THE HOODY LOVE #1 - Pour toujours [SOUS CONTRAT D'ÉDITION]

2. Rencontre fracassante

— Tu te fous de ma gueule ? explose Matt en me forçant à entrer dans les toilettes pour hommes.

Je regarde autour de moi, le cœur battant, avant de froncer les sourcils.

— Je savais que ça arriverait ! hurle-t-il.

— C'est-à-dire ? m'étonné-je.

— Tu viens de te faire draguer par un autre mec sous mes yeux, et tout ça, c'est à cause de ça ! gronde-t-il en pointant de son index ma jupe en jean.

— De ça ? m'offusqué-je. Mais qu'est-ce qui te prend à la fin ? Ça ne t'a jamais posé de problème avant !

— Parce que c'était pendant les vacances et que l'on était que tous les deux. Tu crois qu'ils pensent à quoi, tous ces mecs, quand ils te voient habillée comme...

Cette fois, c'est moi qui explose :

— Quoi, hein ? Vas-y, dis-le !

— Comme une allumeuse, ose-t-il.

J'écarquille les yeux, avant de laisser échapper un rire incontrôlable.

Matt a un caractère de merde, ça, ce n'est pas nouveau. Ce qui l'est en revanche, c'est la façon qu'il a de s'adresser à moi. Le Matt des vacances, mignon et romantique, laisse maintenant place à celui du lycée. Le type que Tess connaît avec exactitude, celui qu'elle hait et que je ne peux que lui donner raison de détester.

Pendant un moment, il ne dit rien et me regarde sans trop comprendre, me prenant à coup sûr pour une aliénée.

Puis il finit par soupirer, avant de se rapprocher de moi. Il m'attrape la main et son visage s'adoucit.

— Je suis désolé... C'est que ça me rend fou, tout ça. Je te veux juste pour moi, Cassy, et l'idée que quelqu'un d'autre puisse poser ses yeux sur toi me fait perdre la tête. Tu comprends, n'est-ce pas ?

— Non, pas vraiment, avoué-je. Rien n'a changé entre nous depuis les vacances. Tu n'as aucune raison d'être jaloux et, moi, je n'en ai aucune de modifier mon style vestimentaire. C'est vrai, quoi, regarde un peu autour de toi, la plupart des filles de ce lycée ne portent qu'un bout de tissu en guise de T-shirt.

Il se tend et s'approche de moi, sérieux.

— Je me fous de toutes ces filles, elles ne sont pas à moi. Toi, tu m'appartiens.

Je déglutis face à l'assurance avec laquelle les mots ont jailli de sa bouche. Il remet en place ses cheveux, puis dépose un délicat baiser sur ma joue.

— Fais un effort, s'il te plaît.

À nouveau, il me contourne pour rejoindre la sortie.

J'ai envie de lui hurler d'arrêter de se prendre pour mon père, mais aucun son ne franchit la barrière de mes lèvres. Je reste donc là, un instant, à essayer de calmer mon souffle devenu intermittent.

Quand j'y parviens enfin, je jette un coup d'œil au grand miroir, puis, toujours perdue dans mes pensées, me dirige vers la porte.

À l'instant même où je l'ouvre, quelque chose – ou plutôt quelqu'un – me percute si fort que l'équilibre m'échappe.

Je me retrouve projetée à terre, me sers de mon bras pour amortir la chute, en vain. Une douleur lancinante traverse mon poignet jusqu'à mon coude, si bien que je peine à me relever.

— Putain.

Je lève les yeux vers la personne à l'origine de ma cascade, prête à en découdre.

Grand, ténébreux, des yeux qui me coupent le souffle tant ils me semblent assassins.