RETENUE

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Toussaint regardait la cuisine immense de Poudlard, impressionné et presque admiratif. Blaise poussa un soupir et s'approcha d'un elfe de maison gros qui donnait des directives devant une immense cheminée, debout sur une table. Toussaint humait les odeurs, et sourit en sentant celle d'épices qu'il connaissait très bien.

— Toussaint !

Blaise s'était arrêté en voyant que son frère ne suivait pas. Il avait hâte de finir cette corvée qu'il devait faire à cause de Toussaint qui était incapable de rester tranquille et surtout de ne pas attirer l'attention.

— Çé bon, dit Toussaint avec un haussement d'épaule décontracté. Twa a balai dans cul.

— Et toi t'es aussi con que Peeves ! Répliqua Blaise. On est là par ta faute !

— C'est toi qui m'a attaqué.

— Tu as jouer avec les esprits pour me mouiller ! Et comme tu es incapable de les contrôler ils ont commencé à s'en prendre aux autres ! Il se serait passé quoi si l'un d'eux s'était échappé ?

— Je sais bannir un esprit, merci, grogna Toussaint. Et les esprits ont bien le droit de s'amuser de temps en temps... Ça fait des millénaires pour certains.

— Un jour ça te pètera à la gueule !

Un toussotement grave et rauque les fit se tourner vers l'énorme elfe de maison qui bomba le torse. Blaise arqua un sourcil et Toussaint se pinça les lèvres.

Quelques heures plus tôt, le professeur Rogue les avait convoqués pour discuter retenues et leur expliquer surtout comment se rendre à celle commune : aider aux cuisines les elfes de maison, et sans baguette. Blaise n'avait jamais reçu de retenue jusqu'à présent. Il était furieux de se retrouver dans les cuisines par la faute de Toussaint.

Toussaint ne semblait pas en colère d'être obligé par un elfe de maison à couper et épluché  des légumes. Il fredonnait même une chanson créole. Blaise grommelait puis il arrêta la main baladeuses de Toussaint qui venait de sous poudré quelques chose sur les tomates et les pommes de terre. Il huma alors une odeur de piment.

— Qu'est-ce que tu fous ? Demanda-t-il.

— Un bon ragoût comme chez nous, répondit Toussaint. On va faire le gombo.

— Ça te manque à ce point ? La Louisiane ?

Toussaint hocha de la tête. Blaise souffla. Faire un tel plat sans que les elfes de maison s'en aperçoivent aller être compliqué.

— Il faut quoi ? Demanda Blaise.

— Ben du gombo, répondit Toussaint en sortant de sa poche un sac en papier. J'en ai. Et j'ai des épices ! Avec de la bonne poitrine de porc... c'est délicieux ! Comme le fait mama Rosemonde !

— D'accord... mais jamais les elfes de maison te laisseront faire, dit Blaise.

— Ils ne sont pas obligé de le savoir, répliqua Toussaint. Même sans baguette, on sait faire quelques tours.

Blaise fit un rictus gêné. Toussaint montra alors les volailles que les elfes préparaient.

— Il fait faire le bouillon, dit-il. On a... les oignons... du céleri... les carottes aussi !

Il montra les carottes et en prit une qu'il pointa avec un sourire vers les poulets déplumés. Blaise pouffa de rire en le voyant faire le geste pour le sort de lévitation.

— T'as l'air malin avec ta carotte, dit-il.

— J'en ai une plus grosse si tu préfères, répliqua Toussaint.

Toussaint Zabini - Le serpent du marais Où les histoires vivent. Découvrez maintenant