17. Ma maison

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Luna

Luis est parti, je lui ai menti, rien de tout ça n'est de sa faute mais j'ai honte. J'ai honte de moi. Je n'ai même pas pu me défendre, me battre. Il m'a vu dans un état que personne d'autre ne m'a jamais vu. Je sais que lorsqu'il me regardera il pensera à ce moment là. Je connais Luis, ça ne fera que le blesser.

Il ne me cache jamais rien et sa peine, il va la cacher, il va tout faire pour que je ne la vois pas.

Je ne peux pas lui infliger ça. Alors je vais sortir de sa vie une nouvelle fois. Je ne vais plus le laisser me parler.

Les images tournent en boucle dans ma tête, j'ai l'impression de revivre cette scène à chaque fois, ses mains sur moi, le regard de Luis. Mon coeur se met à accélérer. J'ai mérité ce qu'il m'arrive, après tout, je suis un monstre. Je tue et torture sans remort. Je n'ai pas le droit à un traitement de faveur.

Maman, si tu savais ce que je suis devenue, tu me détesterais. Je suis sale, ta fille n'est plus qu'un torchon. Un vide-couille.

Je ne mérite pas d'être là.

La porte s'ouvre sur Francesca, Maria et Nora. Je sais qu'avec elle je peux parler, je meurs d'envie de me confier mais je pense qu'elle me jugerons. Comment j'ai pu laisser l'homme que j'aime me voir me faire violer ? Comment j'ai pu me laisser faire. Je suis sale, je suis dégoûtante et je-

- Livia, ne pense pas, on ne te jugera pas. Respire ou tu vas mourir, ça va te faire mal mais tu vas t'en sortir. C'est bon de laisser son coeur parler.

Maria est toujours bienveillante. Les 3 femmes sont toujours là, au milieu de la pièce, comme si elles avaient peur de faire un mauvais geste. Mais j'ai besoin d'elle. Livia, je déteste ce prénom et je déteste Alessandro encore plus. J'étais soumise à lui, je me déteste d'avoir oublié ma propre famille. Ceux qui ont toujours été là pour moi, je les ais oublié et traîté comme de la merde.

Je suis une ordure.

- Vous pouvez approcher et.... s'il vous plaît, faites quelque chose pour moi.

J'hésite, je ne sais pas si je leur dis, garderont-elles le secret pour moi ?

- Demande nous ce que tu veux querida.

- Ne dites rien aux autres mais...ne m'appelez plus Livia.

Elles ont toutes arrêté de respirer, comme si j'avais dit quelque chose de grave.

- Tu-tu te rappelles de tout.

J'ai répondu à Francesca par un hochement de tête. Et elles n'ont pas attendu longtemps pour me sauter dans les bras. Nora est restée en retrait. Un grand sourire sur son visage.

- C'EST GÉNIAL, J'Y CROIS PAS.

-Je suis désolé, désolé de vous avoir oublié.

Nora s'est enfin approchée de nous mais elle est toujours hésitante, comme si elle ne voulait pas nous déranger. Alors je lui ai fait signe de s'approcher, elle a rejoint notre câlin, je me sens enfin à la maison.

J'ai retrouvé ma maison.

-Je veux que vous me racontiez tout, d'accord ?

Elles ont ri, je sais qu'on a beaucoup de choses à se dire. Les filles se sont assises sur le canapé en face de moi, oui, ça va être très long.

-Je commence alors, après avoir disparu on a vécu 2 années sombres. Vraiment horrible, les garçons ne savaient même plus comment gérer leur business, merci à Dante.

Mon cur s'est brisé à ses mots, je les ai fait souffrir.

-Mais un soir avec Sebastian on s'est fait plaisir et 1 an et demi après ta disparition j'ai appris que j'étais enceinte. C'était plutôt inattendu mais on l'a gardé et je suis heureuse qu'on l'ai gardé, il nous a tous sauvé. Il s'appelle Milo et ce petit démon rêve de devenir un basketteur professionnel. On s'est mariés il y a un an, quand tout allait un peu mieux. Je t'ai même gardé une place à notre table. J'avais l'impression que tu allais quand même venir.

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