XVIII: Dis Ray, tu es en vie?

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- Joyeux anniversaire Ray!

- Emma... c'est le matin gueule pas comme ça...

Emma dépose un bisou sur la joue de son frère alors que la mère de famille crie:

- Langage Ray!

Ce dernier lève les yeux aux ciel.

- Décidément c'est truc de famille d'hurler à 7 heures du mat'

La rousse éclata de rire sous le regard amusé de Isabella.

- Joyeux anniversaire Ray!
Joyeux anniversaire! chantonne les deux filles alors que Ray fait mine de se boucher les oreilles.

- Que quelqu'un arrête ce carnage, supplie-t-il.

En vérité, il apprécie beaucoup l'attention que sa mère et sa sœur lui portent. Il a toujours eu peur que son caractère de cochon les énerve et qu'elles en aient marre de lui mais l'affection qu'elles lui montrent le rassure à ce sujet.

- Allez Ray, le presse Emma. On va être en retard!

Elle lui attrape la main et le tire hors de la maison.

- Mais lâche moi! proteste-t-il, provoquant le rire d'Isabella.

***

- Je sors maman! annonce Norman.

- À tantôt trésor. Et protégez-vous! plaisante la femme aux cheveux aussi blancs que ceux de son fils.

- Maman!

- C'était une blague. À tantôt!

Norman s'empresse de sortir. Il se dirige vers la maison à côté de la sienne et sonne.

Une femme aux cheveux attachés en chignon strict et aux yeux froids mais joueurs et curieux lui ouvre. Norman se sent tout petit face à elle et ça n'a rien à voir avec le fait qu'il s'agisse de la mère de son petit ami. C'est simplement que le regard de la femme le sonde comme pour le tester. Il a l'impression que cette femme pourrait l'anéantir d'un simple mouvement. Pas la peine de dire qu'il n'en mène pas large.

- Hum.. b-bonjour? bégaie-t-il.

Il inspire un grand coup.

- Je suis le petit ami de votre fils, je m'appelle Norman.

- Je sais. Tu peux entrer.

Isabella n'attend pas de voir s'il la suit et entre dans la maison.

À l'intérieur tout est blanc. Norman déteste ça, ça ressemble beaucoup trop à un hôpital pour lui.

- Sa chambre est à l'étage. Tu peux y aller.

Le blanc s'empresse de grimper les escaliers et entre dans la chambre de Ray.

- Ray! crit-il pour annoncer son arrivée.

Celui-ci est assit sur son lit, légèrement penché en avant et regarde le mur d'un regard vide, perdu dans ses pensées.

- Salut Norman...

Sa voix est presque un chuchotement. Il a un léger sourire en coin et a tourné le regard vers le faux albinos.

Norman s'approche et pose sa main sur le front de celui qu'il aime.

- T'as presque plus de fièvre. Tu pourras bientôt revenir en cours.

Puis, il sourit.

- Dire que d'habitude c'est moi qui tombe tout le temps malade.

Il regarde le plafond un instant et perd son sourire, l'air soudain soucieux.

- Norman?

- Ray, il y a un truc qui me tracasse depuis un moment. La dernière fois que t'étais malade, tu m'a dit que c'était "à chaque fois que tu sortais". Tu voulais dire quoi par là?

Ray le dévisage un instant puis éclate de rire. Norman se tourne vers lui.

- Hé mais je suis sérieux!

- Tu... Tu prend la parole d'un gars à moitié évanoui au sérieux? Il essuie un larme qui roule sur sa joue. La fièvre me faisait délirer c'est tout.

Norman le regarde puis se met à rire à son tour. Dire que ça fait des jours que ça le tracasse!

Ils discutent encore un moment. Ils rient. Ils sont juste heureux là, à deux. Au bout d'un certain temps, Norman pose une autre question:

- Ta cicatrice... C'est aussi l'accident?

Le noiraud effleure des doigts la cicatrice qui abîme son visage.

- Non... Je me suis pris à coup de couteau. Un jour, Emma s'est faite agressée- c'était quelques semaines avant sa mort- et je suis venu l'aider. Le gars savait se battre et... il avait un couteau. Il ma d'abord fait la cicatrice puis, il a enfoncé son couteau dans mon œil. Les médecins n'ont pas rien pu faire. J'étais presque mort. C'est un miracle si je m'en suis seulement tiré avec ça.

Son copain s'empresse de changer de sujet pour parler de quelque chose de plus joyeux. Il reste encore là toute la journée. Il offre un livre à Ray et mange du gâteau avec lui.

À la fin de la journée il rentre chez lui et va dans sa chambre. Il s'effondre sur le lit

- Joyeux anniversaire Ray~
Joyeux anniversaire~

Il chantonne ça sans la moindre raison. Comme si il chantait à la place de la sœur que Ray n'avait plus.

Il jette un coup d'œil à la fenêtre.

Fumée.

Il y a de la fumée.

Pourquoi? Pourquoi la maison brûle?

Norman se lève d'un coup et s'approche de la fenêtre.

La maison est en proie aux flammes.

Est-ce que Ray est vivant?

Est-ce qu'il est en sécurité?

Bien sûr que oui. Ray ne pouvait pas mourir.

Il attrape son téléphone et tape un message aussi vite qu'il le peut.

De Norman:
Dis Ray, tu es en vie?

Dis RayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant