Day 5 : Sleep

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"Sleep "signifie "dormir" (pour les ennemis de la langue de Shakespeare)

Aloooors... Il y a très clairement du angst dans celui-là, mais c'est du hurt/comfort donc heuuu... c'est pardonné ? 

Bref, j'ai enfin réussi à me focaliser vraiment sur le point de vue d'Atsushi, parce que oui, j'ai plus d'inspiration quand j'écris en partant des pensées d'Aku. Allez savoir pourquoi. 

Bref, c'est parti pour le 5ème jour de la Week, et faut vraiment que j'arrête de m'étaler dans mes intros.

Bonne lecture !

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Atsushi dormait. 

Il dormait, perdu dans un monde onirique accessible uniquement à lui, monde qui, si il était en de rares occasions coloré, ensoleillé et joyeux, pouvait d'autres fois se transformer en une prison cauchemardesque, dont le seul échappatoire était de rompre le cycle en se réveillant. 

C'était le cas cette nuit-là, comme beaucoup d'autres d'ailleurs, et il luttait pour ne pas s'égarer dans le labyrinthe de son esprit, dans lequel essayaient de l'emporter de douloureux souvenirs, traumatismes encore bien vivants dans sa chair, mais aussi dans ses actes, sa façon de parler, de penser.

De dormir. 

Oui, c'était une de ces nuits où il pouvait à nouveau sentir les chaînes lui meurtrir les poignets, et son corps s'engourdir, luttant contre le froid glaçant et  sournois que lui transmettaient les murs et le sol de sa petite cellule.

C'était une de ces nuits qui rappelaient à lui tous les fantômes de l'humiliation, la cruauté et la douleur qu'il avait subies sans relâche durant son enfance, les supplices autant physiques que que mentaux qu'il avait enduré, les hurlements, les plaies au bord de l'infection, les hurlements, le métal froid transperçant sa chair, les hurlements.

Oui, il avait crié. Il avait pleuré. Mais les cris comme les pleurs n'avaient jamais rien changé à sa situation, alors il s'était mis à haïr.

La haine, si elle n'était pas plus efficace, canalisait au moins toutes ces émotions trop négatives pour l'enfant qu'il était, les mélangeant entre elles pour les rediriger vers la source de ses maux, la personnification de ses angoisses, la raison de ses peurs. 

Vers cet homme, toujours et encore. 

Cet homme, qui avait régi son passé et qui hantait son présent, toujours derrière son épaule, toujours, toujours, toujours. 

Sans jamais lui laisser de répit.

Il l'avait haï. Il le haïssait. Il le haïrait toujours. Ce que ce directeur avait fait l'avait marqué à jamais, dans son corps comme dans son coeur, laissant de terribles cicatrices à l'extérieur, et des plaies béantes, blessures qui jamais ne se refermeraient, gouffres sur son enfance, qui ne se voyaient pas mais était pourtant omniprésents dans son esprit.

La colère pouvait faire beaucoup de dégâts chez un enfant, surtout quand il n'avait pas les moyens de l'exprimer, lorsqu'il était dans l'impossibilité de pleinement la laisser faire son oeuvre et la gardait alors en son sein, tel un poison se disséminant lentement en lui, s'ancrant profondément dans les tréfonds de son être.

On dit que la nuit porte conseil. 

Les nuits de Nakajima charriaient beaucoup de choses avec elles. Des souffrances. De la rage. De la terreur.

Un duo en noir et blanc teinté d'argent [Shin Soukoku Week 2021]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant