« Les choses basses et viles, exemptes de beauté,
L'amour peut leur donner et forme et dignité.
L'amour ne voit pas avec les yeux, mais avec la pensée. »
William Shakespeare, Le Songe d'une nuit d'étéla chevauchée des walkyries résonnait dans leur salon depuis des heures alors que zoey appuyait sans relâche sur les touches noires et blanches. la musique emplissait l'air déversant toute la colère et la tristesse de la jeune femme que leon observait à la dérobée sans savoir trop quoi faire.
cela faisait bien longtemps que leon avait compris que zoey expiait sa douleur dans la beauté de la musique. elle avait joué pendant des heures quand son grand-père était décédé quelques années plus tôt. elle connaissait les morceaux par cœur et leon avait appris à y lire les sentiments la traversant lorsqu'elle jouait. et ce jour-là, il aurait préféré l'entendre jouer la lettre à élise que sa partition de wagner.
le regard de leon était tombé sur le journal qui trainait sur la table. celui qu'il savait qu'elle avait acheté au passage. celui où elle était affichée en grand en couverture et qui avait dû attirer son regard en devanture d'un kiosque à journaux quand elle rentrait du travail à vélo. celui où on disait d'elle qu'elle était une croqueuse de diamants et où on lui prêtait diverses aventures.
leon avait rigolé quand il avait lu les prénoms de nombreux de ses amis avec qui elle serait prétendument sortie, s'amusant de la débilité de certains journalistes. mais sa petite amie n'avait pas l'air très amusée quand il voyait les larmes qui brillaient dans ses yeux et roulaient sans discontinuité sur ses joues. il avait compris que les raisons étaient certainement bien plus profondes quand son téléphone s'était mis à s'allumer à plusieurs reprises, la haine s'écoulant sur celle qui n'avait rien fait de plus que l'aimer.
leon avait fini par se décider qu'il était temps d'intervenir puisqu'elle ne semblait plus vouloir s'arrêter. il s'était approché et avait délicatement déposé ses mains sur les siennes pour les arrêter. puis il les avait soulevées pour les glisser entre les siennes et il avait refermé le couvercle sur les touches où noir et blanc se mêlaient.
et puis il s'était assis à côté d'elle et il l'avait serrée très très fort dans ses bras pour la réconforter.
pourtant la colère le consumait. parce que zoey était toute sa vie et certains lui voulaient du mal. juste parce qu'elle n'avait pas la bonne couleur de peau à leurs yeux ou parce qu'elle avait commis le crime de l'aimer lui.
il avait été content, quand il avait vu la photo d'eux deux ensemble qui était sortie après l'histoire du parc. parce qu'il pouvait lire tout leur amour dans leurs regards. il avait même mis un message au photographe pour le remercier de l'avoir prise quand il avait fini par trouver son nom après de longues recherches.
et puis il s'était dit que ça servirait de leçon pour tous les idiots. après tout, elle n'était jamais avec lui en photo. ils ne se cachaient pas particulièrement. mais ils avaient fait le choix de jamais se mettre en avant.
il fallait croire que ça n'avait pas très bien fonctionné.
il était resté éveillé bien longtemps. même la respiration régulière de sa belle n'arrivait pas à l'apaiser. pourtant, normalement, il avait juste à se calquer sur elle et il s'endormait.
alors il avait allumé son téléphone. et lui aussi avait lu les messages. ceux qu'il n'avait pas envie de découvrir. ceux qui lui briseraient certainement le cœur en deux. ceux qu'elle avait certainement lus également parce que tout le monde y avait accès sous la photo qu'il avait postée.
sale noire.
sale singe.
tu me dégoutes.il avait supprimé les commentaires un par un avant de bloquer l'accès à son post, permettant uniquement à uniquement ses amis de s'exprimer, seuls les commentaires doux et aimants restant.
tout ça pour pouvoir rester ici.
il n'avait pas compris. parce que zoey était allemande, comme lui.
et en plus, zoey elle faisait bien plus que lui pour son pays.
parce que si lui tapait dans un ballon, elle était docteur en robotique. et dans la vie zoey elle construisait plein de robots pour les hôpitaux. il avait même assisté à sa thèse un peu plus tôt dans l'année. il avait souri tout du long pour l'encourager. parce qu'elle détestait tant la foule contrairement à lui qu'il savait qu'elle n'avait pas fermé l'œil de la nuit. il se souvenait encore de son regard toujours empli de détresse pendant les exposés au lycée. à l'époque, il lui avait dit de le regarder lui. et ce jour-là, il était content. parce qu'elle ne semblait pas avoir autant besoin de le regarder qu'avant.
il n'avait rien compris, mais elle avait eu les félicitations du jury.
de son côté, il savait que grâce à ses créations, elle allait changer des vies. et c'était le plus important pour lui.
❝ pour moi, ce n'est pas une alternative, mais une honte pour l'allemagne. si un parti est soutenu et dirigé par des négationnistes de l'holocauste, alors il se démasque. ❞
la citation, comme toutes les précédentes est de leon et dedans il parle du parti d'extrême droite allemand qui s'appelle alternative für deutschland.
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Ebony and Ivory • Goretzka
Fanfictionleon ne comprenait pas pourquoi un inconnu venait de dire à sa petite amie de rentrer dans son pays. j u i l l e t 2 0 2 1 - en cours © ebony and ivory universe