À Lucy.

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Lucy,...

Comment est-ce que je pourrais réussir à exprimer ce que je ressens à travers une lettre ? Toi, tu le fais si bien. J'arrive à percevoir ta peine. Peut-être parce que je te connais. Je t'imagine me déballer tout ça, en face de moi, et ça me fait mal. Putain tu peux pas savoir comme ça me fait mal. J'aimerais te dire que je regrettes, que c'était une erreur... Mais non. Ça n'en était pas une. Je pensais tout ce que je disais, et je le pense encore aujourd'hui. J'ai juste oublié. J'ai oublié à quel point je t'aimais Lucy. J'ai oublié la plus belle nuit de ma vie à tes côtés. J'ai oublié un moment qui nous appartenait. J'ai oublié un moment qu'on a passé ensemble, et je m'en veux. Je m'en veux de t'avoir fait souffrir. Je m'en veux de t'avoir dit ça et d'être parti comme un con derrière. Parce que je sais que je le pensais. Je le pensais à chaque minute, chaque heure, chaque seconde de ma vie. Je pensais à toi et à ce que notre histoire aurait pu être. Mes pensées n'avaient jamais été aussi belles.

Lucy, est-ce qu'on pourrait se voir ? J'en peux plus de rester derrière un bout de papier et d'attendre tout le temps comme un con ta lettre. J'en ai marre de me demander si un jour je ne recevrais plus rien. Tout simplement parce que tu ne voudras plus de moi. Ou parce que j'ai dit une connerie. Ou encore parce que tu es triste et que je ne le sais pas. J'en ai marre de te savoir loin de moi sans pouvoir faire quoi que ce soit. J'ai l'impression que tu sais tout et que je ne sais rien. Où est-ce que tu es en ce moment ? Qu'est-ce que ça te fait de recevoir mes lettres ? De savoir que je penses à toi ? Parce que je pense à toi constamment Lucy. J'aimerais te parler et entendre le son de ta voix. Tu me manques. J'aimerais te serrer dans mes bras.

Savoir que c'est de ma faute... c'est un tel sentiment de culpabilité. C'est indescriptible. Je n'aurais jamais pu vivre avec un tel poids sur la conscience. Ma vie n'est rien sans toi. Comme la tienne sans moi. Comment j'aurais pu continuer ?

C'est insupportable de t'avoir dans la tête. J'ai l'impression de revenir à l'adolescence. Quand j'étais encore trop timide envers toi pour te demander quoi que ce soit. Tu m'intimidais. J'avais l'impression de bégayer en ta présence. Tu me mettais dans des états, si tu savais... Il n'y a qu'à partir de cette nuit que tu ne m'intimidais plus. Sûrement parce que tu ne me regardais plus de la même façon. À vrai dire au début tu ne me regardais plus. Je cherchais à attirer ton attention. Visiblement ça ne marchait pas. Tu m'évitais. Je comprends. Je t'ai fait du mal. Et maintenant j'ai juste honte de moi et de ce que j'ai dû te faire endurer après. Mais Lucy, jamais, jamais je ne regretterais ce que je t'ai dit. Tu es la seule à mes yeux, et tu l'as toujours été. Pourquoi avoir honte d'une personne aussi magnifique que toi ? J'aimerais que tu vois à quel point tu es exceptionnelle Lucy. J'aimerais que tu vois la personne que je vois quand je te regarde, parce que je te jure que tu aurais tout sauf honte de toi.

Lucy, tu es la seule raison pour laquelle je suis encore en vie aujourd'hui.

Natsu.

Natsu passa la plupart des heures suivantes à cogiter. Aurait-il vraiment dû envoyer cette lettre ? Lui dire ces mots ? Il s'avait que les choses allaient changer maintenant. Allaient-ils se voir ? Ou justement plus jamais ? Cela faisait déjà deux jours qu'il ne pensait qu'à ça.

Il était avachi sur son canapé, la tête penchée en arrière et son bras droit sur ses yeux. Il jouait avec un briquet de son autre main. Entendre le bruit du métal qui frottait contre la pierre le détendait. Il sentait son pouce chauffer, et ça le maintenait en vie. C'était son dernier espoir pendant ces derniers jours. Il savait que si elle ne répondait pas, ils n'allaient plus se revoir. Il ne voulait pas la forcer à faire quelque chose qu'elle ne voulait pas. Et il comprenait. Il comprenait que c'était compliqué pour elle. D'un coup il se sentit con. Comment avait-il osé demander de la revoir après tout ce qu'il lui avait fait ? Il regrettait. Il ne voulait pas la faire souffrir. Elle en avait déjà trop bavé. Il se releva puis mis ses chaussures, il prit ses écouteurs et mis de la musique à fond dans ses oreilles. Il voulait prendre l'air pour penser à autre chose. Il savait que c'était impossible, après tout Lucy était dans sa tête depuis la première fois qu'il l'avait vu. Il verrouilla la porte derrière lui, sortit de son appartement puis partit courir. En temps normal il ne courrait pas, mais il ne savait plus comment gérer son stresse, alors il faisait toutes les activités qu'il pouvait pour essayer de passer à autre chose. Ça ne marchait pas. Il repensa à sa lettre et aux mots qu'il avait écrit. Allait-elle le prendre au sérieux quand il disait vouloir la revoir ? En se remémorant sa lettre, il l'a trouva assez brouillon, comme si il ne savait pas quoi dire. Ce qui était vrai.
Il se remémora les mots qu'elle avait utilisé pour lui raconter son souvenir oublié. En réalité, maintenant il s'en rappelait vaguement. Une image de ses doigts frôlant le corps nu de Lucy sous lui, lui apparut en mémoire. En plus de l'effort qu'il faisait, ses joues prirent de jolies couleurs roses. Il releva la tête en regardant le ciel, essayant d'effacer les larmes qui s'immisçaient des ses yeux. Repenser à ça le mettait toujours dans tous ses états. Quand il avait lu la lettre de Lucy qui lui expliquait ce qu'il s'était passé, il avait pleuré. Il s'en voulait tellement. Il se sentait faible. Loin d'elle il ne se sentait plus lui même. Il n'avait jamais autant ressenti le besoin de quelqu'un. Il voulait l'avoir près de lui, il voulait la voir rire, il voulait l'aimer, et par dessus tout il voulait la rendre heureuse. Parce que ce qu'il chérissait le plus au monde était son sourire. Rien ne valait plus que les sensations qu'elle lui faisait ressentir lorsqu'elle souriait. Rien ne l'égalait, elle.

En rentrant chez lui, il vit le facteur repartir à vélo. Une bouffée de chaleur le prit. Il stressait. Et si elle avait répondue ? Il ralentit ses mouvements de jambes pour arriver devant la porte de son immeuble. Il hésita avant de prendre ses clés et d'ouvrir la porte. Il se retrouva devant ce mur de boîtes aux lettres, mais lui n'en regardait qu'une. Il eu un moment d'absence pendant lequel il se demandait si c'était vraiment une bonne idée de regarder à l'intérieur. Et si elle lui disait qu'elle ne voulait pas ? Au moins cela voulait peut-être dire qu'elle ne voulait pas arrêter de lui parler. Mais ils savaient qu'ils en avaient besoin. Alors il savait qu'elle avait fait le bon choix. Il se convainc qu'il allait trouver sa lettre, où il n'y avait qu'écrit qu'elle voulait le voir. Le positif attire le positif, se dit-il. Il inséra la clé dans sa boîte au lettre puis l'ouvrît. Pourquoi ces conneries ne marchait jamais avec lui ? Parce que c'était des conneries. Il referma la boîte au lettre puis rentra chez lui. Il prit une grande inspiration pour essayer de calmer son cœur qui battait trop vite. Il expira lentement, s'imaginant la négativité s'envoler. Il baissa son regard vers ses mains qui tremblaient. Il serra les poings puis se passa une main sur le visage. Qu'est-ce qu'il devait faire maintenant ? Elle n'avait pas répondue.

Une lettre d'adieu Où les histoires vivent. Découvrez maintenant