Havana

03/ Red Heel

BONNE LECTURE !

Le « Red Heel » .

Tel était le nom du bar devant lequel le brun et moi nous retrouvions face. Il venait décidemment d'ouvrir récemment puisque je n'avais jamais entendu parlé de lui.

Il ne perdit pas de temps qu'il m'entraîna à l'intérieur. Une forte odeur de tabac et d'autres substances illicites provenait de l'endroit.

Les lumières étaient jaunâtres, rien de spécial de ce côté. La décoration n'avait rien de très original de même : des fauteuils en cuir étaient dispersés un peu partout dans la grande pièce, alors que des tabourets étaient installés près du comptoir. Les murs étaient blanchâtres, tandis que le sol était en parquet.

C'était le plus standard des bars. Mais malgré tout, une tension fort remarquable était installée entre les clients.

L'un fusillait l'autre du regard sans même s'en cacher. On aurait dit des fauves qui étaient prêts à sauter sur leurs proies.

Je détournai le regard, ne voulant pas attirer l'attention sur moi. Je m'étais assez mise dans les emmerdes de la sorte.

Sans prévenir, le noiraud me tira le poignet sans ménagement. Je sentis mon corps se projeter en avant manquant de près de me cogner contre une table, mais il n'en avait littéralement rien à foutre.

Il commença à escalader les marches des escaliers que je n'avais même pas remarqués en premier lieu. Je le talonnai de prés et manquai de me prendre son dos en pleine face quand il s'arrêta devant une petite porte en bois.

Je fronçais les sourcils en voyant marqué en gros « PERSONNEL UNIQUEMENT ». Se pourrait-il qu'il travaille ici ?

Je n'eus pas le temps de plus réfléchir à ce sujet que ce dernier entra sans prendre la peine de frapper à la porte.

La lumière blanchâtre m'éblouit aussitôt, et j'eus du mal à m'habituer à cet éclairage au premier abord.

Ce n'était qu'après que je remarquai que la pièce était remplie par une bonne dizaine de femmes à moitié nues, les nichons en l'air.

Le brun n'avait même pas l'air de s'en soucier comme aucune d'entre elles. À la place, il fonça droit devant vers une femme assise devant son miroir.

— J'ai trouvé la fille parfaite, lâcha l'homme à mes côtés, sans détourner le regard de la femme.

Je pris le temps de l'admirer quelques secondes. Il était clair et net qu'elle n'était pas de là ; ses cheveux blonds étaient coupés en un carré cadrant parfaitement son visage ovale. Ses yeux en amande étaient finement maquillés par un trait d'eye-liner, tandis que ses joues étaient poudrées d'une jolie couleur orangette.

Je remarquai tout de même que ses racines étaient noires, signe que son blond n'était qu'une coloration. Ça lui allait tout de même drôlement bien.

Elle remit une couche de son gloss avant de se retourner vers nous. C'était une fois qu'elle ancra son regard dans le mien que je remarquai le vert magnifique de ses yeux.

Cette femme était vraiment magnifique.

Elle me détailla de la tête aux pieds, me scrutant attentivement. Elle ne parut pas très convaincue au premier abord, jusqu'à qu'elle prenne la parole.