VIII: Dis Ray, pourquoi tu caches ton œil?

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14 heures

Pourquoi il a proposé une heure aussi tardive? Norman est souvent calme et patient mais il a hâte de rencontrer Ray.

Malgré lui, il n'arrive pas à rester immobile et cherche quelque chose à faire.

Alors qu'il range un livre, il entend la sonnette. Il se précipite au rez-de-chaussée.

- Bonjour madame, je suis Ray, un ami de Norman.

Ho mon Dieu, pensa-t-il.

Ray était devant sa mère souriant nerveusement et parlant de sa belle voix.

- Ray! crit-il.

Ce dernier lève les yeux vers lui.

Ray était trop modeste. Il avait oublié de préciser à quel point sa mèche lui donnait un côté mystérieux, que ses yeux avait un reflet mauve. Qu'il était plus que beau, qu'il était sublime.

Il avait l'air blasé et froid mais quelque chose dans ses yeux lui disait qu'il attendait la moindre occasion pour lui lancer une pique.

Le blanc s'élança vers son ami et le prend dans ses bras.

- Norman...

Il répondit à son étreinte, hochant sa tête dans le cou de Norman.

- On vous dérange peut-être? plaisanta la mère.

Ray s'éloigna, les joues rouges.

- Un peu, dit Norman pendant que Ray s'excusait. On a monter, Ray doit me montrer ses dessins!

- Mais oui c'est ça, dit-elle avec un regard plein de sous-entendus.

Ils montent en vitesse préférant ignorer les sous-entendus.

La chambre de Norman est toujours en ordre, les murs bleus ciel sont décorés uniquement par quelques étagères et un cadre de lui avec un garçon au cheveux bruns et une fille aux cheveux étrangement verts.

Ray regarde tout ça fasciné, il a l'impression de découvrir son ami plus loin que les blagues de merde.

- Ray?

Ce-dernier écarquille les yeux, il s'était perdu dans ses pensées et n'avait pas remarqué que Norman l'appelait. Celui-ci s'est rapproché et regarde le visage du noiraud en fronçant les sourcils.

- Dis Ray, tu as pleuré?

En effet, le garçon avait les yeux rouges. Norman n'y aurait sûrement pas fait attention si il n'avait pas en plus des cernes énormes, et encore c'était un euphémisme.

- N-Nan! s'exclama Ray en détournant le regard.

Il soupira, même si il ne le connaissait pas depuis longtemps, il avait bien compris que Ray était têtu et qu'il ne l'avourait jamais même sous la torture.

Un silence apaisant s'installa. Aucun ne chercha à le briser. Leurs regards ne se quittaient pas, comme hypnotisés. Ils se contemplaient. Ils se découvraient tout en ayant l'impression de se retrouver, comme si c'était leur destin. Si le destin voulait qu'il soit avec Norman, cela ne dérangeait aucunement Ray.

Ils étaient proches, si proches qu'ils pouvaient sentir le souffle chaud de l'autre. Si proches que meurs nez se touchaient presque. Si proches, que Ray pouvait voir toutes les nuances de bleus dans les yeux de Norman. Si proches, que Norman pouvait sentir l'odeur de pomme de Ray.

- Dis Ray, murmura-t-il soudain. Pourquoi tu caches ton œil?

Il lui écarta délicatement la mèche qui lui cachait le visage.

Ray écarquilla les yeux, paniqué à l'idée que quelqu'un découvre ce qu'il s'efforçait de cacher depuis longtemps. Mais malgré sa peur, malgré ses efforts, il en trouva nul part le courage d'empêcher Norman de le faire. Parce qu'il savait au fond de lui qu'il ne pourrait jamais rien lui reprocher.

- Alors c'est ça que tu me cachais?

Norman regardait le visage de Ray, horrifié pendant que le concerné n'osait même pas le regarder.

- J-Je, bégaya-t-il.

- Comment?

Norman releva la tête de Ray pour le forcer à le regarder.

Ray voyait un visage inquiet. Pas dégoûter comme il l'avait imaginé mais bien inquiet. Inquiet pour Ray.

Norman voyait un visage terrifié. Apeuré à l'idée d'être jugé. La mèche était derrière son oreille et on pouvait voir son œil gauche, barré d'une cicatrice. Un œil blanc.

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- Ray! Ray reviens! cria désespérément Norman.

Mais Ray était déjà loin.

Et Norman était déjà en pleurs.

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- Je te l'avais dis, les amis ne t'apporteront que des ennuis mon petit Ray.

Ray c'était effondré dans le hall d'entrée en larmes. Devant lui, une femme à l'allure autoritaire le regardait avec un faux air de pitié. Sa mère.

- TAIS-TOI! hurla-t-il.

- Allons, dit-elle. Tu le savais au fond de toi. C'est comme cette fille, comment s'appelait-elle déjà? Anna! Tu l'aimais tant et pourtant...

- JE T'AI DIS DE TE TAIRE!

La suite, Ray ne s'en souvient pas. Il a repris connaissance dans sa chambre, avec juste un plateau repas auquel il n'a même pas touché.

Il faudra qu'il parle à Norman.

Désolée du retard j'ai participé à une brocante. J'ai pas eu une seconde à moi 😓

Dis RayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant