Nous sommes le 1er septembre et toute l'effervescence de cette rentrée me fait paniquer. Durant mes 16 dernières années, on m'a appris à rester dans l'ombre. Personne ne devait sentir ma présence. Mais peu importe, j'ai enfin l'occasion de pouvoir vivre avec des gens, de ne pas seulement être spectatrice. C'est fini le temps de la solitude. Je garde seulement en tête la discussion avec Madame Saeclum :
« Personne ne doit savoir que tu as vécu ici, et encore moins que tu n'as pas de pouvoir.
- Mais Madame, ils vont forcément découvrir la vérité à la fin de l'année ?
- Chaque chose en son temps. Tu as enfin 16 ans, alors vie cette année comme les autres. »
Je ne peux la décevoir. En l'absence de parents et Madame Saeclum étant la seule à être au courant de mon existence dû à son statut de directrice, je la considère comme une mère. Le seul repère dans ma vie. La seule personne en qui je crois. Même si elle n'a pas pu être vraiment présente en raison de son statut, je dois tout de même reconnaître que lorsque je la vois je suis contente. C'est l'unique personne qui a entendu ma voix depuis ma naissance.
Mais je veux sortir de tout ça, alors la tête haute et avec le sourire d'une personne qui pour la première fois baigne dans un rayon soleil, je me prépare. Je suis téléportée par Madame Saeclum, proche de la porte d'entrée, à l'abri des regards.
J'ai à cet instant l'envie de me retourner et de découvrir le paysage mystérieux qui m'entoure, mais je ne dois pas.
J'avance avec une joie enfantine sur la longue allée qui mène au château qui me sert de maison. Cette allée secondaire en terre, je la connais bien, je pourrais replacer exactement chaque centimètre, chaque arbre, chaque feuille (média). Je l'ai tant de fois regarder lorsque je m'ennuyais. Mais aujourd'hui je ne vais pas me concentrer sur ce qui m'est familier, je dois avancer vers les inconnus.
La plupart des étudiants sont déjà là. Par habitude, je sais que chaque classe contient 30 personnes, j'en compte 28. Il manque un ou une élève.
Je continue d'avancer et quelques personnes se tournent vers moi. Ne voulant pas passer pour une folle à sourire comme si ma vie en dépendait, je masque un peu ma joie débordante. A travers mes différentes observations, j'ai vite compris que le mieux pour moi, c'est de me fondre dans la masse.
Même si j'ai envie de connaître enfin ce qu'est l'amitié, je ne sais pas socialiser. J'ai entendu des conversations d'élèves qui m'ont aiguillé, mais je n'ai jamais dû faire cela. Alors, prise un peu de cours, j'avance un peu moins certaine. Je dépose mes affaires avec tous les autres et remercie d'un sourire les personnes qui commencent déjà à transporter nos valises.
Le moment fatidique arrive, il est temps que je rencontre des gens.
Heureusement pour moi, une magnifique fille aux cheveux aussi blancs que la neige avec un regard bleu clair pénétrant arrive vers moi :
« Salut ! Je m'appelle Auris, heureuse de faire ta connaissance ! »
Son entrain est communicateur alors sur le même ton, je réponds :
« Salut, moi c'est Shaye ! Je... »
Sans attendre que je termine, Auris me coupe et dis :
« Wow, tu t'appelles Shaye, la traduction de "ombre" en langue ancienne ! Je ne me sens pas seule avec mon prénom...
- Oui, ton nom veut dire "lumière" en langue ancienne.
- Tu t'y connais ?
- En fait, je parle couramment cette langue. »
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Trinity, l'Institut des éléments - Commencement
ParanormalShaye est une jeune fille ordinaire. Mais un peu trop ordinaire pour cette histoire. En effet, dans un monde où tous les êtres sont capables de contrôler au moins un élément ; l'eau, la terre, le feu et l'air avec un niveau de puissance entre 1 et 1...