Danger

Chapitre 3

Les quelques jours qui suivirent, Eliott mit un point d'honneur à me faire visiter la ville après son boulot, et lorsque le weekend arriva, il m'emmena même au Musée National de La Pax. Un nom bien plus imposant que l'édifice lui-même, puisqu'en réalité il s'agissait d'une ancienne aile du Palais Royal, comme me l'a expliqué Eliott. Nous vivons dans la capitale de notre pays, la première ville qui se forma après le Tsunami. Je sais je sais, ça fait beaucoup de nouveaux termes inexpliqués ; j'étais également perdue au départ. D'après les oeuvres exposées au Musée National, la plus grande création de l'Humanité finit par la détruire elle-même : la technologie. Les humains ont fini par détruire la planète à force d'empièter la nature, ce qui provoqua un débordement des océans et mers. Le Tsunami dura une quarantaine d'année. L'humanité disparut sur les quatre coins du globe, à l'exception d'une petite communauté qui avaient prédit cette catastrophe et tenté de prévenir le reste du monde, en vain. Ils s'étaient cachés dans une espèce de bunker sous terre, et avaient finit par sortir de leur trou lorsqu'ils furent certains de la fin de la catastrophe. Ce peuple décida de s'installer là où la terre était la plus prospère, c'est à dire ici. Puis, pour éviter que les générations futures refassent les mêmes erreurs, les dirigeants de l'époque décidèrent qu'il fallait attribuer un animal à chaque personne afin de la responsabiliser et de lui permettre de faire la paix avec la nature. D'où La Pax, La Nature, et tout ce tralala.

- Donc en gros, on descend d'une secte écologiste, et je dois vivre avec une couronne de feuilles et de plumes sur la tête pour me sensibiliser à l'environnement qui m'entoure ? Foutaises, avais-je déclaré à Eliott devant une liste de noms des premiers Colons.

Il éclata de rire.

- C'est une façon de voir les choses, mais si nous en sommes là avant tout c'est uniquement par notre faute, dit-il en haussant les épaules. Il ne faut pas l'oublier.

- J'étais pas née il y a 210 ans, je ne vois pas en quoi c'est ma faute.

- Tu sais bien que je parle de l'espèce humaine entière. Nos ancêtres n'avaient de cesse de conquérir toujours plus de terres avec leurs armes dernier cri, ravageant paysages et villages sur leur passage. Le Tsunami est venu laver la Terre de ces gens avides et mauvais, qui n'ont pas su se contenter de ce qu'il possédaient déjà.

- Tu es bien convaincu de ce que tu racontes, dis donc. Tu ne trouves pas ça étrange qu'il n'y ait pas de vestiges de l'époque ? Seulement quelques textes, rien de concret.

- Tu ne t'en souviens sûrement pas puisque tu es devenue amnésique, mais à l'école élémentaire, on nous diffuse chaque début d'année une vidéo où on aperçoit justement des débrits d'anciennes technologiques de pointe de l'époque, en nous ressassant l'Histoire de nos ancêtres. Je comprends que ce soit dur à assimiler sans souvenirs, mais quand tu recouvreras la mémoire tu comprendras tout ce que je te raconte.

Je n'en étais pas vraiment convaincue mais je préférai le garder pour moi. Quelque chose me disait qu'il vallait mieux ne rien dire, et jusqu'ici, mon instinct s'était avéré plus que digne de confiance.

Nous nous rendîmes également au centre-ville afin d'essayer de stimuler ma mémoire. En vain... Je me demandais quand est-ce que cette mémoire allait enfin se décider à revenir. En rentrant, nous empruntâmes un raccourci qui consistait à passer par une petite impasse et sauter la barrière qui s'y trouvait au fond. Je n'eus aucun mal à grimper et lorsque j'atteris de l'autre côté de la grille, je ne fis aucun bruit. J'étais de plus en plus perplexe par mes capacités... Etais-je une sorte de chat ou quoi ?? A peine eu-je cette pensée qu'un flashback m'assaillit. Je vis un chat noir, à peine plus gros qu'une bouteille. Il était figé telle une statue. Le flashback fut si bref que je me demandais si je l'avais rêvé, mais le mal de crâne qui l'accompagna me confirma qu'il était réel.