POUDLARD EXPRESS

180 17 50
                                    

— Vous ne vous ressemblez pas du tout.

Blaise regarda sa camarade de classe, Pansy Parkinson qui lorgnait clairement sur son demi-frère, assis à côté de lui, alors que sur ses genoux, son petit ami, Drago Malefoy se prélassait comme un pacha. Blaise les trouvait tous les deux ridicules ainsi, et vu les yeux bleus moqueurs de son frère, il n'était pas le seul à le penser.

Toussaint était arrivé chez lui deux semaines avant la rentrée et Blaise avait pu enfin voir son père. Ce dernier l'avait félicité de ses résultats scolaires et n'avait fait que le complimenter devant Toussaint qui n'avait presque pas dit un mot. A peine un « bonjou » et avec un accent étrange qui avait énervé leur père. Toussaint avait gardé la marque de la gifle pendant plusieurs jours, accompagnant un œil au beurre noir. En ce jour de rentrée, il souriait l'air narquois, à l'aise face aux « amis » de son demi-frère qu'il connaissait à peine. Blaise n'aimait pas Toussaint, surtout cet air détaché de tout, alors que c'était un délinquant, un fauteur de trouble. D'après Blaise, il avait de grande chance pour qu'il se retrouve à Gryffondor et donc le laisse tranquille.

— Sinon, Toussaint... tu es content de rejoindre Poudlard ? Demanda Pansy, en essayant de ne pas montrer trop sa curiosité.

— Non.

Drago pouffa de rire.

— Je te comprends, dit-il. Moi, je...

On frappa doucement à la porte de leur compartiment. Drago grommela alors qu'une fillette ouvrait la porte.

— Excusez-moi, je cherche Zabini, dit-elle.

— Lequel ? Interrogea Drago amusé.

La fille parut décontenancée. Elle montra un unique parchemin et regarda les deux garçons noirs. Elle rougit en croisant les yeux bleus de Toussaint puis baissa la tête en voyant ceux noirs de Blaise. Pansy souriait, remarquant très bien la jalousie de Blaise pour son frère qui était vraiment unique et d'une beauté à couper le souffle.

— J'en sais rien, marmonna la fille. Vous avez qu'à y aller tout les deux.

Elle tendit alors le parchemin à Toussaint, proche de la porte. Il le prit et fit un sourire de charmeur. Blaise lui donna un petit coup de coude et lui arracha le parchemin des mains.

— Personne te connaît ici, dit-il. C'est sûrement pour moi.

— Pansy et Drag' me connaissent maintenant, répliqua Toussaint. Et le dirlo aussi. Je te rappelle que Elias l'a fait chier pendant des jours pour que je fasse cette répartition tout pourrie !

— Tu... tu m'as dit que tu n'étais pas passé sous le Choixpeau !

Drago gloussait comme un idiot en les regardant de biais, toujours la tête sur les genoux de Pansy.

— Et donc ? Quelle maison ? Demanda Pansy.

Toussaint fit un grand sourire à Blaise, montrant des dents blanches. Blaise eut un frison.

— Ne dis pas...

— Serpentard ? dit Toussaint. Si je dis. Mo vais à Serpentard. C'est normal pour a Zabini bayoula ! Caïman est reptile ozi. 

Blaise le fusillait du regard alors que les deux autres clignaient des yeux, n'ayant rien compris à son charabia.

— Parles anglais ! Dit Blaise. Pas créole !

— Je parle comme je m'entends, répliqua Toussaint. J'y peux rien si tu es faux et connais pas a langue. Si to veux, parles mwa autrement.

Blaise déglutit. Il jeta un coup d'œil aux deux autres. Heureusement ils ne pipaient pas un seul mot.

Toussaint Zabini - Le serpent du marais Où les histoires vivent. Découvrez maintenant