THE HOODY LOVE #1 - Pour toujours [SOUS CONTRAT D'ÉDITION]

3. L'inconnu à la capuche

— La réponse est non.

Je soupire en levant les yeux au ciel.

— Je crois qu'il y a erreur sur la démarche. Je ne viens pas te demander la permission, mais juste t'informer de ce que je fais après les cours.

Matt me fusille des yeux.

— Je n'aime pas que tu traînes avec elle. Elle est...

Je brandis mon index en l'air.

— Stop. Ne termine pas cette phrase, s'il te plaît.

Lassée par toutes ces disputes, je soupire et rive mon regard vers la fenêtre. Le paysage de Northtown défile à une vitesse folle et ne me laisse pas le temps de réfléchir.

En voiture, l'oxygène est quasi inexistant, rendant la situation étouffante. Tout est tendu entre Matt et moi depuis la rentrée, et le fait que je lui annonce aller faire les magasins avec Tess cet après-midi n'a rien arrangé, surtout pas de son côté.

Il se retourne soudain, le front marqué par la colère qu'il essaye malgré tout de dissimuler. Puis, peu à peu, les plis de son visage se lissent pour prendre une forme plus détendue.

— Je voulais t'inviter au ciné, aujourd'hui. Il y a cette nouvelle comédie romantique qui est sortie, Quand vient la fin du printemps...

Il fait mine de réfléchir, ses yeux faisant des allers-retours entre la route et moi.

— Dis-moi que ça ne te tente pas plus que d'aller au centre commercial avec ton amie, poursuit-il d'un ton joueur.

— Quand vient la fin de l'automne, le reprends-je en souriant à peine.

Il penche alors la tête sur le côté et me lance un de ses rictus ravageurs. En le voyant comme ça, j'aurais presque le désir d'accepter, mais je sais que Tess me tuerait.

— Désolée... réponds-je alors. Je ne peux pas annuler. Demain soir, si tu veux ?

— Cassy...

— Non, Matt, le coupé-je. Je n'ai pas envie de me disputer avec toi.

— Très bien. Comme tu préfères.

Le reste du trajet se passe sans un mot de plus. S'il n'en démord pas, moi, non plus. Je suis assez grande pour savoir ce que j'ai à faire, que ça lui plaise ou pas.

Quand il se gare sur le parking, je n'ai pas le temps d'agripper mon sac qu'il est déjà à l'extérieur.

Il s'empresse de me fuir, verrouille sa voiture de luxe à peine ai-je fermé la portière, et fait semblant de ne pas m'entendre lorsque je crie après lui pour qu'il m'attende.

Il passe ensuite à côté d'un groupe de filles et leur lance un énorme sourire, rendu dans l'instantané par une grande blonde façon Tessa qui n'en a rien à faire de la cruche que je suis et qui essaye avec difficulté de le rattraper.

Matt lui envoie un clin d'œil sans gêne et elle se met à rire en se dandinant. Elle entame alors des messes basses à ses copines beaucoup trop sexy pour tout juste dix-huit ans.

Je sens mon pouls s'accélérer et prends ça pour un affront. Pressant le pas pour enfin arriver à sa hauteur, je le retourne sans délicatesse en me saisissant de son bras.

— Mais qu'est-ce que tu fais, là ? demandé-je, ahurie.

— Quoi ? réplique-t-il, le visage de marbre.

Je fronce les sourcils, ne sachant quoi répondre.

On pourrait presque croire qu'il est innocent, ce qui pourrait être le cas s'il n'avait pas fait tout ça dans l'unique but de m'emmerder.

Il soutient mon regard sans ciller, attendant la sentence qu'il mérite pour en avoir presque dragué une autre sous mes yeux.

— Matt... soupiré-je, vaincue.

— C'est juste une fille, Cassy.

Le ton de remontrance qu'il emploie finit de me convaincre.

Il est super énervé, et pire encore, il se venge. C'est sa façon à lui de me faire payer le simple fait que je ne l'ai pas écouté et renoncé à mon amie pour le privilégier.

Je choisis donc l'intelligence à l'injure et souffle un bon coup avant de lui répondre.

— Je pars en bus avec Tess, tout de suite après les cours. Inutile de m'attendre.

Et, cette fois, c'est moi qui tourne les talons, le laissant en plan, seul et sans doute vexé, en plein milieu de la cour.

Gardant la tête haute, je me presse pour arriver à l'heure à mon cours de littérature.

La porte est ouverte et je suis heureuse de constater que la classe est encore à moitié vide.

J'entre d'un pas rapide, des noms sont placés sur les bureaux pour nous aider à nous repérer. Je ne tarde pas à trouver le mien sur la première table à droite et me félicite de ne pas avoir passé vingt minutes à le chercher.

Je m'assieds donc, mais, en levant les yeux sur la personne installée juste à côté de moi, mon cœur s'arrête net.

C'est lui. L'inconnu à la capuche.