Chapitre 18 : J'assume toutes mes décisions

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Pdv de Nemuri :

J'avais dû laisser ma protégée et nouvellement « fille adoptive » aux bons soins de Recovery girl. J'imaginais aisément le combat entre la hargneuse et cruelle femme contre un calme proviseur et son garde du corps, porteur à ses heures perdues, Shota Aizawa. Je remontai les couloirs, le sang encore bouillonnant, les talons frappants le sol avec bien trop de dureté pour que je puisse paraître calme. En coup de vent, je pénétrais dans la salle des professeurs vide. En une poignée de secondes, j'ouvrais mon casier, en quelques unes, je récupérais mon sac et mes clefs. A peine avais-je mis une pied en dehors que je pouvais entendre des cris hystériques digne de Mic. Un quart de seconde plus tard, des sirènes de voitures de police s'y joignirent. Je quittai l'école en zigzagant entre les élèves intrigués, les paniers à salade et les badauds attirés par les gyrophares qui commençaient à s'agglutiner devant l'entrée.

En soupirant, je regagnais ma voiture. Je m'avachis sur mon siège conducteur, les deux mains s'abattant sur le volant. La tête rejetée en arrière, je contemplais longuement mon plafond avant de clore mes paupières. Mes doigts et mes mâchoires se crispèrent.

Qu'est ce qu'elle a bien pût subir durant toutes ces années ? Cette femme est monstrueuse...

La vue des yeux or écarquillés d'effroi et les efforts désespérés de la blessée pour s'échapper harcelaient ma mémoire en de violents flashs. Il n'y avait eu aucun cri, aucun son à part celui de ses gestes précipités, le bruissement de l'air frappé par les ailes jais mais on ne pouvait pas oublier cette détresse.

Qu'est ce qu'il s'est passé pour qu'elle ai aussi peur d'elle ? Quelles horreurs a-t-elle traversé ?

Je ressentais une larme de rage rouler le long de mon menton. Mes phalanges blanchirent sous ma crispation et ma colère.

Bordel !!!!

Soudain, un éclair de lucidité me traversa. Mes yeux s'ouvrirent tout aussi soudainement que cette idée s'enracinait dans mon esprit. Mon crâne quitta l'appuie tête pour laisser mon front aller s'écraser contre le klaxon. Plusieurs fois.

Qu'est ce qui m'a pris ?! Pourquoi !? Pourquoi je l'ai adopté comme ça sur un coup de tête ?! Il n'y a aucune raison pour qu'elle vienne vivre chez moi ?! Je ne suis pas un membre de sa famille, même pas une connaissance !? Shota a vraiment trop d'influence sur moi !!!!

Les exclamations sonores et répétées de ma voiture avaient réussi à détourner la tête des curieux. Ils devaient bien se demander ce que pouvait faire cette femme à se cogner ainsi contre son volant.

Après une ultime rencontre entre mon front et le plastique solide, résultant en une sublime marque écarlate, je me giflai intérieurement.

Qu'est ce que tu racontes ma vieille ?! C'ÉTAIT LA BONNE CHOSE À FAIRE !!! Ressaisis toi, bon sang !!! Tu ne pouvais pas la laisser à ce démon !!! Maintenant, tu te calmes, tu files chez toi pour préparer la maison pour que Crowley puisse emménager le plus vite possible.

Je me redressais, le front palpitant de douleur. Une longue inspiration, un redressement de lunettes qui, par miracle, n'avaient subis aucun dégât malgré le martèlement d'encéphale, une profonde expiration. D'un coup de main décidé, je je démarrais mon véhicule. Enfin, presque. Mes doigts ne rencontrèrent que du vide. J'avais oublié de sortir mes clefs. Exaspérée par ma connerie, je les récupérais au fin fond de mon sac, accompagné de mon téléphone portable. Je fouillai mes contacts à la recherche d'un visage blond qui pointait fièrement l'alliance à son doigt.

« Salut 'Zashi, ça va ? Excuse moi de te déranger mais j'ai un micro service à te demander. Tu peux prévenir le proviseur et mes élèves que je n'assurerais pas mes cours cet après midi ? Ne t'inquiète pas, je pense qu'il soupçonnai déjà cette décision. Non, je ne suis pas malade, ne t'inquiètes pas. Disons que ton mari a définitivement trop d'influence sur moi mais il t'expliquera, ou lui, ou Toshinori ou encore Nezu lui même. Merci beaucoup.

Duo de voixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant