soir teinté d'un indigo pur et obscur tirant sur une teinte plus claire au bout de l'horizon. Les légères nuées qui venait s'ajouter au tableau créant ces imperfections pourtant si belles. Elles offraient ces petits détails au décor que j'appréciais tant.

La myriade de nuances que proposait la voûte céleste au-dessus de ma tête se reflétait sur la large étendue d'eau. Un lac reposait au pied des reliefs montagneux du paysage. De légères vagues ajoutaient un doux clapotis, perturbant le reflet si parfait et m iroitant de l'eau. L'endroit bordait une zone urbaine. Les sons de la ville parvenaient avec peine jusqu'à mes oreilles et me semblaient parfaitement secondaires. Une brise aérienne venait gentiment jouer avec mes mèches blondes. Je contemplais ce paysage sans égal avec la sensation d'effleurer du bout des doigts l'ataraxie.

J'aimais bien perdre mon regard dans l'éther si vaste, cette sensation de pouvoir s'en rapprocher tout en sachant que c'est impossible. J'aurais pu rester jusqu'au petit matin à être absorbé par le cosmos qui se présentait à moi si j'avais pas été obligé de quitter le lieu.

- Keigo !

Je clignai bêtement les yeux afin de distinguer la silhouette de la personne ayant prononcé mon prénom. La voix au-dessus de moi m'était familière, elle appartenait à mon amie d'enfance. Je la connaissais depuis plus de dix-sept ans et jamais je ne l'avais perdue malgré tout ce qui s'était passé dans ma vie.

Je sentis une faible douleur sur mon épaule. Je râlai intérieurement en l'ayant senti me frapper.

- Lève-toi, je t'attends depuis un bon moment.

Je ne souhaitais pas recevoir d'autres coups de sa part ayant déjà fait l'expérience durant l'une de ses colères. Je me levai rapidement et passai mes mains sur mes vêtements afin de les dépoussiérer. Avant que j'aie eu le temps de faire un quelconque autre mouvement elle m'attrapa le bras sans ménagement et se mit à marcher. À contrecœur, je la suivais toujours tenu par une de mes manches. J'aurais voulu rester plus longtemps au bord de ce lac. Les lumières de la route vers lesquelles nous nous dirigions m'éblouissaient. Je trébuchai maladroitement sur le sol irrégulier et faillis tomber. Je l'entendis soupirer, cela me fit sourire. Je sentis qu'elle se retenait de faire une remarque sur mon comportement et mon âge. Elle avait le même que moi et il était vrai qu'en général elle agissait de manière plus mature que moi.

- Eh Himiko !

Elle tourna la tête dans ma direction avant de hausser les sourcils d'un air interrogateur.

- Je parie... commençai-je avec un sourire narquois affiché.

Le coin de ses lèvres remonta un peu en entendant le début de ma phrase que j'avais volontairement laissé en suspension. Elle attendait la suite, c'est dans ces moments que malgré nos dix-sept ans nous retombions les deux à quatre ans, grand maximum. C'était un jeu qui avait été instauré depuis très longtemps entre nous. On pariait des choses insignifiantes la plupart du temps et cela nous amusait. Elle m'égalait presque sur le plan physique et me dépassait en rapidité donc les épreuves imposées étaient généralement équitables. En aucun cas nous hésitons à se jeter sur l'autre, la gêne n'avait jamais existé entre nous ce qui rendait le tout bien plus divertissant et drôle.